“Sex sells”, c’est ce que je me suis dit en voyant non pas une affiche dans la rue, mais un event sur Facebook. Le sexe et l’amour, ça fait vendre, c’est clair. La Saint-Valentin en est la preuve, mais en plus, de faire une pré-Saint-Val, quand les gens ne sont pas encore saoulés par les cœurs roses bonbons et les nounours leur explosant à la gueule, cela tient presque du génie marketing.
La campagne réseau sociaux Facebook + Instagram est savamment orchestrée et les nights au Musée de la Main sont devenues, en 3-4 mois un événement sexy et distingué du paysage culturel local, quelle qu’en soit la thématique.

“Sex sells”, oui, mais dans un musée c’est pas pareil, c’est plus sélectif… J’imagine que cela ne fait courir qu’un certain type de foule, car la vulgarisation ne fonctionne que quand les personnes sont préalablement un peu intéressées. N’oublions pas non plus le facteur du déplacement qui demande une certaine motivation… La consommation d’un objet culturel dans un musée se fait sur place. Rien à voir avec un docu qu’on mate sur sa télé.
Rendre les musées vivants est une idée séduisante. Habituellement, dans ce lieu très codifié, on culpabilise lors d’une pause trop longue, ou lorsqu’on arrive pas à apprécier telle peinture à sa juste valeur. Un peu comme quand on s’endort sur sa chaise en écoutant de cantates de Bach (mais c’était pas de ma faute, l’acoustique était mauvaise et je n’arrivais donc pas à me concentrer !)

Au Musée de la Main, jeudi dernier, on a atteint le comble de la provocation en présentant des sextoys au sein même d’une institution culturelle. Amen ! Et ce, dans une démarche différente de l’art contemporain pseudo subversif, car le public était invité à y toucher… Pour briser une autre habitude, celle du silence respectueux, DJ et éclats de voix emplissaient l’espace sonore du musée. L’événement, très populaire, a accueilli de nombreux visiteurs/fêtards s’appropriant les lieux.
Quel plaisir de voir un musée si plein ! Les longues files d’attente pour participer aux trois ateliers proposés en sont le revers. L’informel s’est également faufilé dans l’intervention de Denise Medico, docteure en psychologie, psychothérapeute, sexologue (en parallèle du DJ et des ateliers, il y avait bien, pour se tâter les méninges, deux interventions par des académiques) : Le public amassé est debout, ou un peu affalé sur les présentoirs de l’expo en cours. Le seul conservatisme encore d’actualité se traduit par l’audience attentive qui a tenté à plusieurs reprises de faire taire, à grands coups de “Chut!”, les bavards infiltrés.
Verdict : une ambiance décontractée, une soirée agréable et peu classique, à suivre !
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