La littérature romande, ça vous inspire ? – « Mimosa »

La littérature romande, ça vous inspire ? – « Mimosa »

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Les jours se sont allongés, le soleil brille et la chaleur est de retour (quelques fois presque un peu trop), l'été est là et tout le monde ne pense déjà plus qu'à une chose… les vacances ! Que l'on parte lézarder sur une plage, marcher en montagne, visiter une région plus ou moins lointaine ou que l'on reste simplement chez soi ; un bon livre est la clé pour s'occuper agréablement l'esprit. Et qu'existe-t-il de plus dépaysant qu'un voyage dans l'avenir ?!

Par curiosité et soif de connaissances, j’ai continué mes recherches sur la littérature romande. Il y a peu, je suis tombée sur un livre qui a attiré mon attention : Mimosa. Sa couverture, contrairement à la majorité des livres suisses, m’a bien plu, je suis donc passée à l’étape suivante, le quatrième de couverture qui m’annonçait une histoire assez intrigante. Sans plus d’hésitation j’ai commencé ma lecture…

 

« En conclusion, résume Tessa ; on a sous la main dix sept groupes de rock et un cortège de clones de Michael Jackson prêt à se battre ? Voilà. Grosso modo c’est ça. » Vincent Gessler, Mimosa, Nantes, L’Atalante, 2012, p. 250.

Résumé

Découvrez Santa Anna à une époque où le XXIe siècle n’est plus que de l’histoire ancienne, où chacun choisit l’apparence d’un personnage célèbre (acteurs, politiciens, musiciens, etc.), où tout le monde à sa propre interface branchée en permanence, où consommer de la viande est devenu le summum du luxe. Un monde différent et pourtant…

En tombant sur un souvenir ultra-protégé, Tessa, détective privée, ignore que sa vie et ses repères vont en être totalement bouleversés. Pourtant, dès le piratage de ce souvenir aux odeurs de mimosa, tout change radicalement ; son coéquipier est tué, un gang la pourchasse, son appartement explose, la police est bien décidée à l’arrêter et comme si cela ne suffisait pas, elle découvre que son existence entière est basée sur des mensonges. En compagnie de Ed Harris et de Crocodile Dundee elle va devoir faire face à la réalité et à ses multiples dangers.

 

Ce qui se détache de cette lecture

D’habitude, je ne suis pas passionnée par les romans de science-fiction, mais comme on le dit parfois, il y a l’exception qui confirme la règle et ce livre est à n’en pas douter l’exception. Haletant et passionnant, il s’agit là d’un véritable bijou ! Après seulement une vingtaine de pages, j’étais déjà plongée dans l’histoire, cinquante pages plus loin, je ne pouvais simplement plus lâcher mon livre. L’écriture est fluide, le texte bien écrit, l’histoire originale et l’intrigue surprenante.

Les personnages du roman choisissent de ressembler à quelqu’un de connu afin d’affirmer leur propre personnalité. La majorité pense que sans cela, ils ne seraient personne, chose bien triste à entendre, mais tellement vrai dans notre propre société. Certains noms de personnages m’étaient inconnus, ni une ni deux j’ai démarré ma propre enquête afin de découvrir qui se cachait sous ces noms, ce qui m’a bien amusée. Au sein de cet ouvrage, le thème de l’identité a une importance flagrante, qui nous amène à nous questionner sur nous-mêmes, c’est un livre qui a ce petit plus qui nous entraine plus loin que l’intrigue. Même lorsqu’on le ferme il reste encore un moment à flotter dans nos pensées.

L’une des interrogations que l’on se fait à la lecture de ce livre, c’est la popularité des personnes, des personnages de fiction, des musiques et des films qui ont marqué le XXe et le XXIe siècles, car la plupart des protagonistes de l’histoire ne parlent pratiquement que de ça. Cela donne l’impression que le monde artistique de ce futur s’est engourdi, presque arrêté et que seule la technologie a progressé. C’est un futur qui finalement vit beaucoup dans le passé.

Le texte est parsemé de musique qui a un rôle secondaire, mais important. Toujours présente, elle nous accompagne discrètement comme dans un film. Certains penseront qu’il est bien dommage que l’on ne l’entende pas à sa lecture… Eh bien pourtant c’est tout à fait possible, puisque l’auteur a eu la folle idée de créer un blog exclusivement dédié à son livre et il y propose notamment des playlistes de ces mêmes morceaux.

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Lausanne regorge d’endroits sympas pour lire tranquillement.

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Je ne sais pas ce qui m’a le plus emballé à sa lecture, sa trame ? Ou peut-être bien le fait qu’alors qu’on écoute le narrateur, on se retrouve soudain à lire le texte d’une pièce de théâtre, puis après quelques répliques, on revient au style de narration habituel ? A moins que ce ne soit le fait que les dernières pages du livre soient présentées comme des bonus d’un DVD, entre des scènes coupées, un bêtisier et l’interview des protagonistes. Je ne sais pas trop, peut-être qu’en le lisant une seconde fois j’arriverai à me décider.

Avec tout ça, et même si je n’ai pas tout compris au niveau de la technologie futuriste et actuelle, je ne peux que conseiller cette lecture, qui nous entraine dans un monde où même les bombes ont développé une certaine intelligence, ce qui a pour résultat qu’elles prennent conscience des conséquences de leur mort et ainsi, décident de ne pas exploser au milieu d’une ville. Finalement c’est assez réjouissant d’imaginer un futur de cette sorte.

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L’écrivain

Vincent Gessler a passé son enfance en Valais pour finir par atterrir à Genève où il a étudié l’égyptologie et l’histoire médiévale. Il a instauré les Mercredis de la SF, en 2002 à Genève, qui réunit tous les passionnés de science-fiction, fantasy, fantastiques et compagnie, afin de parler de leur passion (l’idée a tellement plu qu’elle a peut après également pris racine à Lausanne). Mimosa est son deuxième roman, le premier, Cygnis, a gagné le prix Utopiales et le prix Julia Verlanger en 2010. Il est également l’auteur de plusieurs nouvelles.

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