Christian Coigny magistral au Musée historique

Christian Coigny magistral au Musée historique

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L'exposition actuelle du Musée historique de Lausanne fait honneur au photographe vaudois Christian Coigny, passé maître dans l'art du noir et blanc sublime. Visite, et surtout découverte d’œuvres à couper le souffle.
© Christian Coigny
© Christian Coigny

A l’étage du Musée historique, l’exposition débute par une antichambre plongée dans le noir. On y découvre un portrait de l’artiste né à Lausanne ainsi qu’une courte mais non moins éclatante biographie: autodidacte, le photographe a enchaîné divers mandats entre Zürich, Paris, San Francisco, le Mexique et le Brésil. Il se fera connaître notamment pour ses clichés pour la publicité et la mode au service de plusieurs grandes marques prestigieuses dont je vous passerai les détails. Je vous laisserai le soin de fouiller les ressources de la Toile à ce sujet, car ici j’ai envie de vous parler de l’œuvre présentée et de ce qu’elle dégage.

Une pièce lumineuse s’ouvre à la suite de l’antichambre d’introduction, dévoilant au visiteur pas moins de 70 tirages argentiques en noir et blanc. Portraits, nus, natures mortes et paysages sont les thèmes exposés. La série de portraits présente des femmes, des hommes, des enfants fixant fièrement et candidement l’objectif. D’emblée, les premiers clichés évoquent la douceur et l’harmonie des courbes, la fluidité des traits. Ce qui frappe l’oeil, c’est l’omniprésence des lignes qui contrastent  avec les courbes. Même face à un portrait, la constante s’impose: les contours des visages sont dessinés et soulignés par les traits du visage de façon systématique.

© Christian Coigny
© Christian Coigny

Les tirages en noir et blanc ont la force d’accentuer la délicatesse des tons et la dureté des lignes. Et toujours des touches subtiles de lumière, qui donnent l’impression que les objets de certaines natures mortes sont en trois dimensions. L’ambiance feutrée de la pièce et le doux craquement du parquet sous mes pieds ajoutent probablement un côté mystérieux et enchanteur aux photographies. Je n’ai même pas atteint la moitié de l’exposition mais je suis déjà sous le charme.

Ce jeu d’ombre et de lumière accompagné des contrastes des courbes et des lignes se retrouvent également sur la série de nus. Des femmes, essentiellement de dos, sont majestueusement représentées dans l’objectif de Christian Coigny. La pose de ces sujets suggère immanquablement l’influence annoncée dans l’antichambre des peintres flamands et italiens de la Renaissance (entre autres) sur l’œuvre du photographe. Les corps sont beaux, même dans leurs imperfections, sensuels, gracieux, charnels et font sensiblement relativiser les “canons” esthétiques squelettiques que les médias ne cessent de nous renvoyer. Ici, ce sont des femmes aux formes réelles et réalistes, certaines plus rondes que d’autres, parfois dessinées et musclées, mais jamais chimériques.

© Christian Coigny
© Christian Coigny

Tous les tirages exposés ont un côté envoûtant. Des clichés certes, mais à mi-chemin entre la photographie et la peinture de par les matériaux choisis, la mise en scène, les poses, les jeux de lumières qui accrochent le regard. Une sensation que je n’avais pas encore vraiment connue dans une exposition photo, et qui souligne pour moi tout l’art de l’auteur. Je me suis surprise à recommencer le tour de la galerie juste pour le plaisir de revoir certaines images…

Une petite salle souligne finalement la célébrité de Christian Coigny et propose les affiches de publicité qui ont construit sa notoriété. Plusieurs ouvrages sur lui ou de lui sont également exposés (dont un sur les hommes qui laisse entrevoir ce que l’œil des visiteuses aurait pu voir si les tirages étaient exposés…), ce qui permet à tout un chacun de prendre la mesure du talent du photographe lausannois, car on y reconnaît bon nombre d’affiches.

Laissez-vous charmer par le talent de Christian Coigny jusqu’au 28 juin 2015 au Musée historique!

Et si vous en avez l’occasion, profitez des visites organisées en compagnie de Christian Coigny: samedi 25 avril à 11h ou mardi 5 mai à 17h (sur inscription et sans supplément).

© Christian Coigny
© Christian Coigny
© Christian Coigny
© Christian Coigny
© Christian Coigny
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