Vibrant hommage à Raymond Burki à l’Espace Arlaud

Vibrant hommage à Raymond Burki à l’Espace Arlaud

Mélanie est allée faire un tour à l'expo Burki, sise à l'espace Arlaud jusqu'à ce dimanche 1er mai y compris. Petit exposé de ses impressions.

“Le dessin permet de s’exprimer. Quand on ne sait pas le faire par la parole, dessiner fait sortir les idées, ce qu’on a en soi, son regard sur le monde, sur la vie”

Raymond Burki
Façade de l’Espace Arlaud – Riponne – Lausanne

Personnalité vaudoise fortement ancrée dans le coeur de ses compatriotes pour avoir malicieusement croqué l’actualité dans le quotidien 24Heures pendant près de quatre décennies, à l’aide d’un oeil avisé et d’une mine de crayon aiguisée, l’Espace Arlaud en collaboration avec la Fondation du Trait, prolonge jusqu’au dimanche 1er mai, au vu de son succès amplement mérité, une somptueuse rétrospective de l’oeuvre de cet artiste attachant d’humilité, de sincérité et de générosité.

Moi-même, enfant lausannoise des années 1990 passionnée par le dessin, le monde de la presse et de l’environnement sociétal dans lequel j’évolue, je ne peux rester impartiale face à l’émerveillement dégagé par l’ambiance émergente des lieux qui se prête à merveille pour l’occasion.
Accueilli dans le hall par une magnifique photographie en noir/blanc du dessinateur surplombant l’entrée, elle met en évidence la puissance du travail de Burki dans sa simplicité, son efficacité et sa finesse.

Burki avait pour cadence un dessin par jour, du lundi au vendredi pendant près de trente-huit ans. Cela avec vivacité, délicatesse et pertinence. En découlent ainsi de véritables pépites qui invitent à se replonger ou découvrir certains faits marquants de tout horizon, régional, national ou international.
Passant d’un dessin à un autre, d’une anecdote ou d’une lettre, plus je les admirais, plus j’avais envie d’en savoir davantage sur l’événement rapporté. Un peu comme lorsque je visionne un épisode de la série “The Crown”. Si le temps m’avait été accordé plus longuement, j’aurai pu m’arrêter sur chaque dessin qui me donnait un peu plus l’envie de comprendre, de m’investir et de se rendre compte, avec une certaine stupéfaction, de la récurrence historique des thèmes abordés avec tact et justesse. Nombreux de ces dessins sont encore tant d’actualité de nos jours. Je ne peux m’empêcher de me demander ce que Burki aurait réalisé comme esquisse dans les temps que nous vivons.

Burki – vignettes

Engagé, talentueux, profondément humain et s’exprimant avec une tendresse caustique au travers de son art pour exprimer ses humeurs hautes en couleur. Caricatures de personnalités politiques, sportives ou célébrités, collaborations pour des événements régionaux comme La Fête des Vignerons, Burki a toujours su se moquer avec une tendresse acide de ses cibles, témoin d’une époque où l’on pouvait rire de tout de manière courtoise.

A l’heure où la presse, le dessin de presse et le journalisme s’essoufflent, à l’heure où la démocratie, tout comme la qualité d’information et la presse d’opinion se voient fustiger, à l’heure où Patrick Chappatte ne dessine plus à regrets dans le NewYork Times, où l’un des milliardaires les plus fantasques de la planète s’apprête à racheter le réseau social Twitter, son fils aîné, Stanislas Burki, a rassemblé des personnes proches de son père afin de créer la Fondation du Trait comme garde-fou afin de préserver, d’encourager les générations futures à apprendre, de garder l’esprit critique, à aimer, à défendre, et pourquoi pas, s’essayer au dessin de presse.

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