Le temps d’une visite au musée romain

Le temps d’une visite au musée romain

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Je suis allé à l'expo temporaire du musée romain de Vidy, ouverte au public jusqu'au 26.09.2021, et je n'ai pas vu le temps passer ! Le sujet ? Le temps justement, celui qui défile. Il m'est tout de suite apparu impératif de partager cette chouette expérience avec les lecteurs du LBB.

8 mois depuis mon dernier article. 🙁 C’est un triste record depuis que je suis au LBB. Record facilité, bien sûr, par l’hiver très pénible que nous avons traversé où l’un des seuls articles que j’aurais pu écrire se serait intitulé Moi, mon appart, et la boulangère qui me vend mon bircher.

Il faut pourtant l’avouer, j’aurais pu reprendre la plume il y a de nombreuses semaines déjà, lorsque les musées ont réouvert. Maintenant que je le fais enfin, je comprends pourquoi j’ai procrastiné ce retour. Quelle rouille, et quelle horrible demi-heure d’attente et de stériles cogitations avant que ne tombent les premières lignes !

Je me suis d’ailleurs résolu, pour y parvenir, à débuter par une forme de journal intime sur mes déboires d’écrivain en herbe, merci pour votre attention. 🙂

Le musée romain
Le musée romain.

Mais passons, tout de même, au sujet qui nous occupe, soit l’expo actuelle au musée romain intitulée Le temps et moi. Intéressé que je suis par l’histoire et aussi par les questions existentielles et métaphysiques, cela faisait quelque temps qu’elle me clignait de l’œil. C’est donc lors d’un samedi pluvieux que j’ai fait la petite balade au bord du bus 24, au bord du lac, amenant à l’arrêt Siège du CIO. L’occasion de jeter un œil au fameux siège, l’une des œuvres architecturales majeures de Lausanne, pourtant méconnue. Une centaine de mètres plus loin, c’est donc le musée romain, cadre bien plus sobre.

1ère partie : une exploration du passé lointain et “proche”.

Situées aux rez, les différentes parties de l’exposition temporaire sont très bien séparées les unes des autres par des parois. Dans les premières pièces, l’exposition nous invite à une exploration du passé.

Du passé d’abord dans son intégralité, c’est-à-dire à travers la naissance de l’univers puis de l’évolution des formes de vie. Pour votre gouverne, on y apprend par exemple que les premiers poissons sont apparus le 21 décembre à 7h10, si toute l’histoire de l’univers s’était réduite à une année. Voilà qui rend humble devant l’immensité du temps, comme on est rendu humble devant l’immensité de l’univers !

Les années 1940, du bas nylon à la coccinelle (petite VW).
Les années 1940, du bas nylon à la coccinelle (petite VW).
Les tiroirs aux souvenirs. © musée romain

La pièce suivante propose, quant à elle, une petite exploration du passé “récent”, celui des cent dernières années. L’occasion d’observer avec beaucoup d’amusements une foison d’inventions révolutionnaires pour les différentes époques et pour beaucoup devenues tellement rétro aujourd’hui.

Enfin, exploration du passé personnel dans une dernière pièce. Celle-ci présente des “tiroirs”, remplis d’objets parfois accompagnés de sons, susceptibles de raviver des souvenirs souvent traumatiques. Mention spéciale, à cet égard, pour le tiroir “Wortschatz” que je vous invite à trouver si vous faîtes le déplacement.

La première et la dernière fois que j'ai dégusté des moules.
La première et la dernière fois que j’ai dégusté des moules.

2ème partie : une exploration du présent

La deuxième partie de l’expo est aussi la plus courte. Y est abordé le présent, moment fugace et insaisissable s’il en est. Cette partie de l’exposition nous fait principalement comprendre combien la société moderne martyrise le présent : entre vies sans cesse régulées par des horaires, vaines quêtes d’optimisation de la gestion du temps et confrontation aux actualités permanentes et sans analyse digne de ce nom, il semble bien que nous ayons perdu en sérénité. Pour mieux ressentir l’instant qui passe, le visiteur est invité à s’enfermer dans une petite pièce sans montre ou téléphone et à n’en ressortir que lorsque la lumière verte s’allume ; l’occasion d’une pause plutôt agréable.

3ème partie : un exploration du futur et du temps qu’il reste à vivre

Selfie post-mortem
Selfie post-mortem.

Très logiquement, le visiteur est ensuite invité à tourner son regard vers le futur. Le futur personnel d’abord. L’occasion de nous rappeler notre finitude. La palme au calculateur, dans lequel on est invité à entrer son âge. J’y ai appris que j’avais déjà vécu 12’000 jours et qu’il m’en restait environ 18’000 à vivre. Pour être honnête, cette information m’a fait plus froid dans le dos que l’essayage d’une couche bien particulière…

Sont alors explorés les réactions des humains face à cette finitude, entre rites et coutumes concernant les défunts, poursuite de la jeunesse éternelle, autre bêtise contemporaine, et religions, permettant d’envisager une échappatoire à notre destin funeste.

Les pièces suivantes de l’exposition poursuivent l’exploration de l’avenir, d’un point de vue plus collectif : ce qu’on fait pour se rassurer à son sujet (voyance, numérologie et astrologie), nos projections à son égard (comment sera le monde en 2050 ?)… Enfin, la visite se conclut par une brève exploration du temps naturel, avec notamment le cycle saisonnier, et propose enfin une très belle conclusion du parcours, avec une touche philosophique : on dit toujours qu’on a pas le temps, mais si on le prenait ?

L'an 2000, imaginé par les artistes Robida, Villemard et Côté dans les années 1900.
L’an 2000, imaginé par les artistes Robida, Villemard et Côté dans les années 1900.

Le mot de la fin

Le temps et moi, première expo lausannoise que j’ai visitée cette année, fut donc une excellente surprise. A la fois instructive, ludique, variée dans les thèmes et les approches et osant également se risquer à tirer une moralité de ce qu’elle a présenté. Il s’agit bien là d’une expo vivante, cohérente, comme une véritable conteuse qui nous aurait raconté une histoire. Oserais-je l’avouer ? C’est la première fois que je mettais les pieds au musée romain. J’en redemande et je me réjouis déjà de l’exposition suivante !


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