Et si le manifestant du XXIème siècle, c’était un type posé sur le canapé, l’ordinateur sur les genoux et les doigts qui cliquent plus vite que leur ombre ? Une signature contre la torture, un clic pour participer à la lutte contre le réchauffement climatique et un «join the group» contre les 4×4 sur nos routes. Pourquoi ? Ben…euh…parce que tous nos amis sur Facebook sont déjà dedans. Enfin, dans le groupe revendicatif. Pas dans les 4×4. Et puis, accessoirement, ces voitures, elles polluent.
Avec des réseaux sociaux ou l’univers virtuel Second Life, le web est devenu un moyen privilégié de mobilisation et de coordination. Et cela passe par la création de groupes ou de pétitions online. ONG, associations et privés n’hésitent plus à propager via le net, l’engagement pour ce qu’on appelle en bons vieux terriens : «des nobles causes». Alors que le site www.avaaz.org propose «d’agir en ligne », sur le site www.freerice.com, il est même possible de nourrir la planète. Le jeu promet « de rendre plus intelligent». Bonnard ! C’est bien connu, l’intelligence nourrit le monde.
Désormais, la bonne conscience, peut s’acquérir en un clic. Oui, sauf que l’action virtuelle reste peu efficace : «Les pétitions en ligne permettent de réunir plus rapidement et plus facilement des signatures que les pétitions traditionnelles, souligne Olivier Glassey, sociologue, chef d’unité de recherche à l’Observatoire Science Politique et Société de l’Université de Lausanne. » Quant au statut légal de telles actions ? « La validité des signatures peut poser problème pour les acteurs publics. Nous n’avons aucun moyen de contrôle ajoute le sociologue. »
Pour Pierrette Rey, responsable communication du WWF pour
Alors, l’action en ligne est-elle totalement inutile ? « Son utilisation est une bonne façon de transmettre l’information, surtout auprès des jeunes. Un public que l’on peut mieux joindre par ce biais », remarque Pierrette Rey. D’autre part, grâce à un coût très limité, Internet donne la possibilité à des privés de lancer des campagnes. Comme Sandrine Rudaz, qui a mis en ligne le site de Ras
Permettant d’informer, de coordonner ou de mobiliser, rapidement et à moindre coût, le net a tout de même son utilité. Même si, comme le note Olivier Glassey, « avec une partie des participations qui peut être sporadique, ludique, éphémère ou volatile, on peut parfois douter de la nature et du sérieux de l’implication. Sur Facebook, il serait intéressant de regarder dans combien de groupes les gens sont inscrits, car il y a la question de savoir si l’on a les moyens de s’engager pour plusieurs causes à la fois.»
Alors, contre la torture des mouches ou contre le massacre des escargots ?
2 Responses
sputnik
Avec les manifs en ligne du 21ème siècle, c’est les CRS qui vont être contents, les cyber-pavés c’est moins rugueux.
bonard l’article à part ça!
mel
Je trouve que c’est une façon très intéressante d’aborder le “phénomène” facebook! Et avec une pointe d’humour en plus, l’article est d’autant plus agréable à lire!