Un mariage version hockey féminin

Un mariage version hockey féminin

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Après des années de voisinage, le HC Féminin Lausanne et son homologue de Prilly ont enfin décidé d'effectuer un rapprochement. Et plus si entente. Explication:

Créé en 1981 le club lausannois fut longtemps le seul club de hockey féminin vaudois. Il fallut attendre 2002 pour voir l’arrivée d’une seconde entité dans le petit monde du hockey dans notre canton.

mariage 5Pendant toutes ces années, ces deux clubs ont coexisté sans trop de problèmes. Sans grande rivalité sportive, Prilly étant monté assez rapidement en ligue B* , Lausanne restant toujours à l’échelon inférieur, chacun donc traçait sa route sans véritablement de coopération si ce n’est quelques transferts de joueuses ponctuels.

Mais depuis 2-3 ans, les liens se sont resserrés, notamment grâce à la vice-présidente Marie-Thérèse Gonin, qui non contente de faire partie du comité du HCFL fit en sorte que les deux clubs se rapprochent. Et tout ceci grâce à la course à pied qu’elle pratique avec des joueuses du HCPF.

Alors, pourquoi avoir attendu de longues années me direz-vous? Pour citer Patricia Chabanel (présidente de Lausanne) l’alignement des planètes était excellent. Des joueuses des deux clubs qui se côtoient très régulièrement, un ancien entraîneur du HCFL qui reprend les rênes de Prilly et, peut-être, l’effet Sotchi**.

Concrètement qu’est ce que cela change? Si les deux clubs restent deux associations distinctes, chacun profite de l’expérience de l’autre, créant par là une synergie qui ne pourra qu’être bénéfique pour les deux clubs. Et bien entendu pour le hockey féminin.

25-10-2014: Olivia Schreiber version Lausanne
25-10-2014: Olivia Schreiber version Lausanne

Pour illustrer ceci, prenons l’exemple d’une jeune fille (appelons-la Odette). Donc la jeune Odette, toute pleine de bonne volonté cherche un club pour vivre sa passion, le hockey sur glace. Avant cette saison, elle aurait hésité entre Prilly (LKB) et Lausanne (LKC). Qui choisir? Ai-je le niveau nécessaire pour évoluer à l’échelon supérieur? Ou dois-je me contenter (pour l’instant) de griffer les glaces de LKC avec Lausanne? Bonnes questions.

Mais dès cette année notre brave Odette n’a plus à se poser cette question. Il lui suffit d’écrire un email à une adresse commune aux deux clubs et là, selon son niveau et le choix des entraîneurs des deux clubs elle n’aura plus à choisir son club. À défaut,elle pourra toujours évoluer avec l’équipe loisir. Je reviendrai plus loin sur ce sujet. Voilà donc un aspect plus que positif de ce rapprochement: les bonnes joueuses dans la bonne équipe.

Dès lors, pourquoi ne pas fusionner les deux clubs? Tout d’abord, cette saison fait figure de test grandeur nature pour Lausanne et Prilly. Sportivement, les premières vont tenter de retrouver le milieu de classement en ligue C et donc de décoller de la dernière place. Pour les secondes, l’objectif est simple: se maintenir en ligue B. Et du point de vue administratif, pas mal de détails doivent encore être mis en place, en particulier sur la communication que j’ai toujours considérée comme point faible à Lausanne. Alors que Prilly fait beaucoup mieux dans ce domaine. Mais il y a aussi surtout un problème financier à cela. En cas de fusion, les joueuses d’un des deux clubs, on va dire Prilly, auraient dû être transférées à Lausanne, même s’il y avait toujours eu deux équipes (Lausanne I et Lausanne II). Et ce pour la modeste somme de 100.- par personne. Sans parler qu’avec la solution de la fusion, il n’y avait plus la possibilité de jouer en licence A*** dans une équipe et en licence B dans l’autre. Avec la solution choisie, cette possibilité reste ouverte. Ce qui est fort utile comme on va le voir maintenant.

