Les confidences d’un flocon de neige – 2/2

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Les présentations faites, notre flocon survolté revient à l'assaut et dénonce les absurdités de l'espèce humaine empoudrée sous les premières chutes de neige

Salut les filles. Nous nous étions quittés sur ce moment épique que constitue le déblayage de cour matinal, effectué en vieux training et moonboots de l’an 2. La suite de votre journée n’est guère plus glorieuse. Prenons le cas du trajet vers ce que vous appellez votre “lieu de travail”. 

Nous autres flocons, on s’est toujours demandés pourquoi vous vous obstinez à enfiler vos jolies petites Big Star en toile perméable, alors que nous venons de saupoudrer allégrement une bonne dizaine de centimètres de nos compatriotes sur vos routes. Comme godasse d’hiver, notez qu’on peut faire mieux, ne serait-ce qu’au niveau du profilage de la semelle, dans ce cas pas loin du zéro absolu. La Big Star, godasse d’anthologie pour certains, une mascarade sans nom pour d’autres. Demandez à Mike Horn s’il en était équipé lorsqu’il est venu rendre visite à notre maison mère, au Groenland… Et mesdames, franchement, pourquoi persister à chausser vos talons aiguilles en cuir de croco, alors que mêmes les déblayeuses de la ville de Lausanne n’arrivent plus à suivre? La classe, vous l’avez le reste de l’année, tout le monde le sait. Mais en décembre, enneigé comme pas permis, l’insistance de certaines personnes frise le code du ridicule.

Non mais regardez-vous. Paf, le pied dedans. Zip zip, trois glissades et deux chutes plus tard, vous voilà enfin sur sol stable. “Schplitch schplotch”, et tout ça de se transformer en un délicieux jus de chaussette dont vous allez faire profiter vos collègues de bureau, déjà suffisamment énervés comme ça par l’heure qu’ils viennent de passer au volant pour faire les 10 bornes quotidiennes. Tiens, la bagnole justement. Autre chose qui nous interpelle: comment une telle gabegie peut-elle se répéter d’année en année? Les pneus d’hiver, ça vous ring-t-il pas une bell, comme qu’ils disent en Anglosaxonie? Dérapages, casses, travers sur route, franches engueulades, tout un programme.

Vous avez beau jurer contre nous, contre le froid, le système, les feux rouges, ce foutu lundi qui commence mal et sur les chauffards endormis…., le problème, mes chers, c’est vous. Heureusement qu’on donne encore du plaisir aux accros de la schnouff, les phloquondenègomanes toxico-dépendants qui, plutôt que de pester injustement contre notre venue, se rendent compte de la chance de nous avoir au rendez-vous chaque année. Pour eux, déblayage de cour matinal rime avec trois mètres de fraîche à Zinal. Des types, personnes intègres et de principes, qui n’attendent qu’une chose: enfiler les lattes et se taper une overdose de poudre le week-end. Les coquins!

Michael De Pasquale

Michael

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