La Nouvelle Revue de Lausanne est de retour! Monstre ambiance en perspective!

La Nouvelle Revue de Lausanne est de retour! Monstre ambiance en perspective!

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On prend à peu près les mêmes, on en ajoute de nouveaux, et on recommence(1) ! Bonne nouvelle (en partant du principe qu’il s’agisse encore d’une nouvelle pour vous), l’équipe de la Nouvelle Revue de Lausanne est de retour pour une deuxième édition qui s’annonce haute en couleurs, claquettes et sauts périlleux! La fine équipe investira le Centre Culturel des Terreaux du 15 novembre au 15 décembre 2019 pour revenir en humour, en chanson et en grappe de raisin sur l’actualité de l’année écoulée. J’ai eu le plaisir d’en parler autour d’un jus de betterave avec Blaise Bersinger – toujours aux commandes de la Revue – qui a volontiers répondu à mes questions. Voici (presque) tout ce qu’il y a à savoir sur la deuxième cuvée de la Nouvelle Revue de Lausanne! 


LBB: Quel bilan fais-tu de la première édition? Est-ce que tu en es content?

Blaise Bersinger: Oui, très content! J’avais un peu peur de ne pas l’être à la fin de la création (soit, à la fin des répétitions), car on n’a pas pu faire tout ce que l’on voulait. Et au final, j’ai été très content du résultat.

Une salle plus grande est forcément synonyme de plus de pression ou pas forcément(2)?

La principale différence avec l’an dernier, c’est surtout que l’on joue moins longtemps. Donc on a moins de pression sur la durée mais par contre une pression différente dans le sens où il faut avoir tout de suite un produit fini, car le bouche à oreille a moins de temps pour opérer. Et on ressent aussi une certaine attente. Étonnamment, les gens qui sont venus l’an dernier ont moins d’attente que les autres et se réjouissent de venir. Par contre, il y a de réelles attentes de la part des gens qui ne sont pas encore venus. Personnellement, je pense que ça sera mieux cette année car j’ai appris. J’ai également eu plus de facilité à écrire, c’était plus naturel. Je pense que c’est bon signe.

Quand a commencé l’écriture?

J’ai commencé début août, et je n’ai fait que ça jusqu’à il y a trois jours (soit jusqu’à début octobre). J’ai presque tout écrit seul cette fois.

Dis-nous tout sur le titre de cette deuxième édition (La Nouvelle Revue de Lausanne – Monstre ambiance)!

J’aime beaucoup le terme car il est vraiment bien d’ici. Dans le fond, il correspond bien à l’humeur du spectacle. Et je trouvais le décalage avec ce qu’il se passe actuellement dans le monde – qui est bien loin d’une “monstre ambiance” justement – plutôt marrant. Je trouvais aussi drôle d’utiliser ce terme qui est en contraste avec l’atmosphère que l’on retrouve habituellement dans un musée d’art (cf. l’affiche du spectacle), où il n’y a en fait jamais une monstre ambiance. Je trouvais tout ça rigolo.

L’affiche de la Nouvelle Revue de Lausanne – Monstre ambiance

L’équipe de la Nouvelle Revue de Lausanne a quelque peu changé. Pourquoi? Attention, première question avec choix de réponses: 

  1. Il faut plus de filles, sinon ça fâche les féministes,
  2. Kaya Güner et Frédéric Gérard étaient trop chers, et pour avoir Joseph Gorgoni, il faut bien faire certains sacrifices,
  3. Ça sent le réchauffé de garder les mêmes têtes deux années de suite.

En tout cas pas la troisième. Je pense que le plus simple, c’est que je te raconte comment ça s’est passé, et tu verras ce que ça implique comme coche!

