Peut-être vous souvenez-vous de l’article de notre cher rédacteur en chef, Mehdi Atmani, dans lequel ce dernier relatait avec emphase le chemin de croix émaillé de faux-semblants psychotiques qu’il a dû emprunter pour pouvoir se voir dispensé de l’obligation d’effectuer son service militaire (lire le post)
La stratégie et la manière se sont avérées payantes, ce qui force l’admiration, mais il faut savoir qu’il existe également d’autres moyens pour échapper aux contraintes que représentent les prérogatives militaires, tout en s’acquittant néanmoins de son devoir de citoyen. En effet, si toi aussi, cher lecteur, estimes que troquer ton esprit critique contre un uniforme et un fusil d’assaut est une perspective des plus rebutantes, que se coltiner un panzerfaust lors d’une marche de cinquante kilomètres est un acharnement des plus absurdes, ou que d’aller faire péter des collines en Appenzell tout en se roulant dans la fange représente une utilisation scandaleuse des ressources humaines et financières de notre cher pays, alors n’hésite plus une seconde et emprunte la voie alternative que représente le service civil.
Le service civil, brièvement dit, correspond au service de remplacement prévu pour les objecteurs de conscience. Contribution civile de la Confédération, il a pour but de « promouvoir la cohésion sociale, de résoudre des conflits sans violence, de développer et de maintenir durablement notre patrimoine culturel ». Dans la pratique, la personne astreinte au service civil n’ira donc point faire péter des collines en Argovie, mais s’investira au contraire pour le bien des collectivités et de l’environnement, en travaillant par exemple dans des hôpitaux, des EMS, des musées, des crèches, et dans toute autre institution, publique ou privée, reconnue d’utilité publique.
Vous imaginez certainement qu’il n’est pas innocent que je fasse présentement l’apologie du service civil en tant qu’alternative à un service armé, et force est d’admettre que vous avez pleinement raison. En effet, étant moi-même astreint au service civil, je tente de profiter pleinement des possibilités professionnelles offertes au sein des multiples établissements d’affectation reconnus par la Confédération.
C’est ainsi que j’ai décidé d’effectuer une affectation à l’étranger, afin de contribuer, dans la mesure de mes humbles compétences, au développement des pays du Sud. Plus précisément, je m’envolerai dimanche 27 septembre pour Madagascar, afin d’y enseigner le français, et cela durant dix mois.
Néanmoins, ce n’est pas pour autant que je cesserai de spammer le Lausanne Bondy Blog avec des articles dont le seul dénominateur commun s’avère être le fait de ne pas traiter de l’actualité lausannoise. Non, même acculé contre un baobab par des zébus belligérants, même hypnotisé par le chant nocturne des lémuriens reprenant en cœur I like to move it de Reel 2 Real, même parcouru de spasmes dus à la fièvre typhoïde et au palud, je continuerai à déverser mon fiel typographique dans le réceptacle numérique de vos écrans. Je continuerai d’émettre des éructations sonores et odorantes qui viendront polluer la trop pure blogosphère lausannebondyaise. Je ferai de mes prérogatives de bloggueur mon sacerdoce…
>Vous me lirez donc à nouveau dans un futur proche, si le cœur vous en dit, afin de suivre, article par article, le déroulement chronologique de mes pérégrinations de bloggueur civiliste en terres malgaches.
Bien à vous.
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Francis –
romuald
Bien qu’étant ancien mili (France), je comprends tout à fait ta position sur le service “militaire” (qui était appelé “service national”, chez nous), d’autant que je le trouvais inutile et pour les appelés et pour nous. 😀
Toujours est-il que ton expérience à Madagascar sera à n’en pas douter fort enrichissante d’un point de vue touristique – dépaysement total ! – mais aussi humain.
Bon service civil en tout cas.
Et continue à émettre depuis là-bas si tu en as l’occasion; je suis fan de ton “fiel typographique” politiquement incorrect (cf ton billet sur la différence culturelle auquel j’adhère complètement).