L’avenir professionnel de ceux qui sortent d’écoles spécialisées semi-privées (fondations subventionnées par l’AI) ou de classes spécialisées d’établissements publics est souvent instable. Ainsi, un jeune en école spécialisée – à la suite d’un rapport médical et d’un examen psycho-technique établi par l’AI – se verra dans la mesure du possible proposer une formation dans un centre professionnel de l’AI dans lequel il fera préalablement un stage de façon à voir s’il est effectivement adapté à cette solution. Il bénéficiera également, ceci jusqu’à l’obtention du premier poste de travail, d’un conseil d’orientation et de formation. Cette structure est financée par l’AI dans le but d’augmenter les chances de gains futurs des jeunes en difficulté. Ceux-ci ne seront toutefois pas automatiquement entretenus par l’AI une fois adulte, le but étant justement de les rendre indépendants.
Actuellement, un grand nombre de ces jeunes ne sont pas prêts à entrer dans ces centres de formation, c’est pourquoi ils ont besoins d’une structure de prolongation de la scolarité qui doit leur permettre d’accéder au monde professionnel malgré les difficultés d’apprentissage qui les empêchent de passer par la voie dite normale. Cette structure porte le nom de TEM (Transition Ecole-Métier). On y propose des cours de type scolaires dans la continuation des cours en école spécialisée, des activités sur bois, de cuisine, du dessin technique, de l’informatique ou encore de la couture.
Cette période de transition dure en moyenne deux ans et finit au plus tard à la majorité. Malheureusement, très peu des jeunes sortant de cette structure pourront avoir accès à un CFC dans une entreprise formatrice, certains pourront en obtenir un dans un centre de formation financé par l’AI, d’autres atteindront le niveau AFP (Attestation de Formation Professionnelle) qui leur permettra de travailler dans certains domaines précis. Si l’AFP ne peut être délivrée parce que le jeune n’est pas encore apte au monde professionnel celui-ci aura alors accès à une période de préparation au travail puis à un atelier protégé.
On observe en Suisse romande un besoin croissant de ce type de structure de transition. Même si l’offre s’est passablement élargie ces dernières années, ce sont toujours plus de jeunes qui devraient pouvoir en bénéficier. Certaines voix s’élèvent contre le fait que l’on sépare les élèves à problèmes des autres, certains verraient bien une école unie garantissant l’égalité des chances. Cette égalité des chances ne pourra toutefois pas exister sans une structure semblable à la structure TEM, l’égalité des chances n’est pas forcément l’égalité des moyens. S’il est normal de proposer à tout le monde une chance d’aller au plus loin de ses capacités, il serait impensable de le faire par une seule et unique voie.
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