26.10.2014 Olivia Schreiber version Prilly
26.10.2014 Olivia Schreiber version Prilly

L’un des problèmes récurrent dans le hockey féminin est le nombre de joueuses. Idéalement, une équipe se compose de 22 joueurs (ou joueuses). Dont deux gardien(ne)s. Mais en pratique je n’ai  jamais vu un club féminin aligner autant de joueuses. Divisez ce chiffre par deux et vous serez plus proche de la réalité. Et ce problème est d’autant plus important lorsque vous avez deux clubs dans la même région. D’ailleurs, ce problème existe aussi du côté de Lausanne/Prilly, le contingent prilléran étant insuffisant si l’on devait compter uniquement sur les joueuses 100% jaunes et noires. C’est là que réside l’avantage de ne pas avoir fusionné. On se retrouve donc avec une bonne petite poignée de joueuses évoluant dans les deux phalanges. Fusionner aurait rendu impossible le fait de conserver deux contingents. Ou alors, il aurait été indispensable de prendre des joueuses en licence B dans d’autres clubs de ligue C. Ce qui aurait été, à mon avis, un non-sens. Et même ridicule.

Alors résumons tout ceci:

Avant, nous avions deux voisins qui entretenaient des relations cordiales. Ils ont désormais fait plus ample connaissance et ont décidé de se marier. Mais attention, pas question de faire un compte bancaire commun ni de mettre tous les œufs dans le même panier (lisez les joueuses). Mais on prend les décisions de façon commune et chacun ”profite” des forces de l’autre. Sage décision.

Voilà pour le présent. Et le futur désormais, qu’en est-il? Bien entendu cette relation est fortement soumise aux résultats sportifs de Prilly. Si ce dernier se maintient en ligue B au terme de cette saison, l’on pourra dès lors continuer à construire l’avenir du hockey féminin à Lausanne. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Promouvoir cette magnifique discipline bien au-delà d’un simple nom de club.

Mais que se passera-t-il en cas de relégation? Prilly et Lausanne se retrouveront en ligue C. Et là impossible de se prêter les joueuses comme cela se fait cette saison. Je vois deux scénarios: le premier, on revient en arrière, les deux clubs divorcent et cette belle initiative n’aura servi à rien. Second choix, Lausanne avale définitivement Prilly, construit une seule équipe et remonte dans les deux à trois ans en ligue B. Mais il va de soi que je ne souhaite aucunement la relégation des prillèranes.

mariage2Je vous ai parlé plus haut d’une équipe loisir. Reprenons mon exemple de la jeune Odette. Après quelques tests sur la glace, il s’avère que bien qu’ayant un certain talent, elle n’est pas encore prête à évoluer dans une équipe compétitive. Le club lui donne la possibilité de jouer au sein de l’équipe loisir. Quelques explications: tout juste créée, cette formation a pour but premier de former les débutantes pour ensuite les faire jouer en ligue C ou B. Elle permet aussi à des joueuses confirmées de continuer à jouer sans la pression de la compétition.Et se faire plaisir! Heureuse initiative là aussi.

Et pour terminer tout cela, notons que les deux clubs organiseront leurs repas de soutien en commun. Celui-ci se déroulera le samedi 2 mai 2015 au Mont/Lausanne.

Prochains matchs à domicile:

Le dimanche 14 décembre, Prilly recevra Fribourg (13h00) et Lausanne recevra Chamonix le 23 novembre, également un dimanche (13h00). les deux matchs se dérouleront à l’Odyssée/ Malley

Plus d’info:

Pour Lausanne c’est ici et

Pour Prilly c’est par ici

* Le championnat suisse est organisé de la manière suivante: ligue A, ligue B et ligue C (trois groupes géographiques)

** Lors des Jeux Olympique de Sotchi 2014, l’équipe suisse féminine remporta une magnifique médaille de bronze (derrière les intouchables Nord-Américaines) alors que leurs homologues masculins ne passèrent même pas le stade des qualifications.

*** le système des licences A et B permet à une joueuse d’évoluer dans deux clubs de deux ligues différentes. Sous restrictions bien entendu. Règlement complet par ici

 

 

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