La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel

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Ou pourquoi les vaches sacrées font les meilleurs hamburgers.

Depuis que nous savons que fumer tue, que le cholestérol n’est pas notre ami et qu’il faut boire avec modération tout en mangeant 5 fruits et légumes par jour, le burger est devenu l’incarnation du mal. Le sommet de la malbouffe industrielle avec sa dictature de graisses saturées soutenue par l’écrasante présence d’une grande chaine de restauration rapide américaine. Heureusement il existe encore de vrais amoureux du sandwich de viande hachée, des petits artisans si chers au cœur de Jean-Pierre Pernaut. Lausanne en possède un très bel exemple.
 
Au cinquante-six, sept, huit, peu importe. De la rue X, si vous frappez à la porte. D’abord un coup, puis trois autres, on vous laisse entrer. Seul et parfois même accompagné. Et sinon, au numéro 3 de la rue Marterey se trouve une minuscule échoppe qui se nomme Holy Cow où le burger est roi. Alors c’est très petit mais ce sont de vrais burgers faits avec de la viande qui a un vrai goût de viande, du vrai pain, de la vraie salade et où tous les produits sont certifiés « locaux ». Un endroit où manger un burger ne devient pas une relation honteuse comme écouter du Britney Spears dans son iPod ou regarder Twilight en DVD au milieu de la nuit. Un endroit où il est possible de manger son burger debout et fier comme un homme libre.
 
Alors ok, manger un bon burger c’est possible, même à Lausanne, il n’y a pas de quoi en faire 5 paragraphes vous direz-vous, et c’était peut-être vrai, jusqu’à aujourd’hui. À chaque fois que me prend l’envie d’un vrai burger, c’est au Holy Cow que me guident mes bottes qui sont faites pour marcher et la commande est immuablement la même : le « Elvis Blue Cheese » parce que je partage avec les chats deux caractéristiques importantes ; le poil soyeux et le fait d’être un animal rituel qui apprécie les situations récurrentes.
 
C’est donc par hasard que je me suis surpris à lire la pancarte qui annonçait le burger du mois à savoir le  « Smokin’ Holy Cowboy » et sa composition rassurante comme un remboursement du service des impôts : double bœuf (330gr), double fromage, bacon fumé, oignons caramélisés, cajun mayo et sauce BBQ. J’ai donc tué le petit chat en moi et passé la commande de cette tocade qui allait devenir une expérience gustative bouleversante.
 
Alors c’est haut, c’est beau, c’est chaud, c’est goûtu, c’est juteux aussi. C’est un moment de plénitude qui doit se rapprocher de ce qu’a dû ressentir Loana en gagnant le premier Loft Story, à la limite d’une révélation mystique. Et c’est bien plus que nourrissant. Malheureusement, la perfection n’existant pas dans ce monde, j’émettrai deux petites remarques sur cette surprenante expérience. Primo son prix qui pourrait en refroidir plus d’un (CHF 19.90) et secundo sa taille car l’amateur à petite bouche devra passer son chemin ou se couvrir de honte et de sauce. Ce produit est fait pour les grandes gueules. C’est surtout à faire vite puisque le mois se termine dans deux semaines, après in ne restera que Elvis et son fromage bleu.
 
 

serge

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