Une fin d’année en beauté avec M3, La Revue de Lausanne

Une fin d’année en beauté avec M3, La Revue de Lausanne

Il y a de belles choses qui se profilent par Lausanne pour la fin de l’année ! Et c’est tant mieux parce que le mois de novembre est souvent bien morne. Parmi ces chouettes trucs, un en particulier a attiré mon attention. Vous en avez sans doute déjà entendu parler - si ce n’est pas encore le cas, je vous laisse vous délecter des lignes à suivre et passer le message à vos voisins et voisines : Lausanne va avoir sa revue ! Son nom ? M3, La Revue de Lausanne, actuellement en plein crowfunding. Son initiateur ? Blaise Bersinger.

Pour en savoir un peu plus sur ce spectacle, j’ai eu le plaisir de rencontrer une partie de l’équipe autour d’un verre sur la terrasse du Tribeca, j’ai nommé : Blaise Bersinger (humoriste et improvisateur), Sébastien Corthésy (producteur et co-metteur en scène) et Benjamin Décosterd (auteur, consultant et ancien blogueur au LBB).

Genèse du projet

« Je donne ma version et après tu donnes la tienne, car j’ai l’impression qu’on n’a pas la même » lance Blaise en rigolant à Sébastien. Le ton est lancé. Heureusement que j’enregistre la discussion car les réparties vont fuser.

Blaise Bersinger
Blaise Bersinger

L’idée a donc initialement germé dans la tête de Blaise et de Sébastien. Fin 2017, Blaise participe en tant que stand-upper à la Revue de Genève. Alors oui c’est Genève et du coup ça a tendance à nous refroidir nous autres lausannois.es, mais attendez un peu la suite. « Lorsque je n’étais pas en train de jouer, j’échangeais avec Pierre Naftule[1] au sujet de la revue et de ce que cela représentait de monter un tel spectacle. Il m’a dit que pour chaque minute utile de spectacle, environ huit heures de boulot étaient nécessaires ». Cela aurait pu en décourager plus d’un.e, mais pas Blaise, pour qui le fait « d’écrire un spectacle avec pour matière l’actu de l’année » représente surtout « un mandat super excitant ». Puis, après s’être répété à maintes reprises sur le ton de la rigolade « Tiens, nous, si on montait une revue, on aurait fait ça différemment ! », Blaise et Sébastien décident de se lancer. Le projet était né !

Pierre Naftule a par la suite accepté d’être présent comme conseiller, un peu comme un mentor « quand on a besoin de lui » précise Sébastien, grâce à sa longue expérience en matière de revue. Ce qui n’est évidemment pas de refus vu l’ampleur de la tâche et les délais plutôt courts. En effet, avant de voir un tel projet se concrétiser pour fin 2018, l’échéancier à tenir laisse peu de place au farniente. Recherche de fonds, écriture, planning des répétitions… L’année a été et s’annonce encore bien remplie pour l’équipe de la revue.

« On est à la bourre, mais on n’est pas en retard »

Le théâtre Boulimie – où sera joué le spectacle à raison de six fois par semaine – a accepté rapidement de servir d’écrin à la toute première revue de Lausanne. « En février, c’est là que les choses sérieuses ont commencé » explique Sébastien. Peu de soutiens financiers ont pu être obtenus jusqu’ici, mais le spectacle aura bel et bien lieu. L’écriture a quant à elle démarré dans le courant du printemps, et les sujets ont été identifiés puis choisis courant juillet. Entre août et septembre, l’écriture devra être terminée, pour permettre le début des répétitions au mois d’octobre et finalement, le lancement du spectacle en novembre.

Sébastien Corthésy
Sébastien Corthésy

Blaise en tant que directeur artistique aux commandes de l’écriture, et du travail d’équipe sur les sketchs

« A la base, écrire sur l’actu, c’était pas mon fort » confie Blaise. Et l’émission Mauvaise Langue a été une bonne école dans ce domaine, aussi pour la régularité de l’exercice. Sébastien ajoute qu’ « un véritable pool d’auteurs de qualité » s’est formé suite à cette émission. Tout le monde trouve sa place dans la création du spectacle : Sébastien a un œil sur la mise en scène, Benjamin travaille principalement à la recherche de sources et Blaise à l’écriture. On notera encore la présence – dans l’équipe élargie – d’Alexis Junod, Yacine Nemra et Thomas Wiesel.

 

Des sketchs sur Lausanne, certes, mais pas que

« Ça parle entre autres de Lausanne, et les sujets qui ne sont pas lausannois sont abordés selon la manière dont ils ont été vécus ici » explique Blaise. « Tout est ancré à Lausanne, même si tous les sujets ne sont pas lausanno-centrés. Tout le monde va y trouver son compte » complète Sébastien.

