Bang bang He shot me down, bang bang I hit the ground

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La semaine dernière, un jeune homme de 29 ans a tiré sur un groupe d’adolescents. Une balle a traversé la joue d'un garçon et est allée se loger dans la tête de Marina. Elle est toujours plongée dans un coma artificiel, dans un état critique.

Le père du tireur témoigne pour son fils, pas un “mauvais gars” pour un ancien toxicomane, accro aux drogues dures, et qui vit depuis dix ans sous antidépresseurs. Situation qui ne l’empêche pas de posséder une arme à feu.

Il y a un an, une jeune recrue de 21 ans a abattu une apprentie de 16 ans à un arrêt de bus en ville de Zürich avec son fusil d’assaut. Quelques semaines plus tard, un jeune homme a abattu son amie avant de se donner la mort avec une arme d’ordonnance dans la région Lausannoise. Les exemples sont légions, ce genre d’ “accidents” totalisent 300 morts par an sur le sol Suisse, soit presque un par jour.

La vieille Helvétie partage avec son grand frère américain cette passion de la poudre, l’arme à feu comme incarnation des traditions historiques et gardienne de la démocratie. Quel autre pays autorise ses soldats, une fois les cours de répétitions terminés, à rentrer chez eux avec leur barda vert et leurs fusils d’assaut ? La Suisse et son armée de milice s’accrochent à cette tradition qui est de garder l’arme à la maison, soyons fiers, nous avons probablement la seule armée qui peut se vanter de ne tuer que des civils avec ses armes.

Le débat revient régulièrement sur la table depuis plusieurs années avec les opposants qui pensent, à juste titre, que le risque est augmenté de par la facilité d’accès aux armes à feu et, de l’autre, les partisans qui pensent encore qu’il faut que l’arme du soldat citoyen reste au chaud dans son armoire à balais, pour respecter la tradition et être prêt à repousser l’assaut de l’ennemi, ceci malgré la désuétude d’une telle notion.

Ils osent également avancer l’argument que ces malheureuses victimes ne sont que des cas “isolés” au vu du nombre d’armes qui dorment dans les caves de ce beau pays, ou encore que ces drames se seraient déroulés de toute manière, arme prêtée par l’armée ou non. En admettant cet argument, il me semble plus facile de décimer sa famille/voisins/collègues avec une arme automatique qu’avec la friteuse offerte par grand-maman au dernier Noël.

Malheureusement, personne pour se demander si cette tradition séculaire justifie ces 300 morts par an qui seraient évitables. Pas un politique n’ose imposer la fin de cette mascarade. Personnellement je n’ai pas d’arme, je n’ai jamais été soldat, l’armée n’ayant pas pris le risque de voir si je simulais le dérangement mental affiché lors du recrutement obligatoire.

Ce qui est certain c’est qu’aujourd’hui en Suisse, quelques 2.3 millions d’armes seraient en circulation, dont 1.7 millions d’armes militaires en main de particuliers.

Il faudrait demander son avis sur la question à Marina, 15 ans, dans le coma.

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serge

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