La mafia des femmes enceintes recrute. Et Nicole est dans sa ligne de mire.

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Face aux pressions de son entourage pour enfanter, comment Nicole, à 30 ans, va-t-elle faire pour résister?

C’est suite à la lecture du post de Mehdi sur le gang des femmes enceintes qu’il m’est venu le courage de témoigner sur la pression sociale  – et familiale – exercée pour enfanter. Ce que mon collègue blogueur a omis de dire et d’écrire, c’est que ce gang, c’est comme Koh-Lanta. Celles qui ne se reproduisent pas, se font évincer du clan des copines, rebaptisé le clan des mères. Pour celles qui sont bien installées dans la trentaine et mariée depuis presque six ans (MOI) n’ont plus d’excuses. Seule solution, bouger vite et convaincre le mari de faire de même. Les questions sur mon avenir de reproductrice sont depuis peu quotidiennes, et je n’arrive plus à expliquer pourquoi je n’ai pas encore fait “mon geste” pour assurer la survie de l’espèce humaine. Les tantes, les voisines, et les copines me posent des questions qui peuvent être plus ou moins banales, genre « Ca fait six ans, qu’attends-tu pour faire un enfant ? » Mais certaines poussent le bouchon un peu trop loin et osent même me demander, « Nicole, est-ce que tu as des problèmes de fertilité ? Je te passe le numéro d’un spécialiste qui a aidé ma sœur ? »

Au début de mon mariage, j’expliquais aux (futures) mères mon désir d’acquérir de l’expérience professionnelle en Suisse pour pouvoir assurer l’avenir de mon enfant au cas où. Ensuite je leur ai dit que j’attendais mon passeport français (pour que maman et bébé aient les mêmes papiers bien sûr). Des explications un peu nazes mais suffisantes pour repousser les échéances. Puis, comme ma belle-sœur vennait d’accoucher, je me croyais à l’abri pendant quelques mois, histoire de ne pas lui voler la vedette. Mais ce week-end, une nouvelle est venue ruiner toute ma stratégie: la dernière de mes copines est passée au camp des ennemies. A la vue de son petit ventre rond, j’étais convaincue qu’elle avait juste forcé un peu sur le couscous de sa belle-mère. Eh non. Il ne faut pas penser que je ne suis pas contente pour elle. Au contraire! Je plains tout simplement la perte de mon dernier renfort au sein de mon cercle d’amies et mères par la même occasion.

Je me souviens quand j’étais ado, j’admirais les copines qui osait accoucher à seize ans. Etrange, je sais. Au moins, elles assumaient leur « maternité »… ou pas. Une idée qui m’a toujours fait un peu peur. La vérité est tout simplement que je ne prends pas l’idée de faire un enfant à la légère. Si mes copines se sentaient prêtes, tant mieux pour elles, mais ce n’est pas encore mon cas. Pas prête? Cette explication ne suffit apparemment pas à la plupart des gens pour expliquer ma réticence à enfanter. Être mariée sans enfant(s)? Impossible. 

De mes copines, je ne vois plus que les photos de leurs gosses fièrement affichés sur leurs pages Facebook, des courriels envoyés à tout le monde et d’interminables pièces jointes. Le pire? Les vidéos quasi quotidiennes sur You Tube des enfants qui ne font rien de spécial à part baver ou recracher leur bouffe. En effet, je ne partage plus le quotidien de mes copines et je ne sais plus quoi leur dire. La seule solution serait vraisemblablement de faire un enfant pour de nouveau avoir accès au clan. Le gang vient de m’arracher ma dernière alliée. Un groupe de fille qui ne parle désormais que de poussettes ou discute du mérite des couches en coton bio. Et d’ajouter une petite pique en fin de conversation, « Mais c’est pas grave Nicole si tu ne sais rien de tout ça. » Quand leurs enfants râlent, j’entends aussi l’inévitable, «Tu sauras ce que c’est quand tu seras mère, ça va être la même chose.»

Nicole

  1. Avatar
    Mary
    | Répondre

    Tellement vrai! Ah, les fameuses pressions sociales…

    Quand tu es célibataire, on aimerait que tu sois en couple (“Pas encore casée!”, “Alors, toujours pas de copain?”). Une fois que tu as trouvé “ta moitié”, on souhaiterait que tu te mettes en ménage. Puis, dès que le binôme vit sous le même toit, y’a la question suivante: “le mariage c’est pour quand?”…La bague au doigt et voilà qu’on te balance: “alors quand est-ce que la famille s’agrandit…?”!!!!!! Bon, après si t’as un enfant, on te conseillera d’en avoir un autre pour qu’il ne devienne pas “l’enfant unique pourri gâté” et quand le deuxième pointera le bout de son nez…on te dira: “oh la la, encoooorrrre un!”….

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