Une rentrée en livres (2/2) : Perles de librairie

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La rentrée scolaire, ce sont des hordes de gymnasiens, des milliers de livres brassés et du chiffre d’affaire. Pour les libraires, cette période n’est pas synonyme de grande joie, pourtant elle peut être parfois source de petits plaisirs.

Certains élèves ont l’espoir d’un gymnase ludique quand ils cherchent des « Cartes métaphysiques ». Suite à la perspicacité d’une libraire ils s’amuseront peu en lisant les Méditations métaphysiques de Descartes !

D’autres, après avoir lu Gargantua s’imaginent que les auteurs français sont obsédés par les plaisirs de la table. En effet, Boris Vian a écrit « Légumes du jour » et non plus l’Ecume des jours, le recueil de La Fontaine n’est plus constitué de Fables choisies mais de « Tables choisies » et le Bescherelle si fade devient le « Béchamel » tellement plus alléchant !

Tout à son honneur, le gymnasien lausannois vient acheter le « Code obligatoire » plutôt que le Code des obligations car nul n’est censé ignorer la loi.

Quand un étudiant cherche le « Petit Gréviste » au lieu du Petit Grevisse, on se demande ce qu’il espère apprendre à l’école.

Il arrive aussi que le sens de la réalité quitte ces jeunes clients :

– « J’ai envie de m’attaquer à la littérature française. Est-ce que George Sand a écrit quelque chose récemment ? »
– « Les livres scolaires, chez vous, sont fournis ou il faut les payer ? »

L’espoir envahit fréquemment ces jeunes esprits et ils cherchent « Au plaisir des femmes » plutôt qu’Au bonheur des dames.

Non contents de changer simplement les titres, l’élève type les modifie en fonction de son époque : Les bonnes vieilles Presses universitaires de France (PUF) se transforment en éditions « Pouffe » beaucoup plus sexy ou l’Homo faber poussiéreux devient l’« Homo forever » tellement plus actuel.

Des perles classiques, il y en a des milliers de ce genre :

– « Un autobus nommé Désir », car le tramway c’est vraiment ringard ;
– « L’Abattoir » de Zola, bien plus intéressant car plus sanglant que L’Assomoir ;
– « Le Père Balzac », car il est bien plus célèbre que le pauvre Goriot.

Par ce petit dialogue type de la rentrée, on comprend le souci majeur des nouveaux étudiants :

« Bonjour, je cherche les Liaisons dangereuses de Laclos.
– En quelle édition, s’il vous plaît ?
– Ben… la plus courte ! »

Du souci, ils s’en font beaucoup, les pauvres, à la rentrée mais qu’ils sachent, tous ces élèves, que bien souvent, ils sauvent la journée d’une libraire !

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Manuela

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