Le format se veut donc dynamique, moderne et varié : un enchaînement de sketchs aux thématiques différentes portés par six comédiens de talent[2], entrecoupé par de plus petites scénettes, ainsi que deux parties stand-up. Ces dernières seront rédigées par les différents stand-uppers[3], qui passeront ensuite sur scène en alternance selon les dates. « Ainsi, les codes de la revue – à savoir une succession de sketchs sur l’actualité – sont conservés et modernisés » précise Sébastien. La vidéo aura également sa place, toujours dans le but de mettre au goût du jour la recette de la revue et de l’adapter aux courants actuels.

De la musique originale et des tubes

« Concernant la musique, ça me tenait vraiment à cœur d’avoir des compositions originales car je trouve vraiment plus fort de créer jusqu’à ce niveau-là » explique Blaise. En effet, lors d’une revue traditionnelle, on a plutôt l’habitude d’être confrontés à des morceaux connus et même populaires. Le choix de développer une bande originale confirme encore la volonté de remodeler le concept de la revue tel qu’il existe actuellement. Rassurez-vous, vous pourrez aussi chanter à tue-tête des morceaux que vous ne mettrez que quelques secondes à identifier – pour les plus rapides d’entre nous et autres fans de blind-tests.

L’équipe musicale est sélectionnée et déjà au travail. Il s’agit de Fantin Moreno (musicien et animateur sur Couleur 3) et de David Caraccio (musicien polyvalent). Ces deux artistes talentueux ont d’ailleurs plusieurs projets musicaux en cours, dont Pale Male et DC & the Marvels. « Le but est surtout d’écrire un hymne pour ce projet » explique Sébastien.

« Mon fantasme ultime concernant la musique aurait été d’avoir cinq musiciens sur scène pendant tout le spectacle, qui auraient joué en live comme lors d’une comédie musicale, avec un thème propre » confie Blaise. Cela ne sera malheureusement pas réalisable, principalement pour des raisons pratiques. Mais le fait de proposer des compositions originales apporte clairement de la singularité et de la modernité au spectacle. En effet, mélanger des créations inédites à des morceaux à haut potentiel d’identification pour le public permet un panachage qui rendra le spectacle accessible à tous.

Benjamin Décosterd
Benjamin Décosterd

Bien entendu, créer de toutes pièces une bande originale a un coût. Et pour que ce spectacle soit aussi celui des spectateurs.trices, il y a la possibilité de participer au crowdfunding et de recevoir des contreparties vraiment chouettes, comme la chanson officielle du spectacle en MP3, des bouteilles de vin, des places pour l’avant-première, j’en passe et des meilleures.

« Offrir un crowdfunding sur ce projet contribue aussi à moderniser le concept de la revue en s’adressant directement aux gens de notre génération via un canal qui leur est familier » ajoute Benjamin. Allez donc jeter un œil, ça vaut le détour. Mais ne traînez pas trop, la levée de fonds se termine le 4 octobre.

 

Les mots de la fin

« Je pense que le plus important à dire, c’est qu’on est à 10 jours de la première répétition, tout n’est pas encore écrit, et regarde comme on est » me lance Sébastien enthousiaste, en se calant sereinement dans son fauteuil.

« J’ai vraiment l’impression qu’on est en train de monter un truc cool, et j’aimerais juste que les gens viennent. Il y a forcément un peu de peur car, potentiellement, on va ouvrir la billetterie et peut-être qu’il n’y aura pas de réservations » confie Blaise. C’est une peur qui paraît légitime lorsque l’on se lance dans un projet d’une telle ampleur, même si mon petit doigt me dit que ce spectacle a tous les ingrédients pour être un vrai succès.

En conclusion, ce que je peux vous dire après avoir partagé ce moment, c’est que l’enthousiasme est bien là, mêlé à une légère appréhension, compréhensible et modérée. Et ce qui ressort surtout, c’est l’énorme envie de s’investir sans compter pour proposer un spectacle de qualité qui saura toucher et conquérir un large public. Ça se passera donc au théâtre Boulimie à Lausanne dès le mois de novembre, et on vous tient au jus pour les dates via les réseaux sociaux.


Le lien vers le projet We Make It (où Blaise vous parle de la Revue): https://wemakeit.com/projects/m3-la-revue-de-lausanne

[1] Ecrivain et metteur en scène versoisien, maintes fois aux commandes de la revue de Genève, entre 1990 et 2017

[2] Florence Annoni, Frédéric Gérard, Laura Guerrero, Kaya Güner, Simon Romang et Blaise Bersinger

[3] Nathanael Rochat, Yoann Provenzano, Charles Nouveau et Alexandre Kominek

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