Fever Ray, stroboscopes dans le firmament des Docks

Fever Ray, stroboscopes dans le firmament des Docks

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Lorsqu’on aime un groupe et que l’on ne l’a jamais vu en live, il faut faire preuve d’imagination pour deviner à quoi ressemblera le concert auquel on assistera. Nous spéculons donc quant à la teneur du concert de Fever Ray qui aura lieu aux Docks le vendredi 23 février.

Fever Ray est le projet de Karin Elisabeth Dreijer. Elle est d’abord connue pour l’être d’une des moitiés du feu groupe suédois The Knife. Ce duo, une sœur et un frère, a mis fin à son activité en 2014, mais il n’est pas si simple de l’oublier quand on parle de Fever Ray, si bien que des références y seront faites tout au long des lignes qui suivent. Avant de co-fonder The Knife, Karin Dreijer avait débuté son activité musicale en tant que guitariste du groupe pop-rock Honey is cool. La carrière de la suédoise s’étend donc sur plus de 20 ans, en passant du pop rock un tantinet banal à une musique électronique au parfum d’aurores boréales.

Une fièvre à couper au couteau

Fever Ray en concert en 2009 / CC-BY-NC-SA Tommy Bjerke

Le projet solo de Karin Dreijer est né lors d’un hiatus du groupe The Knife. Une période durant laquelle le premier album (éponyme) de Fever Ray est sorti. Pour les fans ou connaisseurs de The Knife, il est difficile d’échapper à une comparaison. Pour ses deux premiers albums, The Knife avait allégrement pioché dans les répertoires house et dance pour agrémenter leur concept de musique électronique. Cet emprunt est encore plus remarquable dans Silent Shout, leur deuxième opus sorti en 2006. L’album Fever Ray se dénude de ces emprunts pour mieux révéler la voix, parfois artificiellement aggravée, de Karin Dreijer et pour nous plonger dans une électro froide. La bande originale parfaite pour déambuler dans les rues sombres de Stockholm, sur lesquelles la nuit tombe avant 15 heures au plus dur de l’hiver suédois. Ce premier album a su trouver son public. The Knife a ensuite repris son activité en lançant un nouveau projet d’album collaboratif avec Mt. Sims et Planningtorock, puis son dernier album Shaking The Habitual et une série de concerts controversés. J’y reviendrai.

Plunge, le dernier opus de Fever Ray

Sorti en 2017, Plunge est donc le deuxième album de Fever Ray. Il surprend déjà par sa couverture qui montre le visage de Karin Dreijer sur lequel est inscrit Fever Ray dans une police ensanglantée reprise des meilleurs groupes de dark metal, le tout sur un fond pastel. Ce contraste est également perceptible dans les morceaux de cet album risqué : l’urgence et le tiraillement se mêlent à un désir rayonnant.

 

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Du concept au concert

Revenons à The Knife, encore une fois. Le groupe, dès ses débuts, a construit une aura de mystère autour de lui, en refusant les contacts avec les médias traditionnels, boycottant les remises de prix musicaux, comme lors des Grammis suédois en 2003 et en ne se produisant pas sur scène pendant leurs six premières années d’existence.

CC-BY-NC-SA Ariel Martini

The Knife a ensuite organisé deux tournées, en 2006 et en 2013-2014. Les concerts donnés ressemblaient plus à des performances qu’à autre chose, comme dans mon souvenir de leur concert à la Cigale à Paris en 2006. Les deux musiciens, masqués, se plaçaient au fond de la scène, pour jouer leurs morceaux dans une version très différente de celle enregistrée sur leurs albums. Pour la tournée, plus récente, celle de Shaking The Habitual, The Knife a créé un concert chorégraphié par un collectif féministe queer. Ce format a suscité pas mal de réactions négatives de la part du public, car, sur quelques morceaux, les Dreijer ont utilisé le playback afin de mieux pouvoir exécuter leurs chorégraphies. D’autre part, le duo se fondait complètement dans le groupe de performeurs. Un choix audacieux qui donne effectivement lieu à une expérience hors du commun.

Qu’en est-il de Fever Ray sur scène ? Karin Dreijer entretient des relations nettement plus ouvertes avec les médias depuis qu’elle travaille en solo. En concert, ce rapprochement se traduit-il par une présence plus intime ? En 2009, ce n’était pas le cas : fumée, peu de lumières et une position en retrait. Et comme le concert qui aura lieu à Lausanne le 23 février est le deuxième de cette tournée, 9 ans après la dernière… difficile de faire des projections. La seule donnée constante à travers l’histoire de The Knife et de Fever Ray : les lasers et stroboscopes ont accompagnés la voix aux multiples tonalités de Karin Dreijer.


Pour se préparer à aller au concert qui aura lieu le 23 février :  

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