21:30. Une longue file s’étend devant les portes du MAD. Famille, amis, ou simple curieux munis de leur sésame d’entrée attendent impatiemment l’ouverture des portes de la boîte de nuit. Les talons hauts semblent de rigueur, accessoire phare de toute fashionista qui se respecte. Très bien. L’ambiance fashion show est donc en cours pour tous les types de spectateurs au rendez-vous… J’avais prévu le coup et j’ai sorti les miens, histoire de me fondre dans le paysage pour assister, j’avoue, à mon premier défilé de mode (vous l’aurez compris, je me place sans vergogne dans la catégorie des curieux, peut-être devrais-je même ajouter « curieux ignares »).
A l’intérieur, quelques places assises sont disponibles au pied du podium. Le public se densifie peu à peu, se place et jacasse joyeusement en attendant le début du spectacle. Pardon messieurs, mais je ferai ici une petite entorse à la règle de la langue française et parlerai au féminin en désignant le public mixte qui, avouons-le, était essentiellement composé de la gent féminine. Une certaine tension est palpable et les spectatrices frétillent d’impatience avant le coup de feu.
22:00. Ça y est, la musique est lancée, couvrant ainsi les babillements des spectatrices et le défilé peut commencer. Les étudiantes apparaissent une à une, foulent le podium installé au centre et sur les galeries avoisinantes, s’arrêtent le regard fixé au loin, l’air sérieux, peut-être un peu stressé aussi. Du point de vue de l’allure et de l’assurance, certaines n’ont strictement rien à envier aux mannequins qui défilent pour les grandes marques : la concentration est là, l’air enjoué en plus. Les tableaux s’enchaînent, les matières et les couleurs volent et virevoltent, et quelques sourires apparaissent sur le visage pailleté de certaines, provoqués par les sifflements d’encouragement et de félicitations des proches dissimulés dans le parterre des spectatrices.
Créations délurées parfois dignes d’un film de science fiction, matières surprenantes (de la classique dentelle ou des strass en passant par des plumes, des bulles ou des ailes), robes de soirées, tenues sexy… Tout le répertoire des étudiants y passe, démontrant ainsi le potentiel créateur de ces apprentis stylistes de l’école lausannoise. En tant que pure béotienne du milieu, j’apprends à apprécier les différents styles proposés et les prises de risque sur certaines tenues. Des créations originales, pas toutes pratiques à porter en toute circonstance cela dit… mais voilà le côté décalé de la haute couture qui, même au niveau des aspirants couturiers, rend l’entier du défilé sérieusement plus déjanté.
Environ une heure et des poussières plus tard, le défilé touche à sa fin, et tous les élèves défilent en continu, portant sur leur dos les dernières pièces sorties de leur imagination sous les applaudissements des spectatrices. Le temps pour moi de faire un bilan de cette soirée… force est de constater que j’admire ces apprenties mannequins qui arpentent le sol des podiums perchées sur des hauts talons. Car oui, j’ai mal aux pieds !
2 Responses
gt
Rafraichissant article qui dévoile un monde d’artistes et jeunes espoirs. Un grand contraste avec la presse catastrophe qui dépeint une société malade. Un défilé est toujours un moment de grande émotion, exaltant.
Tout en réitérant mes remerciements je suis votre blog avec admiration.
Sarah
Merci pour ce commentaire positif!
Bonne continuation à vos étudiants et surtout à leur imagination débordante!