Service civil: réintroduction de l’examen de conscience?

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Une commission du National désire réintroduire l'examen de conscience pour les candidats au service civil afin de pallier au manque d'effectifs de l'armée. Judicieuse réforme ou politique rétrograde?

Depuis la suppression de l’examen de conscience au 1er avril 2009, le nombre de demandes pour le service civil a quintuplé. En effet, en un an, 8756 requêtes ont été enregistrées, alors que la moyenne était auparavant de 1200 à 2000 par année.

Conséquence de cette explosion du nombre de demandes: l’inquiétude de la commission de la politiques de sécurité du Conseil National, qui désire réviser la loi « afin de remédier efficacement et le plus rapidement possible au manque d’effectifs de l’armée causé par les requérants auxquels l’accomplissement du service militaire ne pose aucun cas de conscience ».

Concrètement, la majorité de la commission envisage la réintroduction de l’examen de conscience ou une prolongation supplémentaire de la durée du service civil pour les candidats qui n’ont pas de motifs précis.

Salutaire durcissement d’une politique trop laxiste qui laissait la possibilité aux flemmards d’éviter le service militaire ou scandaleux retour en arrière dans un pays où le système de milice peine à évoluer vers un modèle plus flexible? La proposition de révision de la loi, en tout cas, divise les opinions autant que les générations.

La question centrale, néanmoins, au-delà de savoir s’il faut ou non réintroduire l’examen de conscience pour les candidats au service civil, demeure celle de la mission même de l’armée. En effet, comme nous le rappelle Grégoire Nappey, rédacteur en chef adjoint du 24 Heures, « quand il s’agit de se doter d’une mission cohérente, à l’épreuve des réalités intérieures et internationales d’aujourd’hui, et de faire un bon usage de ses milliards, la grande muette devient le grand cafouilleur ».

Dans ce contexte, et face à la grande diversité des possibilité d’affectations proposées par le service civil, que ce soit dans les domaines des soins, de l’environnement ou de la culture, l’on comprend mieux la motivation des jeunes d’aujourd’hui à se détourner d’un service dans une armée dont ils ne comprennent même plus la fondamentale raison d’être. 

Que la forte augmentation des demandes pour le service civil provoque un manque d’effectifs au sein de l’armée ne devrait dès lors pas représenter un problème à résoudre, mais devrait plutôt être interprétée comme le symptôme d’une armée qui n’arrive plus à faire preuve de sa modernité et de son utilité. A terme, sa professionnalisation, et la suppression concomitante du service civil, pourrait nous permettre l’économie d’une telle réflexion.

Francis

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