La revanche du nanar

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Les meilleurs moments des plus mauvais films jamais tournés sont à l’honneur ce samedi 28 novembre au cinéma Atlantic à Lausanne. Entretien avec l'un des organisateurs du Nanaratomik III.

Lilliputien mangeur d’homme, ninja extra-terrestre, chat mutant et Chuck Norris. Tout est possible dans le nanar. « Toi, tu commences à me baver sur les rouleaux » a-t-il prononcé. Sacré Chuck ! Dire qu’on n’imaginait plus les revoir, lui et ses homologues, sur grand écran. Mais l’association Nanarprod en a décidé autrement. A force de se réunir pour partager leurs dernières trouvailles en la matière, une bande de potes a décidé de créer une association, puis un événement permettant de projeter sur la toile des films et extraits de films du genre. « Ce sont des navets qui ont la chance d’être suffisamment excentriques, bizarres ou mal faits pour nous faire rire ». Costumes, doublage, musique, dialogues, aucun détail n’y échappe. Un tout que les soirées Nanaratomik proposent de savourer à hautes doses. Frédéric Bellenot m’en dit davantage.

Depuis combien de temps l’association Nanarprod existe-t-elle ?

Elle existe depuis un an et demi, mais on avait déjà organisé un premier événement au Zinéma il y a deux ans. L’association s’est fondée autour des trois personnes qui ont organisé cette première projection; David Javet, Philippe Baudraz et moi. Aujourd’hui on est neuf et ce n’est pas de trop. Certains s’occupent de la presse, d’autres se chargent des extraits, de la publicité, des posters etc… Chacun a son rôle plus ou moins défini, qui change d’un Nanaratomik à l’autre. On en a déjà organisé deux, et celui-ci sera le troisième.

Le Nanaratomik, c’est une sorte de festival du nanar ?

C’est devenu un événement qui se déroule tous les six mois sur un soir au cinéma Atlantic. De là à dire que c’est un festival, je ne crois pas. On va dire que c’est un événement de la contre-culture lausannoise.

C’est quoi le programme de cette troisième édition (samedi 28 novembre) ?

L’ouverture des portes est à 19h30, et vers 20h30, on commence les premières projections d’extraits qui durent en tout une demi heure. Après on fait une petite pause, parce que normalement une demi heure d’extraits ça fait beaucoup rire, alors on a un peu mal au ventre et on a soif. Donc on va boire des bières au bar et après on revient voir 30 minutes d’extraits. De nouveau une petite pause et puis nous nous attaquons au film qui cette fois-ci est « La revanche de Samson ». A la fin, il y a une sorte d’apothéose d’extraits aux thématiques aussi diverses que celles des films romantiques ou des films de Ninja, avec des grosses bastons bien testostostéronées. 

Le film principal est projeté en entier ?

Oui. C’est un mauvais moment à passer, il faut le dire, parce qu’il y a des longueurs. Un nanar sans longueurs ça n’existe pas. C’est aussi un mauvais moment à passer parce qu’on ne comprend pas vraiment l’histoire. En l’occurrence, c’est un film indonésien qui fait appel à toute la mythologie indonésienne qu’on ne comprend pas forcément. Il y a des cyclopes et des Hollandais. Les Hollandais sont les méchants en Indonésie, ce sont les colons. Il y a aussi un type très musclé qui va pourfendre les cyclopes et les Hollandais.

Comment se passe la sélection des extraits ?

Ca peut varier. On demande à la plupart des gens de faire des recherches. Après on va mettre tout ça ensemble. Il y a aussi tout un travail de restauration. On a des gens qui travaillent dans les médias audio-visuels, du coup on a la chance de pouvoir restaurer l’image et surtout le son. Parce que les nanars qu’on trouve sur internet et même en DVD sont souvent des vieilles VHS qu’on essaie de convertir dans un autre format, ce qui provoque une grosse perte de qualité. 

Mais où allez-vous chercher ces films ?

Là il est temps de rendre hommage au site qui nous a fait connaître les nanars, et qui est www.nanarland.com. C’est un site qui a été créé par des Français cinéphiles qui regroupent tous ces mauvais films et en font des chroniques. On y trouve des extraits vidéos et on peut y écouter des citations mémorables. Nous on va regarder un petit peu là-dedans, et on trouve aussi d’autres groupes de nanarophiles qui vont nous donner des films en échange d’autres films. C’est une sorte de petite économie parallèle. Il faut dire que la plupart de ces films ne sont plus édités, certains sont très difficiles à trouver. Nanarland, pour ne citer qu’eux, vont jusqu’à chercher dans les archives nationales pour dénicher des perles rares. Nous on se contente d’internet et des invendus que les vidéothèques mettent à la poubelle.

De tous les nanars que tu as visionnés, quelle est ta réplique préférée ?

C’est dans un film qui s’appelle « Missing in action III », où le personnage de Braddock est campé par Chuck Norris (décidément !), le plus connu et le plus hipe des mauvais acteurs. Braddock se trouve avec un autre personnage qui s’appelle Little John, et ça donne quelque chose du genre : Attention où vous mettez les pieds. Je mets les pieds où je veux Little John, et c’est souvent dans la gueule. 

Pour écouter la réplique de Braddock:

Et la suite, ça s’annonce comment ? Est-ce que tu penses que les nanars sont une source inépuisable ?

On a déjà l’affiche pour le Nanaratomik IV, mais on ne va évidemment pas la dévoiler avant quelques mois. Pour les autres éditions, la chose reste ouverte. Les nanars sont sans doute une source inépuisable, quant à l’événement en tant que tel on ne sait pas. Peut-être qu’il pourrait prendre de l’ampleur si on changeait d’endroit. On s’est dit qu’il fallait réfléchir gentiment à prendre d’autres dispositions, d’autres directions. Il y aura peut-être un Nanaratomik V, VI, on en fera peut-être une saga ! On ne sait pas.

Pour en savoir plus :

L’événement facebook

Le groupe facebook
 

Retrouvez également l’un des concepteurs du Nanaratomik sur la tsr, dans l’émission « Tard pour bar » ce jeudi 26 novembre. 

En attendant, voici un avant goût de cette nuit du nanar: l’extrait d’une bonne vieille scène de baston tirée de « La revanche de Samson ». Chorégraphies subtiles, bruitage délicat, cascades de circonstance, et effets spéciaux ahurissants… Qu’est-ce qu’il est fort ce Samson ! Âmes sensibles s’abstenir. 

 

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Cristina

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