Quand l’imam invite les UDC, c’est à qui se déchaussera le premier.

Posté dans : Politique 4
Après son déménagement il y a trois semaines, le centre islamique de la ville prépare activement son inauguration, le 23 octobre prochain. Parmi les nombreux invités, des membres de l'UDC. Deux mois après l'initiative choc déposée par le parti de la droite extrême contre les minarets, le Lausanne Bondy Blog s'est déchaussé pour capter les réactions de la communauté musulmane.

Après l’affaire des caricatures, c’est une deuxième polémique qui vient échauder, depuis le 8 juillet dernier, la communauté musulmane de Suisse. L’initiative UDC, qui s’oppose à la construction de minarets et qui, selon les initiants, “représente le symbôle de l’islamisation de la Suisse”, vient une nouvelle fois perturber la paix confessionnelle du pays. Un dossier sensible sur lequel le Conseil Fédéral a pris position dans un laps de temps record. Le 27 août dernier, il a fait savoir qu’il s’opposait fermement à l’initiative du parti de droite. 

Depuis trois semaines, le centre islamique, le plus important important lieu de rencontre et de prière de Lausanne, s’est installé sous-gare. En marge du débat sur les minarets, j’ai entrepris de faire réagir la communauté. Premier rendez-vous. Mohamed Kaba, président du centre me reçoit. Entre deux discussions, je fais le tour du propriétaire. Ca a de la gueule. Le président se targue de me montrer le tout nouveau prêche en bois, cadeau d’Indonésie, tout en louant la beauté du lustre central qui vient d’Egypte. Le réseau de fidèles fonctionne à merveille. Pourtant, le ton change quand j’évoque la polémique des minarets: “Il faut voir avec l’imam”, me répond-t-il. Dans l’attente de le rencontrer, j’en profite pour faire réagir quelques fidèles. 

J’apprends qu’au sein de la communauté, le centre islamique de Lausanne ne remporte pas tous les suffrages – plusieurs musulmans lui préférant la Mosquée de Genève. J’entreprend tout de même de discuter avec l’imam Mouwafac El Rifaï. Rendez-vous est pris, deux jours plus tard, après la prière de l’après-midi. 

Il est 15 heures, ce vendredi, quand je redécouvre le nouveau centre. Plus de 600 m2 de surface qui comptent une salle de prière, des classes, une bibliothèque et j’en passe. Une diversité qui souligne la volonté des fidèles à renforcer et développer leurs activités. L’ambiance tranche par rapport à mon premier passage. De part et d’autre, les 25 nationalités présentes s’affairent aux derniers aménagements en vue de l’inauguration officielle du centre, le 23 octobre prochain. 

Pour celle-ci, l’imam et Mohamed Kaba, président du centre, ont vu les choses en grand et pour cause: “Cela fait vingt ans que nous sommes à la recherche d’un lieu plus important pour nos activités”, explique Mouwafac El Rifaï. Dans le contexte de la polémique des minarets, certains élus UDC y verront-ils le signe d’une trop grande expansion? Ces derniers pourront juger d’eux-mêmes, puisque l’imam les a cordialement convié à l’inauguration du centre: “Toutes les tendances politiques et religieuses ont été invitées, confirme l’Imam. Mais pour le moment, nous n’avons pas eu de réponses.” Et n’en ont jamais eu, mais en veulent-ils vraiment? Le temps de quelques minutes, je me plais soudain à imaginer ces initiants anti-minarets se déchausser et trinquer le thé de l’amitié. 

Et leur initiative alors? Sur le sujet, Mouwafac El Rifaï se montre bavard et dispense un discours bien maîtrisé sur la question: “Cette histoire n’est qu’une tornade dans un verre d’eau, réagit-il. Cela a toujours été le fond de commerce de l’UDC pour grapiller quelques électeurs. Si le Conseil Fédéral a pris rapidement position, cela montre que le parti de la droite extrême n’est pas la voix de la Suisse.” Les conseillers à Berne ont dans tous les cas désamorcé la bombe qui, dans le cas contraire, aurait mis à mal l’entente religieuse du pays. Les crises, Mouwafac El Rifaï n’en est pas à sa première.

C’est le 8 octobre 2004, que l’ancien imam du centre islamique est poignardé par un déséquilibré qui blesse grièvement par la même occasion un fidèle. Si la piste de l’acte raciste est écartée, elle n’en a pas moins ébranlé les Lausannois et la communauté musulmane:”Nous faisons partie de la Suisse et ne nous sentons pas plus exposés que toutes autres personnes”, souligne l’imam. Pourtant, à entendre certains fidèles rencontrés aux abords du centre, l’initiative de l’UDC est “une fois de plus, un moyen de stigmatiser les musulmans.” Un sentiment peu partagé par Mouwafac El Rifaï: “Lors de notre déménagement, nous avons bénéficié d’une très grande entraide de la part des commerçants et habitants du quartier. Il ne faut donc pas jouer le jeu de ce parti extrême et polémiquer pour rien.” 

Et un minaret à Lausanne? “Ce n’est pas d’actualité”, sourit l’imam. Les initiants peuvent donc se rassurer et venir se déchausser.

Mehdi

4 Responses

  1. Avatar
    thomas_pinto
    | Répondre

    Article intéréssant, on peut voir que le minaret n’est pas une obligation pour la communauté musulmane… L’initiative de l’UDC révèle peut être un désir de “contrôler” une communauté qui pratique pourtant sa foi dans une certaine discrétion.

    T.p

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      sam
      | Répondre

      Hello,

      J’pense que t’as raison, mais bon, expérience faite, le centre islamique est pas mal sectaire et ne représente pas forcément la manière dont les musulmans de Lausanne vivent leur foi. Ils ont un discours bien rôdé…….. tout comme l’UDC.

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        Anonyme
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        foutaise ……

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        Anonyme
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        je pense que vous aviez une idèe sur l islame lissez le coran saint vous saurier que la grandeure de l islam la terre est une mosquè

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