Le réseautage, cette pratique coupable !

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A l'heure où les compétences professionnelles sont reconnues comme enrichies grâce à la mixité en entreprise, le réseautage devient une pratique nécessaire quant à la progression des femmes dans leur carrière. Votre blogueuse s'est penchée sur la difficulté que représente cette pratique avec l'aide de Mme Françoise Piron - directrice de Pacte.

Le réseautage fait entièrement partie de la vie professionnelle et s’opère facilement chez les hommes. Le problème est que pour les femmes, le réseautage n’est pas une pratique  qui vient naturellement. En effet, dès qu’elles ont fini de travailler, les femmes rentrent le plus vite possible à la maison pour être auprès de leurs enfants. Elles sont “investies du fait d’être là” explique Mme Piron, et dès qu’elles prennent du temps pour elles, un moment pour aller boire un verre ou manger avec un collègue, elles ressentent de la culpabilité. Ce sentiment surgit dès qu’elles se trouvent dans une situation informelle. Le noeud du problème est là car le réseautage est par essence informel. Qui n’a pas vécu des situations où des échanges de cartes de visite, d’informations importantes ou de partage d’opinions qui se déroulaient non pas au bureau mais au bistrot du coin ? Beaucoup de décisions importantes naissent en dehors du lieu de travail et les femmes doivent être présentes !

Le réseautage se crée sur le long terme et pour ce faire demande un investissement constant. Il ne suffit pas de prendre quelques fois rendez-vous avec des collègues ou des clients. Il faut être là au bon moment et surtout disponible. Pour les femmes, c’est une difficulté de plus car elles organisent leur vie autour de leur famille et souvent l’imprévu n’est pas le bienvenu. En outre, une interruption suite à la naissance d’un enfant engendre souvent une rupture avec le monde professionnel et il est très difficile de retrouver les liens si on ne les a pas entretenus activement pendant l’absence au bureau.

La première chose est de casser des préjugés ancrés chez tout un chacun et surtout chez les femmes elles-mêmes. Elles sont programmées depuis toujours pour le soin aux autres et tant qu’elles ne pensent pas à elles-mêmes, les femmes seront toujours freinées dans leur ascension professionnelle. L’association Pacte, dont Mme Françoise Piron est la directrice, s’attèle à cette tâche depuis 2002. Elle offre des consultations personnalisées et a mis sur pieds trois réseaux:

Un réseau de Mentoring où des menta1 marrainent des mentee2 sur une année complète grâce à des rencontres régulières. Un deuxième réseau, CarriElles, se traduit par des consultations chez des expertes recommandées par Pacte. Le troisième réseau est l’interaction entre les 250 membres individuels et les 24 membres collectifs (entreprises, institutions publiques, organisations, associations ou PME) de Pacte. Ces réseaux à “échelle humaine” permettent des interactions de qualité.

Une seconde nécessité est l’augmentation des postes à temps partiel pour les hommes. Il s’agit de rééduquer les mentalités masculines et féminines. En effet, si le partage des tâches était harmonieux dans le milieu familial, les femmes se sentiraient le droit légitime de réseauter. Malheureusement ces mœurs sont difficiles à changer aussi bien dans l’esprit des hommes que des femmes. ”Les femmes doivent se donner le droit d’agir comme les hommes en adaptant à leurs besoins et à leurs habitudes le réseautage”, conclut Mme Piron.

Mesdames, une petite bière au Café du Commerce ?
 

 1femme qui a une solide expérience et connaissance du monde professionnelle où elle évolue.
2femme qui a un projet de carrière ou d’entreprenariat et recherche un soutien suivi. 

www.pacte.ch

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Manuela Bruchez

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