J’ai toujours dit que je ne ferai qu’une revue, que cela m’intéressait de tenter l’expérience une fois. Je ne pensais pas inscrire cela dans la longueur, ni créer une quelconque institution. En ce sens, je n’ai jamais dit à l’équipe de réserver des dates en vue d’une deuxième édition. Une opportunité s’est par contre présentée. En effet, le directeur (du Centre Culturel) des Terreaux a récemment changé (Didier Nkebereza a succédé à Jean Chollet en juillet 2019). Ce nouveau directeur a contacté Pierre Naftule en lui demandant s’il avait des idées originales pour démarrer la saison 2019/2020. Pierre a spontanément suggéré la Nouvelle Revue de Lausanne, ce qui a plu au directeur. Ce dernier nous a ensuite contacté pour en discuter. Au départ, j’ai répété que je pensais n’en faire qu’une, puis Pierre a ajouté un élément nouveau: est si Joseph (Gorgoni) se joignait à l’aventure? L’idée d’écrire pour (Joseph) Gorgoni m’a emballé, alors j’ai accepté.

En ce qui concerne Kaya Güner et Frédéric Gérard, ils sont sous contrat avec (le théâtre) Boulimie. Ils ne peuvent donc pas jouer aux Terreaux. Ils ont été très compréhensifs lorsque je leur ai annoncé que la Nouvelle Revue de Lausanne reprenait du service, mais dans un autre lieu. En fait, je pense même qu’ils ont été soulagés à dire vrai, car on était tous crevés à la fin de la première édition (rires).

On peut donc dire qu’on n’a évincé personne et que le changement d’équipe s’est fait plutôt naturellement. Par contre, j’avais à cœur que la parité hommes-femmes soit respectée cette année. C’était déjà mon souhait l’an dernier, mais j’ai finalement privilégié un équilibre dans les tranches d’âges, ce qui du coup sera moins le cas cette année.

Pour rebondir sur le premier choix de réponse, je n’ai pas écrit de sketchs sur le sexisme, ni la grève féministe. J’en parle par contre à plusieurs reprises, mais j’ai choisi de ne pas le thématiser. J’ai l’impression que c’est un thème qui touche entre autres de plein fouet le théâtre et l’écriture. J’ai donc pris le parti de faire attention à cela dans mon écriture dans son entier ainsi que dans l’attribution des rôles. Je trouve cela plus parlant.

Au sujet de l’écriture, tu as mentionné t’y être cette fois lancé avec plus d’autonomie. Est-ce que certains aspects ont tout de même été travaillés en équipe, comme l’an dernier?

Sébastien (Corthésy) et Benjamin (Décosterd) sont restés dans le noyau dur concernant l’écriture. L’an dernier, je pense avoir rédigé environ 60% du spectacle en solo, et cette année je pense être plutôt autour de 90%. Benjamin m’a beaucoup aidé dans la sélection des thèmes et des faits qui ont constitué l’actualité de l’année écoulée, puis j’ai écrit les sketchs qu’il a ensuite relus. Cela a donc constitué plus de boulot pour moi, mais cela a aussi été plus facile, car je n’ai jamais eu à insérer des choses qui n’étaient pas de moi.

Donc si le spectacle ne fonctionne pas, ça sera plus “ta faute” que l’an dernier?

Exact! (rires)

L’an dernier, un crowdfunding a été organisé afin de financer la composition de musique originale. Cette année, pas de crowdfunding car: 

  1. Vous avez amassé assez de milliards l’an dernier pour financer la composition de cette année,
  2. Ça sera une revue a capella,
  3. La musique originale, finalement, c’est pour les bobos.

Peut-être un peu la troisième. En tous les cas, je ne voulais pas refaire un crowdfunding car je trouve un peu bizarre de solliciter les gens une première fois pour lancer la machine, puis une seconde fois l’année d’après. Même si, finalement, on a moins de sous que l’année passée. Même, beaucoup moins. L’an dernier, on avait le soutien de la Loterie Romande et du canton (qui aide Boulimie). Cette année, malgré un soutien de la ville et de la Loterie Romande, on a CHF 100’000 de subvention en moins.

