Septième ciel

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Une boutique sensuelle s’est installée dans la rue « chic » de Lausanne. Votre bloggeuse est allée y jeter un œil pour vous…

Depuis trois mois maintenant, un « sensual-shop » s’est ouvert dans une galerie en colimaçon au cœur de la rue de Bourg, une des rues les plus huppées de la capitale vaudoise. Alain Métrailler, patron de la boutique et ex-vendeur d’une chaîne de magasins érotiques, a décidé d’ouvrir sa propre échoppe dédiée principalement aux femmes et aux couples. Travaillant dans le secteur depuis de nombreuses années, il a côtoyé des femmes qui venaient dans les sex-shops mais qui manifestaient d’autres envies et demandes que ce qui était proposé dans ces grands marchés du sexe.

L’émancipation d’un discours sur la sexualité des femmes se fait ressentir dans ces boutiques depuis environ deux ans d’après Alain. Les émissions de télévision et les séries à succès comme « sex and the city » traitant de ce thème sont, comme il le remarque, des indicateurs de cette tendance. Pour lui, cela a vraiment marqué un changement important dans le sens où cela a donné à ces filles « la force de venir dans la boutique, même si elles venaient rarement seules ; il y en avait toujours plusieurs. » C’est donc après ce constat qu’il s’est décidé à créer une boutique pour Elles.

Sexe sans pornographie

Le concept de la boutique, comme me l’a expliqué Alain, est nouveau dans le sens où il est inspiré du style « industriel ». Il ne voulait pas de style rococo, avec velours rouge, rideaux à froufrous et lumières tamisées. La boutique est claire, les murs sont blancs et framboises, les étalages sont en métal. Elle est séparée en deux parties, la grande salle est relativement soft, on y trouve des huiles de massages (chauffantes, comestibles avec des goûts différents, …), des bougies, des costumes (le grand classique restant celui de l’infirmière), des livres et gadgets en tout genre. La deuxième salle où sont exposés les sex toys et autres fantaisies, est séparée par un rideau scintillant et interdite au moins de 16 ans. La petite pièce est accueillante, on n’a vraiment pas l’impression d’entrer dans une sorte d’arrière boutique sordide, rassurez-vous. Les client.e.s peuvent rester des heures à flâner avant de se décider, me raconte Alain. Et c’est vrai, j’ai pu voir trois couples entre 18 et 55 ans qui ont vraiment pris du temps et ont posé quelques questions. Le couple de personnes plus âgées a même commandé de la marchandise. Les acheteurs-euses potentiel.l.e.s avaient tou.t.e.s l’air vraiment à l’aise et personne ne se regardait de travers. Le côté froid mais chic du décor doit aider à ce que la boutique ne paraisse pas glauque et lubrique. Effectivement, je me suis sentie à l’aise et pas assaillie d’images pornographiques qui vous lorgneraient depuis leurs emballages. D’ailleurs, Alain choisit expressément les produits qui n’ont pas d’images « dégradantes, vulgaires ou pornographiques » sur leur boîte. D’après lui, la majorité des femmes n’a pas envie de ce genre de produits. Les films pornographiques où les femmes crient comme un cochon qu’on égorge, les vibromasseurs énormissimes avec des formes réelles, etc. ne font pas recette. Les demandes se portent selon lui sur des produits plus ludiques et colorés. Les sex-toys sont flashy et représentent souvent des petits animaux, dauphins, canards, coccinelles… Les vibromasseurs ont des motifs, des dessins de fleurs et ressemblent parfois aux téléphones portables (… pas dans la forme on s’entend bien!).

Tendance bio et Sensualité

La composition des produits est aussi minutieusement choisie car après les scandales des jouets pour enfants qui contenaient des substances nocives, les fabricants se sont aussi intéressés aux jouets pour adultes et depuis on trouve des objets homologués sans parabène, avec très peu de latex, sans phtalate, etc. La boutique propose aussi des produits bios dans les huiles de massages mais aussi du gogi, du maca ou du guarana. Elle se veut une vocation bien-être, mais aussi santé et même orientation. En effet, le patron de cette boutique me confie qu’il prend beaucoup de temps pour écouter les envies, les demandes, les questions et parfois les souffrances des gens qui franchissent le seuil de ce magasin. Il peut même mettre en place de véritables cours sur certaines pratiques, à la demande. Pour Alain, de par son homosexualité, les femmes se sentent à l’aise et libres de pouvoir lui parler sans tabou.

“Je reste là ! ”

Un bilan des plus positifs pour cette première boutique romande érotique d’un nouveau genre, et ce malgré les réticences de certains voisins (dont une crèche). D’autre part, le fait que le magasin se trouve au sous-sol permet finalement, comme il le reconnait, une certaine discrétion à sa clientèle. Il envisage même l’ouverture d’une nouvelle boutique à Genève.

Allier plaisir, amour, jeux, sensualité et sexualité, parfois de manière coquine, avec un certain respect des femmes mais aussi des hommes n’est pas impossible ! Alors si l’envie vous en dit, envolez-vous pour le septième ciel.

www.7eciel.ch

Sitara Chamot

  1. Avatar
    claudine
    | Répondre

    Très bon article sur un magasin original! Le sujet est abordé avec ce qu’il faut de sérieux ET de légereté aussi! Il ne vise pas à” l’effet”, mais informe, et de plus il est bien écrit!

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