Si le oui l’emporte le 26 septembre, la Suisse conférerait enfin des droits égaux aux couples hétéro et de même genre qui souhaitent se marier. Bien, il est temps! Au-delà de l’aspect juridique de ce combat de longue date, un soutien massif du peuple dans les urnes est crucial pour démontrer à toutes les personnes LGBTQIA+ (désirant se marier ou non) que les minorités sexuelles et de genre ont des millions d’allié-e-x-s parmi les citoyens suisses.
Même si la victoire est en bonne voie, il s’agit de mobiliser les personnes qui sont peut-être hésitantes ou distraites. En date du 16 septembre 2021, seuls 1 lausannois sur 5 a déjà voté.
Des opposants qui tirent à boulets de canon
Quand les médias souhaitent mettre face à face des personnes éhontément homophobes face à des défenseurs des droits LGBTQIA+, le fiel qui se déverse donne libre cours aux propos haineux sur les réseaux, dans les familles et nourrit les discriminations de toutes les personnes ne correspondant pas au programme conservateur de l’hétéropatriarcat. Depuis quelques semaines, les discours de haine se sont multipliés et laisserons des traces sur les personnes attaquées mais aussi dans les images véhiculées autour de l’homosexualité, notamment. Il s’agit donc de résister à la campagne des opposants qui recoure allègrement à des arguments fallacieux. Même s’ils et elles n’ont rien à perdre…
Comme un saucisson ficelé
D’autre part, si l’accès au mariage pour tous les couples défait une inégalité, d’autres luttes doivent urgemment être menées. Je pense ici par exemple aux personnes trans aux parcours administratifs et médicaux semés d’embûches, sans cesse discriminés. Aux personnes non-binaires dont l’existence est crassement ignorée par tout l’appareil administratif et législatif suisse. Les opposants aux droits des personnes LGBTQIA+ utilisent volontiers l’analogie du «saucisson» pour parler du fait que les combats pour plus de droits se succèdent. En effet, il s’agira de continuer à lutter pour obtenir plus de droits, en déplaisent à certains (toujours les mêmes).
Un arrière-gout d’assimilation
Dans la communauté queer, la critique du mariage comme institution est bien présente, mais elle n’empêche pas de soutenir l’accès à de nouveaux droits. Ce qu’on peut toutefois reprocher à la campagne, c’est une stratégie d’assimilation. En effet, une image «bien sous tous rapports» est utilisée, comme pour rassurer les votants et les rallier à la cause, au détriment de la diversité de la communauté LGBTQIA+. D’autre part, un oui n’effacera pas les défauts actuels du code civil concernant l’accès au mariage pour les personnes au parcours d’asile sinueux, par exemple. Ou les coûts d’une PMA. Des points qui mériteraient d’être relevés.
En somme, le 26 septembre n’est pas uniquement l’accès au mariage civil pour tous les couples. C’est l’occasion d’effacer l’odieuse rhétorique teinte de brun des opposants au mariage pour toutes et tous avec un raz de marée arc-en-ciel et de préparer le terrain pour nos batailles prochaines.
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