C’est inévitable. Ça le fait à chaque coup. Pourquoi? Qu’on m’explique pourquoi il est absolument impossible qu’une assemblée de jeunes gens, pas bêtes pourtant, qui suivent un cours en amphi ne puisse attendre que le prof annonce la fin de l’heure pour tout mettre en branle et empaqueter ses affaires ?
Au lieu de ça, on assiste en général à dix bonnes grosses minutes d’ambiance tendue entre prof persistant et élèves trépignants. Mais je m’explique, car le problème semble ici moins grave qu’il ne l’est en live. Exemple avec un cours qui finit à midi pile.
11h45 : quelques signes d’impatience se font voir çà et là dans l’amphi. Un murmure bruyant commence à se faire de plus en plus important, couvrant par la même occasion la voix du prof. Une ou deux personnes déjà se lèvent et quittent la salle. Enfin, il est encore possible de faire avec.
11h50 : le murmure est à présent généralisé. De plus en plus de personnes rangent leur matos, en faisant si possible un bruit monstrueux. Là je me demande sincèrement comment le prof peut encore donner son cours avec une impassibilité qui relève de celle du moine tibétain. A sa place, j’aurais arrêté de parler, attendu quelques dizaines de secondes le résultat et agit en conséquence : encore du bruit, je pète un câble, j’insulte ces étudiants irrespectueux et mal élevés et me tire de l’amphi ; plus aucun bruit, je me sens satisfait, plein d’autorité, et je continue mon cours. Pour le moment, le bordel se répand, et ni le prof ni les élèves ne semblent y prêter la moindre attention.
11h55 : ça y’est, enfin, petite gueulante du prof, qui tient quand même à signaler que l’heure n’est pas finie. Brouhaha diminué, oh pour disons trente secondes. Mais il ne reste plus que deux minutes et demie de cours : les gens commencent à partir par groupes au son des dernières paroles du prof qui a abdiqué, et qui se dit qu’on n’est de toute façon qu’une bande de petits cons qui verront bien, plus tard. La tension retombe. Tout le monde est d’accord : la fin du cours, c’est maintenant. Mais ces dix, douze minutes précédentes sont insoutenables. Est-ce que le prof fait semblant de ne pas faire attention au tapage grandissant ? Lui est-il vraiment négligeable ? Les élèves se rendent-ils compte de ce qu’ils commettent ? Suis-je le seul à péter les plombs dans cette situation ? Le mieux (et la seule chose) à faire est de me calmer, sans doute.
Enfin, ça semble quand même dingue. Ce phénomène est-il généralisé ? Ou symptomatique des étudiants lausannois ? Ont-ils vraiment si peu de respect pour leurs chers professeurs ? En attendant de trouver réponse à ces questions, j’y retourne…
Pierre Hecketsweiler
3 Responses
romuald
C’est vrai que c’est assez surprenant ce comportement..
Depuis la France, on a je crois une vision du peuple suisse comme étant très soucieux de la propreté.
Il paraît qu’il y a des amendes si quelqu’un est pris en train de jeter un papier par terre, je ne sais pas si c’est une légende urbaine ou non, n’ayant pas encore été en Suisse.
Les Allemands sont vus comme disciplinés, les Britanniques comme ayant beaucoup de flegme, les Italiens tchatcheurs et dragueurs, les Espagnols.. je ne sais pas trop.
Quant à nous Français, on est vu comme des sales, arrogants, râleurs et cherchant toujours à contourner les lois. 😀
Anonyme
Tiens, ca me rappelle des souvenirs.
Pour avoir suivi des cours dans plusieurs facs. C est surtout le cas en SSP. Un peu aussi en Lettres.
Bcp moins en Droit et HEC.
fleks
Tiens, ca me rappelle des souvenirs.
Pour avoir suivi des cours dans plusieurs facs. C est surtout le cas en SSP. Un peu aussi en Lettres.
Bcp moins en Droit et HEC.
Avant ca se justifiait un peu par le fait qu en partant a l heure… il y en avait pour une demi heure de file d attente pour bouffer. Mtnt je crois que ca a change.