Un petit lifting au Casino de Montbenon

Un petit lifting au Casino de Montbenon

Posté dans : Au quartier 0
Ça bougeotte du côté de Montbenon ! Une nouvelle enseigne, en lieu et place de l’ancien « Grand Café », devrait montrer le bout de ses naseaux d’ici la fin de l’année. Profil du nouveau-né ? Une brasserie, où les papilles aussi bien que les neurones seront à la fête.

La Brasserie de Montbenon, ce sera son petit nom, basera toute son offre sur les bonnes choses que Lausanne a à offrir : produits locaux pour la restauration, artistes du cru pour la programmation culturelle. La décoration du lieu renouera par ailleurs avec les années d’or du Casino, sans pour autant revenir à la clientèle aristocratique qui allait avec…

Les repreneurs de l’endroit ne sont autres qu’Anne Pittet et Christophe Roduit, les propriétaires de l’inénarrable Café Grancy, et accessoirement co-fondateurs du Pully for Noise (excusez du peu…). Ils sont également épaulés par Renaud Meichtry, patron d’Irascible Music, pour la programmation à venir à la brasserie.

Ce dernier a accepté de nous livrer en avant-première quelques-uns des petits plaisirs qui attendent les Lausannois à Montbenon. Interview.

Quels sont vos projets pour la future brasserie de Montbenon ? En quoi cela se distinguera-t-il de l’ancien lieu ?

Renaud Meichtry: Le « Grand-Café », comme il s’est appelé ces vingt dernières années, s’est principalement démarqué en devenant une sorte de tour d’ivoire, surtout accessible par le biais de soirées privées. Notre but est de complètement inverser la vapeur, et de rendre au lieu son caractère populaire, dans les différents sens du terme : ambiance chaleureuse avec un aménagement de type « brasserie », cuisine traditionnelle et conviviale (qui rend honneur aux produits locaux), et ouverture permanente à l’ébullition culturelle de Lausanne, avec un balcon dévolu aux artistes, producteurs et activistes du cru.

Quelle est l’importance d’un lieu comme Montbenon à vos yeux ?

A Lausanne, le nombre de bâtiments publics aussi spectaculaires que le Casino se comptent sur les doigts d’une seule main… C’est un lieu d’un cachet invraisemblable, pour peu que l’on gratte sous les odieux aménagements « années 80 » bleu pastel, qu’on a subis depuis vingt ans ! Je crois que la plupart des Lausannois sont très curieux de retrouver le Casino, nous devons par conséquent lui restituer toute sa superbe ! Tous les travaux de rafraîchissement vont dans ce sens : rendre les murs, les plafonds, les moulures au public lausannois, épurer l’espace et l’architecture. Nous allons tenter de nous rapprocher le plus possible du Casino du milieu du siècle passé, et simplement faire vivre ses murs à notre façon.

Quelles sont vos ambitions vis-à-vis de la programmation culturelle de l’établissement ?

Un des challenges qui nous tiennent à cœur est de faire communier culture et gastronomie, et de les considérer sous un même angle : un artisan fromager, un couturier du cru, un pêcheur du lac, un songwriter folk, un vigneron du Lavaux, un photographe local auront chez nous la même tribune pour présenter leur travail. De même, des « events » (je ne trouve pas de terme moins laid !) auront lieu au gré des saisons, et seront orientés autant vers la musique ou le cinéma que vers une thématique culinaire – et si possible, les deux ou trois à la fois !

Le "Grand Café" du casino de Montbenon, à la belle époque
Le “Grand Café” du casino de Montbenon, à la belle époque.

L’idée sera donc de faire cohabiter divers types de « performances » en même temps ?

C’est précisément un des buts de la Brasserie : profiter de la connivence avec nos voisins du Casino par exemple (la Cinémathèque, les concerts de la Salle Paderewski et les locataires de la grande salle des fêtes) pour créer des événements transversaux dans tout le bâtiment ! On pourrait imaginer par exemple une soirée ou un week-end « LUFF », qui comprendrait une performance live dans le restaurant et simultanément un menu en rapport avec cette thématique, ou alors un relais du festival Jazz Onze dans la même optique. De manière plus autonome, on projette des soirées où le restaurant, le Balcon et la terrasse seront tous trois au service d’une thématique commune, avec un concert, une expo et une carte du soir conçus en fonction d’une région, d’un artiste ou d’un événement. Tout ça est encore bien entendu embryonnaire, mais les idées sont là !

Prévoyez-vous aussi d’avoir une programmation musicale régulière, un peu comme le Bourg ou le Lido ?

Non, l’offre musicale est déjà gargantuesque à Lausanne, et la salle ne se prête pas plus que ça à du live sonorisé, donc nous allons laisser la programmation à des endroits comme le Bourg, qui font ça mieux que nous. Le contenu musical sera restreint à quelques showcases acoustiques et une poignée de concerts ponctuels dans l’année dans le cadre d’une thématique plus globale du lieu, par exemple en partenariat avec des festivals existants.

En matière de répertoire, l’idée c’est surtout de relayer l’actualité artistique lausannoise. Nos affinités seront plutôt à chercher du côté rock ou folk, éventuellement vers les musiques électroniques.

Si tout se passe comme souhaité, quand pourra-t-on venir déguster les premières bières de la nouvelle enseigne ?

Si l’administration est aussi zélée que nous, et sous réserve de ne pas tomber sur des vestiges mérovingiens pendant les travaux, les tireuses devraient être opérationnelles pour octobre… On croise les doigts. (ndlr : et nous aussi !)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.