Ce qui veut dire que vous comptez encore plus sur les entrées cette année?

Effectivement. Il faut que les gens viennent!

Du coup, concernant la musique, la bande-son de cette année ne comporte que des reprises, et pas de morceaux originaux?

Non, il n’y aura pas de musique originale. J’ai trouvé chouette de le faire l’an dernier, mais c’est au final beaucoup de travail pour un effet qui n’est peut-être pas très remarqué. Je pense que si je refais un spectacle avec des morceaux originaux, je préférerais en faire un qui ne comporte que ça. Cette année, il n’y aura donc que des titres connus dans la Revue, avec notamment des chansons de Queen et d’Elton John. J’ai essayé de varier au mieux entre registre francophone et non-francophone, et aussi d’avoir un équilibre hommes/femmes. On ne chante par contre qu’en français. On a de plus la chance d’avoir un excellent arrangeur, qui travaille plusieurs jours en studio avec des musiciens de talent. Toute la bande-son du spectacle va donc sonner comme si un seul et unique groupe jouait l’ensemble.

Quels sont certains des thèmes abordés dans les sketchs? Sans tout dévoiler, mais pour mettre l’eau à la bouche des spectateurs?

Il y aura notamment la manifestation pour le climat, la Fête des Vignerons, la 5G ou encore les sorties cinéma. Les personnalités décédées durant l’année écoulée auront également leur place dans le spectacle, comme l’an dernier. Des virgules courtes rythmeront aussi la Revue. Il y aura plus de danse que dans la première édition, et toujours pas de nudité.

Toujours concernant la formule, est-ce que l’on retrouvera des parties de stand-up? Et si oui, qui est-ce que l’on pourra voir sur scène?

Oui! (Nathanaël) Rochat sera très présent, il est très motivé. (Thomas) Wiesel ne sera pas présent cette année. J’ai cherché une stand-uppeuse lausannoise, mais je n’ai pas encore trouvé un profil qui corresponde. J’aimerais vraiment avoir une parité homme/femme aussi dans le stand-up, donc j’ai élargi mes recherches en dehors de Lausanne. Comme stand-uppeuse locale, j’apprécie beaucoup Marina (Rollman), qui ne peut malheureusement pas s’engager dans la Revue en raison de ses représentations à Paris. Donc on est toujours en recherche d’un deuxième stand-upper, qui sera sans doute un garçon au final.

Cela ne t’inquiète pas que ce point soit toujours ouvert alors que les répétitions commencent?

Non, car les stand-uppers s’y mettent toujours relativement tard. De plus, on attend vraiment d’eux d’écrire sur l’actualité fraîche que les sketchs ne traitent pas. Donc cela ne m’inquiète pas plus que ça. J’essaie cette année d’impliquer le stand-up dans un sketch, mais je ne sais pas encore si on va réussir. Par exemple, la Ville de Lausanne a lancé l’an dernier des initiatives participatives de redynamisation de la Place de la Riponne. Je fais donc un sketch là-dessus et j’imagine assez bien les citoyens présenter leurs idées avec des PowerPoints, et je me suis dit qu’une de ces personnes pouvait être jouée par un stand-upper. Ca me fait par exemple beaucoup rire que (Nathanaël) Rochat arrive avec sa présentation et sa télécommande, et qu’il nous explique comment il compte transformer la Riponne.

Est-ce qu’on verra de l’improvisation, théâtrale ou musicale? Tu viens toi-même de l’impro alors je me demandais si ça allait être inclus dans la Revue?

