Qui a peur du trou noir?

Posté dans : Société 4
Et si l’expérience du CERN n’était qu’une vaste métaphore de la bonne vieille porte de derrière ? Lorsque la théorie du fondement de l’univers est vulgarisée, on ne sait plus à quel trou se fier. Pour y voir clair, le Lausanne Bondy Blog a enquêté. Petit récit d’une journée ordinaire à lire entre la ligne.

6 septembre, 9h. A la bourre comme toujours, je saute dans le bus n°3, direction la gare. Au passage, je chope la presse gratuite du jour. Bonheur, Eva Longoria et Tony Parker copulent à outrance pour procréer, Paris Hilton est sommée de prendre ses distances de Britney Spears, Nikos Aliagas vante les mérites de la nouvelle Star Ac. Dans la précipitation, j’en oublie LE titre du jour. Dans 44 minutes, le CERN (Centre Européen pour la Recherche Nucléaire) met en route son accélérateur de particules. M’en fous. Devant moi, deux dames la soixantaine commentent la news : 

– « Tu penses que ça fait quoi de s’faire aspirer ». 
– « Aspirer par quoi » j’demande ? 
– « Ben le trou noir ! »

Arrêt Beaulieu, j’me dis que j’ai du louper un truc. Je reprends ma lecture du jour, j’y vois plus clair. Enfin presque. Ce CERN donc met en route un truc qui, dans quelques semaines pourrait causer un trou noir. Ce dernier, s’il est vraiment gros pourrait nous aspirer. Oui, nous et l’univers. Bonnard, j’me dis ! Je continue la lecture : « Les écoliers flippent, la presse nationale et internationale annoncent la fin du monde. »

9h08, arrêt Chauderon, un couple, 35 ans, ricanent derrière moi. Je tends l’oreille. La nana à son mec : 

– « T’as peur du trou noir ? Ça ne t’a pourtant jamais posé problème de t’faire aspirer par le miens ! »

J’ai peut-être de la merde dans les oreilles, mais celle-là, j’ai bien compris. J’me marre et continue ma lecture. 9h11, arrêt Cecil, un doute m’empare. Et si ce couple avait raison ? Nos scientifiques sont-ils tous des sodomites ? La question est légitime. Deuxième paragraphe : « un anneau de 27 km de circonférence à 100m sous terre sera mis en route. » Je lis en croix : « Ces expériences sont le fruit de vingt ans de travail et vise, à long terme, à permettre aux scientifiques de mieux percer les mystères de l’univers pour y détecter des traces de l’invisible « matière noire ». » J’me dis que notre couple n’a pas attendu si longtemps pour découvrir les fondements de l’univers. De plus, à 6 milliards de francs l’expérience, ça fait cher la partie de jambes en l’air. 9h15, arrêt Gare. Perplexe, j’me dis que cette histoire de trou noir ressemble de plus en plus à un vieux porno scénarisé par l’EPFL. Je décide de mener l’enquête.

18h, il y a quatre jours. Nouveau rebondissement et toujours pas de trou noir à l’horizon. Un poil à côté de leur cible, les scientifiques du CERN stoppent l’expérience. Merde, j’me dis. Dans ce genre de cas, une panne ça arrive ! Les mecs ont dû picoler. Mais non, c’est pire. James Gillies, porte-parole du CERN commente l’incident dans la presse du jour : « Après examen, il apparaît que le problème n’est pas dû à une défaillance (…). Les dégâts sont en fait plus importants. » Oh merde, le gars y est allé un peu fort. « Nous devons maintenant réchauffer progressivement tout le secteur endommagé avant de pouvoir y accéder. » C’est la faute au trou noir. Après 20 ans de recherches et d’expériences, les scientifiques ont découvert que « chaque trou noir ainsi produit serait bien plus petit que ceux connus par les astrophysiciens. Ils ne pourraient pas se mettre à croître dangereusement. » Cette fois c’est sûr, nos scientifiques sont en fait de gros lubriques.

Avant-hier, l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) rabâche le même discours : « Nos filiales manquent toujours de filles, mais nous sommes heureux de constater que la tendance est à la hausse. » A la lumière de mon enquête, on comprend mieux pourquoi. Je prends l’initiative d’interroger une de ces « filles ». Le trou noir, elle, elle connaît : « J’ai toujours voulu entreprendre des études de physique pour, dans le futur, travailler au CERN. Le trou noir, c’est une vocation. » A la bonne heure ! Ses parents vont être contents.

Mehdi

4 Responses

  1. Avatar
    parisparis
    | Répondre

    Apparemment, la quête de l’ultime trou connait quelques problèmes de transit….!!

  2. Avatar
    benja
    | Répondre

    nice one! j´ai bien rigolé…

  3. Avatar
    grabuge
    | Répondre

    Plein d’humour! ça secoue là où ça fait du bien!

  4. Avatar
    marsu
    | Répondre

    Je prendrai plus souvent la ligne 3, il me semble que la presse y est commentée avec plus d’humour …pour le CERN…il s’agit bel et bien d’une éjaculation protonique partie en couille.

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