Vingt ans, justement, c’est à peu de choses près l’âge des deux membres de Marabout, organisateurs, entre autres, des soirées Chimères, mais aussi DJs et producteurs, que je retrouve à 16 heures sous un soleil qui a décidé qu’il serait de la partie pour l’intégralité du festival. Manfred, 23 ans, et Elio, 24, me parlent de techno, de basses qui tapent et de snares qui suintent l’acide.
Débuts :
Manfred : On est tombé dans la techno extrêmement naturellement.
Elio : On est passés par plein de phases : de la house, on est passés par la trance, on a écouté pas mal de hip-hop old school, disco, funk, un gros panel musical. On a toujours adoré ça, donc bidouiller dans notre chambre, choper une table de mix, mater un peu comment ça marche, tout ça nous est venu naturellement. On a commencé sur vinyle évidemment, comme on jouait des trucs très old school des années 80, disco, funk…
Manfred : On avait les plaques, Grandmaster Flash, des trucs comme ça, alors…
Votre style :
Elio : Sans style.
Manfred : C’est vraiment difficile à dire, mais pour résumer on pourrait appeler ça de la Bass Music.
Elio : On a un fil conducteur, les musiques électroniques, et d’influences qui viennent de tout ce qu’on écoute depuis qu’on est tout gosses et ce qu’on entend aujourd’hui, électronique ou pas. On essaie justement d’apporter des petits plus dans ce qu’on fait dans nos sets. Pour la production non plus, on n’a pas de processus. On teste des trucs, on joue comme ça.
Manfred : Quelques petites bières et c’est parti.
La scène électronique à Lausanne :
Elio : Cette année a été particulièrement en pente descendante pour l’électro à Lausanne. Il y a eu peu de soirées vraiment intéressantes.
Manfred : La fermeture du Loft a été un coup dur pour l’électro à Lausanne. On était LA ville électro de Suisse, en tout cas du côté Romand, et il faut que ça bouge.
Elio : Finalement, Genève, pour ce qui est des soirées moins mainstream, a pas mal repris le flambeau.
Manfred : Mais ça revient quand même ici, petit à petit.
Elio : Il faut dire que Genève a aussi vécu une période de creux il y a 3 ans, et puis les gens ont trouvé des moyens alternatifs, des clubs…
Manfred : Lausanne manque d’endroits alternatifs. Les gros clubs sont bons, mais ils invitent tout le temps les mêmes guests, même des grosses têtes comme Jeff Mills, qui sont vraiment bons, mais les programmations sont très axées grand public. Je pense que Lausanne manque un peu d’endroits alternatifs, et c’est pour ça qu’on organise nos soirées au Romandie aussi. On a nos soirées là-bas une fois tous les trois mois environ, où on a vraiment carte blanche. On n’invite pas forcément des artistes que les gens attendent, mais ça marche bien. Les soirées prennent de plus en plus d’ampleur et on a l’impression que les gens font plus confiance à la soirée qu’à des artistes qu’ils ne connaissent pas forcément.
Elio : On a réussi à créer un nom.
Votre musique utilise des sons très acides :
Manfred : On n’est pas trop dans la minimale. L’acide, c’est la folie de la rave, les vibrations et tout. A chaque époque, c’est toujours là, les styles vont et viennent par vagues. La dubstep a fait un gros boom il y a trois ans, ensuite il y a eu la trap, tout ça. Mais je pense quand même que depuis vingt-cinq ans, trente ans, la techno c’est indémodable. Alors on a eu que de la dubstep tous les week-ends à une époque, y en avait marre. Mais par contre, la techno, ça reste un rythme carré, tout con, et c’est indémodable.
Elio : Simple et efficace.
Mot de la fin :
Manfred : On a sorti aujourd’hui-même une track bien acide, allez l’écouter !
Elio : Et venez à nos soirées !
Photo © Marabout
Laisser un commentaire