Emilia aime les zombies et nous le dit avec “Ils arrivent”

Emilia aime les zombies et nous le dit avec “Ils arrivent”

Posté dans : Culture, Personnages 0
Zombies en pagaille et fable sociale, Ils arrivent éveille les haussements de sourcils. C’est fait à Lausanne, ça sent les entrailles, c’est fait avec deux francs, six sous, c’est frais, tout droit sorti du congélateur et c’est un ADN féminin qui emballe le tout. Rencontre exclusive avec l’intéressée, Emilia Garcia, qui commence déjà à flipper de la première de son court-métrage, qui aura lieu Samedi 14 avril 2012, dès 21h00, au Romandie.

Ils arrivent. Avec un titre pareil, on peut s’attendre à tout… même si un petit air de John Carpenter flotte dans nos têtes et qu’il est accompagné de quelques soucoupes volantes. Et puis, on regarde le teaser et, du coup, on pense plutôt à George Romero*. Forcément, puisqu’en fait il s’agit de zombies et ce sont eux qui « arrivent ». Ça ripaille, ça tripaille, ça court dans des couloirs sombres et ça regarde autour d’elle (bien sûr) affolée. Ça s’annonce bien ! D’autant plus que c’est une femme qui fait tout ça : Emilia Garcia, jeune lausannoise pure souche qui signe ici ses débuts dans l’art filmique. Première impression rassurante, elle ne ressemble pas à une zombie et de toute façon, elle vient de manger. Tout risque est donc écarté ! Mais une question me brûle les lèvres et…

Lausanne Bondy Blog : Pourquoi des zombies ?

Emilia Garcia : J’aime ça ! C’est un genre de films qui m’attire depuis pas mal d’années maintenant. J’aime en particulier les films de Romero et de Fulci*, ce sont eux qui m’ont le plus influencés. C’est un genre souvent mal vu. Ce n’est pas que du gore pour gore, il y a toujours une critique sociale. Les zombies ne sont qu’une excuse pour parler d’éléments plus profonds. C’est cet aspect qui m’intéresse. Dans Ils arrivent, je voulais des zombies pour pimenter les choses et ne pas rendre mon histoire trop monotone. Ils sont l’élément déclencheur de l’intrigue et la raison qui pousse les deux personnages à s’aimer ou se détester. Et puis, les zombies, c’est violent et ça correspond à ce que je voulais faire passer. Je voulais parler de manière brutale et frontale d’injustices que j’ai vécues, . Les zombies sont parfaits pour ça !

Trente zombies en liberté dans les rues de Lausanne !

LBB : Un film, même court, ça coûte. Comment as-tu monté ce projet ?

EG : Ils arrivent a coûté environ 3000.-, presque tout est sorti de ma poche d’ailleurs. J’avais envie de m’amuser en faisant ce court-métrage, donc j’ai fait appel à mon réseau d’amis et de connaissances, qui ont presque tous répondu à l’appel. Puis, il y a l’équipe technique, qui a été réunie beaucoup plus facilement que je le pensais, notamment grâce à Sébastien Pilet qui s’est occupé de l’image et qui m’a présenté d’autres techniciens prêt à travailler pour le plaisir. De mon côté, je suis quelqu’un d’assez déterminé et bien organisé, donc tourner avec très peu d’argent ne m’a pas vraiment fait peur. En ce moment, nous finalisons le montage et réglons les dernières imperfections, et tout se passe plutôt bien !

LBB : Comment s’est passé la scène avec les trente figurants ?

EG : Je suis quelqu’un d’assez timide aussi et je devais donner des ordres aux figurants depuis une fenêtre d’un immeuble. Je n’étais pas très clair dans mes idées en plus. Ça n’a pas été évident, mais on a réussi ! Le côté plus plaisant, c’était le maquillage. Je m’étais formée grâce aux bonus des films zombies, notamment The walking dead*, et ce n’était pas si difficile que ça, plutôt amusant même !

Emilia et Sébastien en plein travail.

LBB : On peut suivre les étapes de développement d’Ils arrivent sur un blog prévu à cet effet, et ça sent bon la débrouille ! Quels sont les avantages et désavantages d’une telle approche ?

EG : Il n’y a pas beaucoup d’aspects négatifs, à vrai dire. Il faut dire aussi que j’ai pas mal de chance sur le tournage. Il fallait toujours s’adapter, car rien n’était gagné d’avance, mais c’était très motivant. Je ne sais pas trop quoi dire de plus, ça me dépasse un peu pour l’instant.

LBB : D’où est partie l’envie de faire un court-métrage ?

EG : J’écris depuis plusieurs années, des petites choses dans un carnet, des impressions, des pensées. J’ai vécu quelque chose qui m’a marquée et frustrée et je voulais que ça aille au-delà de ce carnet, que ces personnages prennent corps. J’avais besoin d’un exutoire et c’est un peu ce qu’a été Ils arrivent. Et puis, ça m’a donné une raison de me faire plaisir et de faire vivre mes zombies préférés ! C’était une expérience complètement nouvelle et le rôle de réalisatrice n’a pas été évident pour moi, c’est beaucoup de rôles et de responsabilités sur un plateau de tournage. Mais l’expérience humaine était géniale.

LBB : Justement, que ressens-tu maintenant que le film est quasiment finalisé et que la première au Romandie approche ?

EG : Je suis satisfaite, mais en même temps je ne suis pas très exigeante non plus, donc… Mais là, je flippe beaucoup pour la première, car le Romandie m’a demandé de faire un petit discours de plusieurs minutes et je ne suis pas vraiment à l’aise avec ça. On verra bien ! (rires)

LBB : Des choses de prévues pour la suite ?

EG : J’écris toujours, mais je ne sais pas ce que j’en ferais. Et si des fois je fais un autre court-métrage, j’espère avoir une scripte, car c’était vraiment galère pour moi pendant le tournage, de suivre le scénario, de diriger les acteurs, de m’occuper de la mise en scène, du décor, etc.

On l’a compris, tourner un film n’est pas chose aisée, mais l’aventure qu’un tournage représente est sans pareille. En tout cas, Emilia semble bien heureuse d’avoir presque fini et nous, nous avons hâte de voir le résultat de ces cinq mois de tournage, de zombies, de « CUT » et de passion de l’image !

 

 

Première du court-métrage Ils arrivent (28 min – 2012), réalisé par Emilia Garcia, au Romandie, le samedi 14 avril 2012, dès 21h00. Suivi d’une soirée Danse avec les zombies, animée par deux DJs neuchâtelois.

Pour plus d’infos sur Ils arrivent : court-zombie-cours.tumblr.com et la page Facebook

Pour plus d’infos sur la soirée :  romandie.ch

 

* George A. Romero : réalisateur américain,connu pour  La nuit des mort-vivants, The Crazies ou encore Creepshow. Il est considéré comme l’inventeur du film de zombie.

* Luci Fulci : réalisateur italien, connu pour Zombi 2, l’emmurée vivante ou encore L’éventreur de New-York. Il est réputé pour avoir donné ses lettres de noblesse au genre gore.

* The walking dead : série télévisée américaine de genre zombie, basée sur le comic-book du même nom et ayant fait un taux d’audience record aux États-Unis.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.