Juillet. Pas le mois le plus facile de l’année. Il fait chaud. C’est vrai qu’on maille depuis janvier pour avoir du soleil (« non mais franchement, le réchauffement climatique, c’est des conneries »), et maintenant qu’il fait beau, on trouve que c’est trop. Le Mondial, ses vuvuzelas, ses beaux joueurs et ses klaxons sont terminés ; au Tour de France, c’est plutôt mollets inquiétants que torse sculpté, moins palpitant. Les uns sont partis à l’étranger pour bronzer ou blogguer… les autres doivent bosser. Les vacances, ce sera pour août ou plus tard. L’angoisse !
Toi, petit lausannois assis derrière ton bureau, ne désespère pas. Le romand pour les nuls pense à toi, il te divertit en ce mois difficile. Il va te faire voyager en Suisse, te parler d’allemand et t’emmener à la campagne!
Tes amis sont tous partis en vacances, tes week-ends sont vides à Lausanne ? Qu’à cela ne tienne : profites-en pour rendre visite à tes cousins de Porrentruy. C’est vrai, ils te font un peu peur et tu n’oses jamais y aller quand ils t’invitent pour la Saint-Martin. Pourtant, ils sont gentils et surtout, ils parlent un suisse romand bercé d’allemand. Tu connais déjà « poutzer » et « tenir les pouces ». Tu utilises régulièrement staempf ou staempel pour dire « tampon ». Mais tu n’as encore rien vu : eux, quand ils sont à l’ouest, ils sont à la Strasse. Et à la place d’un père et d’une mère, les enfants de là-bas ont un fatre et une moutre.
Sur le chemin du retour dans ton pays vaudois, fais une pause-pipi à Neuchâtel. Tu sais que les autochtones « du bas » sont très fiers de leur petite étendue d’eau, il est donc normal qu’ils te prennent à partie : « il est beau not’ lac, qué ouais ? ». Surtout, n’aie pas peur : derrière ces sons étranges se cache un enfant de la grande famille des expressions inutiles, cousin des « pas vrai », « ou bien » et « isn’t it ».
Si tes autres cousins, ceux de Lavaux, t’invitent au giron du Centre, n’hésite pas non plus ! Voilà une bonne occasion de faire la noce avec les jeunesses et boire des coups avec les payouzes et les pewés du coin. Fais donc un tour en boguet, le moyen de locomotion national, tu vas voir ça décoiffe. Il faudra bien sûr te farcir Michel Sardou et Alain Morisod, mais tu es là pour te plier aux coutumes locales ! Prends quand même des bottes et une jaquette : il se faudrait de peu que Jean Rosset vous fasse faux bond et que le champ qui t’accueille ne se transforme en mer de boue. Tu termineras certes un peu alcoolisé, mais enrichi de tes découvertes culturelles, avec une seule envie : participer à la prochaine cantonale !
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Etienne –
2 Responses
Lucas
d’où tu tiens l’info selon laquelle on dit ça à Porrentruy?
etienne_doyen
La personne qui m’a filé cette info vient de Porrentruy, mais les termes sont jurassiens de manière générale, ce qui m’a été confirmé par d’autres par la suite.