Une ville, cela se peuple

Une ville, cela se peuple

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Une ville, cela se peuple, de souvenirs d’enfance, de visages connus, de lieux symboliques… Surtout de soi-même, finalement

1993

Imagine, l’image vierge qui s’était formée lors de ma première visite. Une image innocente qui rassemble une pente près de la rue du Vingt-quatre Janvier et deux places de jeux. La première, c’est celle près du Musée de l’Art Brut, qui vaut pas forcément tripette, mais qui me frappait déjà, je crois par ce contraste béton-nature. Ou béton-buisson. A 5-6 ans, la ville avait pour moi le caractère de l’inconnu, un peu bruyant et cette place de jeux prenait le visage d’un refuge à l’abri du bruit. La sortie idéale lors d’une visite chez mes grands-parents qui vivaient à quelques pas.

Dans un registre plus grandiose, la place de jeux à Ouchy qui prend la forme d’un gigantesque bateau de pirates. Un de ces lieux d’aventures fantasmés, une fois rentré à la maison le soir ou le lendemain. Du haut de mes 5 ans, il était donc grand, mais dans ma tête somnolente, de nouveaux recoins cachés s’y dessinaient.  

 

2000

Les joies de la préadolescence. Des visites à ma grand-mère, toute seule cette fois. Elle veut être cool comme mon cousin plus âgé le lui a appris. Il s’agit donc de m’emmener au grand chelem des trucs mégabien : ciné, macdo, sega. Dans ce triangle parfait en face de la gare, il y a les galeries, le fast food et une salle d’arcade. Du combo, je me souviens le plus fortement des sons de l’arcade, et de parties effrénées au marteau VS des taupes (?).

 

2017

Lausanne, avant, c’était plus vivant. Bien sûr, je n’y ai pas fait toutes mes crasses, puisque Lausanne est devenue ma ville adoptive quand j’étais déjà bien adulte et presque plus étudiante. N’empêche que certains fantômes ont quand même eu le temps de prendre leurs quartiers en se glissant entre des pavés, arpentés de jour et de nuit. Une ville se peuple, se teinte, non plus de bateaux pirates, mais de brins de malaises. Interactions manquées, couplées à ces poignées de mains ratées. Les amitiés qui s’étiolent au profit des “Salut, ça va ?” échangés un jour de marché. Un ami qui refuse de me retrouver dans un bar, sous prétexte que ce lieu lui est prohibé, dans une sorte de contrat de garde partagée avec son ex. Lausanne risque de prendre, entre autres coups, un coup de vieux avec moi.

CC by David Mertl
Un majestueux bateau de pirates ! CC by David Mertl

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