A priori non, car je n’aime pas mélanger théâtre écrit et théâtre d’impro. Si le public ne sait pas qu’il s’agit d’impro, ça peut être pris pour du mauvais théâtre, et s’il pense que c’est de l’impro alors que ce n’en est pas, ça sonne faux. Donc selon moi, si on veut mélanger les deux, il faut que cela soit clairement explicité. Je dois dire que je n’ai jusqu’à aujourd’hui pas encore vu de spectacle où cela m’a convaincu. Je reste par contre super friand de moments où, dans le texte, un.e comédien.ne est pris.e d’une sorte de fulgurance et part un peu librement. C’est de l’impro qui reste dans les rails de ce qu’on fait et les gens sentent que ça part en vrille, donc ça fonctionne.

Mais si quelqu’un a la formule (pour mélanger théâtre écrit et improvisation), j’en rêve, je suis preneur!

Concernant les thèmes des sketchs, est-ce qu’il y a plus de chances d’en voir un sur: 

  1. Jacques Dubochet,
  2. Greta Thunberg,
  3. Extinction Rebellion,
  4. Tu ne connais aucune de ces personnes / mouvement.

Greta Thunberg, on la joue. Extinction Rebellion, non, pas ouvertement. Par contre, il y a tout un sketch sur la manifestation pour le climat, avec notamment trois manifestants qui se préparent. Jacques Dubochet, j’y ai pensé récemment, mais je ne l’ai pas (encore) intégré. A la base, je pensais écrire un sketch sur les élections fédérales, où j’imaginais un Conseil Fédéral fictif, au sein duquel les Verts auraient réussi à faire élire un sapin et Jacques Dubochet notamment. J’ai abandonné ce sketch car on avait déjà bien assez de matière et que cela m’inspirait finalement assez peu. Je n’exclus cependant pas que Jacques Dubochet fasse son apparition dans la Revue.

Qu’aimerais-tu ajouter concernant cette deuxième édition?

Les gens, venez! Sinon, ça va être chiant.

J’aimerais aussi m’adresser aux fans de Marie-Thérèse Porchet: oui, elle sera présente dans la Revue. Et je m’adresse également aux gens qui ne sont pas (encore) fan: Joseph Gorgoni est excellent dans plein d’autres choses et il va incarner d’autres personnages dans la Revue. A la base, il est chanteur/danseur de comédie musicale. Et j’annonce que l’on va faire des claquettes!

Joseph Gorgoni et Blaise Bersinger

Pour finir, une question qui me taraude depuis quelques temps. J’ai remarqué que tu as de moins en moins de cheveux. Pourquoi? Trois réponses à choix:

  1. Tu aimerais ressembler à Joseph Gorgoni sans que cela ne se voit trop,
  2. Le stress du showbiz aura bientôt raison de ta densité capillaire,
  3. Tu t’es rendu compte que la coupe que tu avais avant ne t’allait pas vraiment. 

Je pense effectivement que le stress du showbiz fait que je perds des cheveux. Et du coup, comme je n’arrivais plus à me faire une coupe, je rase.


Le programme de la Nouvelle Revue de Lausanne – Monstre ambiance s’annonce donc riche, et sera porté par une troupe qui trépigne à l’idée de revenir sur une année 2019 dense en actualités! L’énergie et l’engagement sont bel et bien au rendez-vous. Quel bien ça fait de pouvoir consommer local et de qualité, aussi dans le domaine culturel! Et quelle meilleure manière que de terminer l’année sur une note d’humour? D’autant plus qu’il s’agit peut-être d’une des dernières occasions de voir Blaise Bersinger avec des cheveux. Rendez-vous donc au Centre Culturel des Terreaux, du 15 novembre au 15 décembre 2019. La billetterie est ouverte!

(1) La troupe est cette année composée de Blaise Bersinger, Florence Annoni, Aude Gilliéron, Laura Guerrero, Simon Romang et Joseph Gorgoni

(2) L’an dernier, la Nouvelle Revue de Lausanne s’est produite au Théâtre Boulimie du 2 novembre 2018 au 23 février 2019, conviant ainsi plus de 13’000 spectateurs. Pour (re)voir le spectacle, c’est par .

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