C’est donc à l’occasion de cette exposition « Courant d’Art » que je me suis infiltrée aux SIL et que j’ai pu discuter avec Yves Dijamatovic, adjoint au chef du service de l’électricité, et Françoise Augsburger, chargée de communication.

Le projet
En 2009, le professeur de dessin et artiste Pascal Jaquet prend contact avec les SIL pour lancer le projet, avec ses élèves du COFOP. Après une étude de faisabilité du projet et un essai avec des graffeurs locaux reconnus, le projet sous sa forme actuelle nait.
Les élèves élaborent en premier lieu, bien au chaud dans une salle de classe, une maquette puis des pochoirs correspondants avant d’investir les rues de Lausanne et de passer à l’acte. En cinq ans, le cap des 100 armoires électriques a été dépassé, et le projet continue.

Grâce au respect entre les artistes urbains, les boîtes électriques customisées restent épargnées par d’autres graffeurs, et seul le temps érode les peintures. La question de l’entretien commence donc à apparaître, faudra-t-il à terme recouvrir les œuvres les plus anciennes par de nouvelles couches rutilantes ? En tous les cas, les quelques 500 armoires encore vierges ne laissent pas de répit aux jeunes du COFOP.
Les motifs dénotent une certaine liberté, dépeignant des allusions à la consommation de cannabis ou à Orange Mécanique. Apparemment, le service d’architecture n’y voit pas d’inconvénient, même s’il veille à la cohérence des peintures avec l’architecture environnante.
Un réseau dense
Les armoires électriques servent à la répartition de l’électricité dans des groupes d’immeubles. L’électricité arrive à basse tension via des câbles et est amenée chez les particuliers. L’accès à l’intérieur des boîtes est réservé aux professionnels, qui peuvent couper le courant, lors de travaux par exemple. En ville de Lausanne, il y en a environ 600. D’autres armoires du même genre servent différents buts : certaines abritent les câbles du téléréseau, d’autres gèrent les feux de circulation.
L’exposition

L’expo émane d’une volonté de recenser ces œuvres dispersées dans nos rues, comme le montre la carte ci-dessus. Le projet d’art urbain montre une Lausanne innovante et des jeunes motivés. Le processus de création est également présenté, pour que le citoyen puisse connaitre toutes les étapes.
L’exposition a lieu du 28 janvier au 7 février, à l’Hôtel de Ville (Place de la Palud). Le lieu est ouvert du lundi au vendredi, de 12h à 18h et le samedi de 10h à 16h. Le projet est présenté sur le site officiel de la commune et visible sur Instagram. Le LBB s’était déjà intéressé au sujet avec deux articles, par Greg et Sitara.
2 Responses
Florent
Bonjour
Et le graffeur fou de la COFOP et le SIL ont ils entendu parler de cette nouvelle approche :
Le Reverse Graf: http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Reverse_graffiti
Tout de bon
Mathilde
Merci Florent pour ce commentaire ! Je ne connaissais pas la technique, mais cela m’intéresse grandement. Aurais-tu des exemples de reverse graffiti ici, à Lausanne ? Merci d’avance pour ta réponse!