Peut-être s’est-on croisé au Great Escape ?

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Amélie a travaillé durant deux ans en tant que serveuse au Great Escape. Pour le Lausanne Bondy Blog, elle revient sur cette expérience professionnelle haute en couleur et riche en souvenirs.


LBB : Amélie, afin que les lecteurs se fassent une meilleure idée de ta personne, décris-toi en quelques mots.

Amélie : Je suis une blonde de 21 ans, j’ai toujours habité à Yverdon jusqu’à il y a deux ans, je m’imagine plutôt vivante et souriante avec un vrai caractère de cochon (rire).

LBB : Combien de temps as-tu travaillé au Great Escape ?

J’y ai travaillé deux ans. J’ai commencé alors que j’étais aux études à l’uni, je venais de déménager à Lausanne et je cherchais un petit boulot pour compléter la pension que me versait mon père. J’avais déjà fait du service dans d’autres bars à Yverdon, mais en voyant le Great je suis littéralement tombée amoureuse.
Quand j’ai arrêté mes études j’ai continué à y travailler pendant quelques mois jusqu’à trouver un travail à 100%.

LBB : Comment décrirais-tu le Great Escape ?

Amélie : C’est un pub anglais bourré de charme. Ce que j’aime le plus là-bas, c’est qu’il ne ressemble pas à tous ces pubs qui se veulent irlandais ou anglais mais qui n’ont aucune âme. Il ressemble plus à un pub de village anglais, où tout et n’importe qui s’y retrouve à toute heure. Durant la journée le bar change beaucoup, les matins et après midi sont plutôt calmes la semaine, mais le midi il se change en restaurant et le soir il se transforme en bar/piste de danse/club de foot ou encore café pour jouer aux cartes dépendant les soirées.

LBB : Comment décrirais-tu la clientèle du Great Escape ?

Amélie : C’est un grand mixe de tout ! On y croise des hommes en costard, des fans de sport, des vieux, des jeunes, des irlandais, des anglais, des suisses dont beaucoup de tessinois, c’est un peu comme un port de rattache. La clientèle est multinationale et constituée majoritairement d’habitués mais surtout d’hommes. L’été, l’évidence est moins frappante car la terrasse attire plus de monde, car elle est voyante. L’hiver on reconnaît les vrais habitués, ceux qui savent retrouver la porte au fond de la place, car beaucoup ne la voient pas. La clientèle est aussi très diverse selon l’âge : entre 18 et 70 ans. Beaucoup des amis que je m’y suis fait ont soit l’âge à mes parents ou plutôt moins de différence d’âge avec eux. C’est aussi ce que j’aime, c’est que la différence n’importe pas, là-bas, je ne me sens pas jugée car je suis jeune, juste un peu taquinée.

LBB : Quelles sont les qualités requises pour travailler au Great Escape ?

Amélie : Haha, il y a plusieurs stades je dirais :
1 : Si tu es une femme, être un minimum jolie et un essai est directement proposé. Je dis si tu es une femme car le critère beauté n’est pas appliqué aux hommes.
2 : Lors de l’essai, même si tu n’as jamais travaillé dans un bar ils te laissent une chance. Parfois peut-être trop. Je ne dis pas ça en mal, mais certaines personnes ne sont pas faites pour ce métier. Les critères par la suite c’est le sourire, la capacité à être avenante avec la clientèle (ce qui fait le succès de ce bar) puis la rapidité.
Les rushs sont particulièrement longs et il faut savoir gérer son stress et sa diplomatie.
Mais comme je disais, certaines serveuses restent plus d’un mois même si elles ne remplissent pas touts ces critères.

LBB : Tu es une femme au physique avantageux, as-tu été l’objet de propositions indécentes provenant de la clientèle masculine ?

Amélie : Merci. Oui bien sûr, comme toutes mes collègues ! Une des serveuses s’est même vu offrir de l’argent pour que le client lui touche les seins. Sinon ce sont soit des remarques ou des questions. A une autre de mes collègues, qui porte des lunettes, un client lui a demandé si elle les enlevait « pour sucer ». On m’a demandé si j’avais envie de faire l’amour, et autres propositions, mais souvent sur le ton de l’humour. Sinon c’est plus gentil, savoir si je veux aller boire un verre, mon numéro de téléphone, où je vais aller danser après. Je pense que le contact forcé avec les serveuses (ils sont bien obligés de commander) inspire à la drague, le premier contact est établi et il ne leur reste qu’à être lourds. J’imagine qu’il y a quand même un point positif à tout ca, et toute serveuse vous le dira, même si ça vient de quelqu’un qu’on n’apprécie pas forcément, ça flatte l’égo et la confiance en soi. Ce n’est pas nécessaire, mais parfois ça fait du bien.

LBB : Une anecdote particulière que tu as vécue derrière le bar ?

Amélie : Il y en a tellement, entre les engueulades avec les clients ou la drague idiote. Un client a réussi à me tendre trois fois sa carte de visite pour être sûr que je le rappellerais, ce que je n’ai pas fait (sourire). Je ne pense pas avoir d’anecdote particulière, c’est une accumulation de faits, plutôt. Comme un client, que personne n’apprécie, qui m’a demandé si je ne voulais pas construire une communauté d’automates à Ste-Croix (rapport au musée là-bas.) car il me trouvait sûrement trop froide avec lui. Un autre m’a demandé si c’était vrai que les femmes aux petits seins se masturbaient plus que les autres, et j’en passe.
Mais je tiens aussi à dire que je me suis fait énormément d’amis la bas. Il y a pleins de personnes avec un grand cœur et beaucoup d’humour !

LBB : A l’heure actuelle, comment conçois-tu ton avenir ?

Amélie : Je travaille actuellement à la Generali à Nyon, j’aimerai reprendre mes études plus tard, et pourquoi pas le Great lorsque j’aurais à nouveau besoin d’un « petit boulot ». Ce dont je suis persuadée par contre c’est que je ne serai ni serveuse, ni dans les assurances toute ma vie !

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Francis

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