NTL 01 : le Cinéac

NTL 01 : le Cinéac

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La nostalgie des toiles lausannoises - Bobine 01 : le Cinéac. A Lausanne, les écrans se suivent et ne se ressemblent pas. Des années 1900 à nos jours, le LBB vous propose de découvrir les 1001 vies des salles de cinéma lausannoises : les glorieuses, les déchues et les survivantes. Cette semaine : le Cinéac. En lien avec le site d'archives photographiques notrehistoire.ch
XP Title: Kino Cinéac in Lausanne (05.1956)
La façade du Cinéac (1956).

Un soir de février comme les autres. Il fait froid, il pleut et le vent me cingle le visage. Je remonte le Petit-Chêne, l’esprit embrumé par un film décevant que je viens de voir aux Galeries… et cette montée qui n’en finit pas. Puis, j’arrive enfin au passage piéton de la Place St-François, mes jambes se relâchent un peu et je relève la tête pour reprendre une bonne dose d’oxygène. « Confo Déco – Ouverture le 14 Février 2013 » annonce une affiche sur la porte de l’ancien Manora. Ah enfin…  Ça faisait longtemps que ce bâtiment était fermé et je trouvais qu’il faisait triste, laissé seul et vide en plein centre-ville. Je me rappelle qu’un ami travaillant à la Cinémathèque m’avait dit qu’il y avait un cinéma ici avant, il y a des dizaines d’années. Le Cinéréac… ou quelque chose comme ça.

Fête du Bois (1961). On voit en fond que le Cinéac propose « une merveille de Walt Disney ».
Fête du Bois (1961). On voit en fond que le Cinéac propose « une merveille de Walt Disney ».

Le Cinéac ouvre le 2 avril 1938 au Grand-Chêne 7, là où se tenait l’ancien Palace lausannois. Lancée grâce à Charles Broenimann, preneur d’images professionnel, le Cinéac propose en continu trente minutes de nouvelles locales, exclusives à cette salle et tournées par Broenimann lui-même, suivies par trente minutes d’actualités internationales. Ses portes sont ouvertes tous les jours de 14h a 23h et les bobines tournent en boucle. Le soir, viennent parfois s’ajouter des dessins-animés, notamment ceux de Walt Disney, qui contribuent à la renommée de la salle. Année la plus fructueuse et la plus dense en actualité mondiale, 1945 voit un total de 225 000 personnes prendre place au Cinéac pour voir les informations venues d’Allemagne, d’Amérique du Nord, d’Italie et de France.

Cortège militaire (mi-juillet 1951). On voit le Cinéac derrière la foule.
Cortège militaire (1951). On voit le Cinéac derrière la foule.

Après la Seconde guerre mondiale, la salle déménage à la Place St-François, aux numéros 21-22. S’offrant ainsi de nouveaux locaux bien plus spacieux et un emplacement plus visible, le Cinéac continue sur sa lancée et propose, en plus des habituels programmes d’actualités, des films de Charlie Chaplin, de Laurel & Hardy et accentue les horaires des Walt Disney. En 1967, Charles Broenimann meurt. Le Cinéac lui survit deux années et ferme en 1969.

Plus tard, ce sera le restaurant Manora qui reprendra les locaux et y restera de nombreuses années jusqu’à céder sa place, le 14 février passé, au Confo Déco, un magasin de décoration d’intérieur. Après les pellicules et les services en inox, c’est donc à la cire chimique et parfumée des bougies de s’installer à la Place St-François 21-22.  « Tout fout l’camp ! », disait le poète.

« Goofy, la terreur » à l’affiche du Cinéac en mai 1956.
« Goofy, la terreur » à l’affiche du Cinéac en mai 1956.
Egalement à l’affiche en mai 1956, un documentaire sur le 50ème anniversaire du tunnel du Simplon.
Egalement à l’affiche en mai 1956, un documentaire sur le 50ème anniversaire du tunnel du Simplon.
Plus proche de nous, le restaurant Manora, qui ferma ses portes en 2011.
Plus proche de nous, le restaurant Manora, qui ferma ses portes en 2011.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi prochain, nous traverserons le Grand-Pont pour aller voir quel cinéma occupait, dès 1908, les locaux du désormais très hype D! Club.

(La mention “www.sbbhistoric.ch” marque quelques photos de cet article. Le matériel visuel datant de cette époque étant difficile à trouver, nous sommes parfois obligé de faire avec ce que l’on trouve. Merci pour votre compréhension)

Photos © Sylvie Bazzanella, Salomé Breguet, Robert Horvay et sbbhistoric.ch

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