Le badge est à nouveau “féchon”, il se porte épinglé à un veston, une sacoche ou une chaussure. “C’est dans l’air”, m’a confirmé Babette, patronne de la boutique Maniak, qui commercialise ces badges originaux. Cette tendance locale telle que I Love Bourdo, Renens ou 1024, 1003, 1020, 1018 est née, comme elle me l’a expliqué, suite à la demande de clients. Chez Maniak, ils ont axés sur la proximité et la minorité et, d’après Babette, c’est pourquoi l’on y trouve aussi des I Love suivis de noms d’équipe de foot, de pays, etc. ou toutes sortes de motifs revendicatifs ou simplement amusants.
Faut-il rappeler que dès les années 60, ces badges deviennent l’accessoire fétiche de la culture rock mais qu’ils furent également un élément emblématique pour les hippies, puis plus tard pour les punks jusque dans les années 80. Après une période où le badge fut partiellement mis aux oubliettes, il fit son grand retour dès le début des années 2000, grâce surtout à l’industrie musicale.
Revendication locale
Pour ce qui est de Maniak, la boutique commença, il y a quelques années déjà, avec des badges I Love NY. Babette lança ensuite un motif I Love Lausanne qui eut tout de suite beaucoup de succès. La clientèle lui demanda alors si elle n’avait pas des sigles plus locaux. C’est de là que partit l’idée de faire ces badges “de proximité”. Elle me dit que les clients y voient une sorte de reconnaissance et avant tout d’identification. Peut-être ont-ils l’impression d’appartenir à un clan, à une sorte de gang ou simplement de pouvoir s’identifier et se reconnaître dans la rue ?
En tout cas, d’après Babette les acheteurs/teuses sont autant de jeunes que de moins jeunes et de ” tout style” (et non, le badge n’est pas réservé au petit jeune qui bombe son code postal sur un arrêt de bus…). Mais de là à affirmer qu’il y ait une identification profonde et sérieuse à un quartier lausannois spécialement, il n’y a qu’un pas… que je ne franchirai pas. Par contre qu’il y ait une identité de quartier, une particularité, une atmosphère propre et différente pour chacun, ça oui. Preuve en est, Lausanne est pour l’instant la seule ville en Suisse ayant ses codes postaux affichés sur des petits bouts de métal, comme me le confirme Babette en me parlant de “phénomène local”. Mais peut-être verra-t-on s’étendre la tendance à d’autres villes. En effet, me confie-t-elle, ils sont en train de fabriquer des badges I Love Bern et I Love Zürich. Patience, donc…
Bien que principalement accessoire de mode, le badge peut aussi être une sorte de carte d’identification personnelle. C’est dans cette optique, peut-être, que les clients disent se reconnaître, et se sentent du coup appartenir à un quartier, une ville, un pays par le simple épinglage d’un logo sur leur veste. Quoiqu’il en soit, le public, friand de nouveauté, doit apprécier ce type d’initiative sympathique et locale.
Alors en attendant les T-shirts, qui sont en cours d’élaboration (scoop de Babette !), tou.t.e.s à vos badges !!!
3 Responses
Anonyme
Bravo la SItare!
etienne_doyen
Pour poursuivre le sujet, voici deux articles parus dans la revue électronique Espace Temps.net, à propos d’un tag énigmatique “1020=13015”. En codepostalologie, cela peut être traduit par “Renens=Marseille”.
http://espacestemps.net/document1867.html
http://www.espacestemps.net/document2044.html
Bonne lecture !
lie
On peut revendiquer aussi un certain mauvais esprit locale 😉