Un Lausannois qui est grand

Un Lausannois qui est grand

C’est bien connu, on aimerait toujours avoir ce que l’on n’a pas. Les petits veulent être plus grands, car ils en ont marre de devoir prendre un escabeau pour chercher le paquet de soupe qui se trouve en haut de l’armoire de la cuisine. Eh bien moi je suis grand et j’aimerais bien être un poil plus petit ! Car même si c’est bien pratique de pouvoir changer une ampoule sans forcément prendre une échelle tout n’est pas que bonheur du haut de mes 1m 91.

Bon, 1m91, c’est pas forcément être un géant non plus vous allez me dire ! C’est vrai. Mais c’est suffisant pour faire tourner certaines têtes, alors qu’on n’a pas forcément envie d’être systématiquement le centre de l’attention.
J’ai droit à beaucoup de remarques sur ma taille dans le genre « Oh tu es grand, dis donc ! » ou « Mais c’est incroyable, t’as encore grandi ou quoi !? ».
Mais j’échappe rarement à la question : « Tu fais du basket ? » Quand je réponds non, on me dit que je devrais en faire. Soudainement je me fais confondre malgré moi avec un expert en basket et on commence à me parler de Stephen Curry, Lebron James, Kevin Durant et multiples autres stars de la NBA. Y’en a même un qui m’a demandé si je connaissais personnellement Thabo Sefolosha, une fois, lorsque je buvais un verre à l’Étoile Blanche. Autrement dit, il est grand, il est forcément bon en basket et il doit s’y connaître !

Les fameux matchs au Great Escape.

L’été, j’aime passer mon temps au Festival de la Cité et autres évènements gratuits ou encore au Great Escape pour regarder notre « Nati » sur un écran géant. Bref, aller là où se trouve le monde. Sauf que, même si je possède l’avantage d’avoir les yeux au dessus des autres dans la foule, je passe la moitié de mon temps à regarder derrière moi pour voir si je n’embête pas trop ceux qui ont le malheur de m’avoir devant eux. Ce n’est d’ailleurs pas rare que j’entende des remarques dans le genre « Y saoûle le grand-là, on voit rien ! ».

 

 

Mon front apprécie beaucoup les barres dans les TL.

Être grand, c’est aussi se ramasser régulièrement dans la face les barres de métal sur lesquelles on s’accroche dans les TL. Ceci malgré toute mon attention, il y en a forcément une qui échappe à ma vigilance de temps à autre. A tous les coups je me tape l’affiche. Un petit regard du style « ouille ! ça a dû faire mal ». Oui, je confirme.

Une petite liste non exhaustive des choses qui m’arrivent dans la tête : les plafonds bas, les cadres de portes, les hottes au-dessus de la cuisinière. Mais mes pires ennemies sont les lampes de plafond. Raaahh ces lampes de plafond… ! Ces fichus lustres ! A croire qu’ils se sont arrangés contre moi. Le pire, c’est qu’avant de m’attraper la tête pour voir si je ne me suis pas fait mal, je dois attraper le lustre pour qu’il ne se casse pas la figure.

 

 

Mon meilleur pote !

Je dois dire qu’avec l’expérience j’ai développé une sorte de 6e sens pour détecter les trucs au niveau de ma tête. Je ne regarde plus et pourtant je les évite. Des fois mes amis me disent « ATTENTION ! » en croyant que je n’ai pas la situation sous contrôle. Je prends un malin plaisir à leur faire peur.

Être grand, c’est avoir beaucoup de difficultés dans les transports en commun. C’est inévitable de cogner ses genoux avec la personne assise en face et le petit malaise qui s’y associe. Les vols longs courriers en classe éco ne sont pas une partie de plaisir, surtout quand le passager de devant met son siège totalement en arrière. Autant dire qu’un vol de 13 heures avec Air China n’offre que peu d’espoir de trouver une position de confort pour dormir (expérience faite).

Être grand, c’est aussi galérer avec les fringues. Je dois toujours chercher dans les plus grandes tailles que je peux trouver et dans les pantalons les plus longs. Je ne trouve pas forcément mon bonheur. Une fois, quelqu’un s’est plaint auprès de moi que parce qu’elle est dans la moyenne, c’est toujours sa taille qui part le plus vite, me disait-elle. Hum…Hum… Mouais…

Aucune de ces chaussures est à ma taille.

Bon, j’avoue que je suis un peu de mauvaise foi. Trouver un pull, une chemise ou un t-shirt à ma taille, c’est pas si difficile que ça. En revanche, je ne peux pas en dire autant pour les chaussures. Je chausse du 47. La dernière fois que j’ai été acheter des chaussures, il m’a fallu passer par 13 différents magasins lausannois. Car même si plusieurs magasins possèdent effectivement ma taille, rares sont ceux qui possèdent un vrai choix autre que les chaussures de papy avec des velcros. La vendeuse me regarde avec un sourire, l’air de me dire « Vous voyez ! Nous on en a des chaussures à votre taille ! » en me montrant ses foutus velcros. Merci madame…

Être grand, c’est aussi toujours regarder vers le bas quand on s’adresse à quelqu’un. « Bonjour madame, je vous présente mes trous de nez. »

C’est aussi apparaître une tête au-dessus des autres sur les photos de groupe. Parfois, je me surprends même à plier un peu les genoux quand je fais des selfies, histoire de réduire la différence.

Être grand, c’est aussi souvent être sollicité pour dépanner quelqu’un quand il faut attraper un truc en hauteur. Style la petite mamie qui a besoin de la canette de sauce tomate à la Migros. On n’a pas d’excuse pour ne pas l’aider.

Être grand, ça veut aussi dire avoir souvent mal au dos à la fin de la journée. À force de se pencher en avant pour x raisons, un bon étirement en arrière est toujours bienvenu.

Évidemment, je me rends compte qu’il y a beaucoup de bon à mesurer ma taille. Or tout n’est pas rose, là-haut. Le problème c’est que l’on sort des standards. Ceci, peu de monde en a conscience. Assumer sa taille, petite ou grande, n’est pas toujours une partie de plaisir.

Les escalators sont toujours pratique pour profiter de bécoter l’élue de son cœur sans regarder vers le bas.
La hotte de cuisine me guette !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 Responses

  1. Avatar
    Yann Anderson
    | Répondre

    Non pas que je suis fan des jeux-de-mots, mais je serais tenté de dire que c’est du “grand” Mathieu, avec son légendaire humour 🙂 Je me suis bien marré car n’étant pas vraiment petit, cela m’a permis de “revivre” ces scènes… Merci à lui de m’avoir fait découvrir ce blog, qui par ailleur, est excellent! Bonne continuation à toute l’équipe. Yannick, 1,84m, non-basketteur et fan des lustres.

    • Julie Collet
      Julie Collet
      | Répondre

      Merci Yann pour ton enthousiasme ! 🙂 Nous aussi on est ravi de découvrir l’écriture de Mathieu !

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