La Hache est enterrée

La Hache est enterrée

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Les squatters d’une maison au centre ville de Lausanne ont dû évacuer les lieux dès la dernière semaine de mai. Une dernière soirée a été organisée où j’étais présente. L’occasion de revenir sur l’histoire de cette occupation, et cette soirée.
Photo © Camille-Voraporn Gosteli

La Hache, squat du centre ville (Rue Saint-Martin), a ouvert en septembre 2010. Il a été premièrement investi par le collectif Tesla créé quelques mois avant lors de l’occupation de maisons dans la région romande. A la fin de ces deux squats, le collectif se scinda en deux dont une partie commença l’occupation à Lausanne. Lors de l’ouverture, le collectif communiquait sur son projet en ces termes : «  Lausanne est une ville froide, territoire privilégié des bars branchés où tout se paie et se consomme. Rien ne nous correspond ici, ni les zombies qui hantent les boîtes de nuit, ni les boutiques chics. Nous voulons briser la grisaille du centre ville en nous y réappropriant un espace, en mutation constante, un lieu où vivre, inventer, créer collectivement ». Tout était dit…

L’objectif de départ, avec cette occupation, était en plus de se réapproprier un lieu inhabité du centre ville d’ouvrir un nouveau lieu alternatif. Et rétrospectivement, en effet, plusieurs événements se sont déroulés entre ses murs, dont des concerts ou des petits festivals.

Le bâtiment squatté appartient à Previva, association qui s’occupe des fonds de prévoyance pour les professionnels du travail social. Cette situation permit, selon certain.e.s, que les négociations se passent et s’orientent plutôt vers des conciliations que des affrontements.

On apprend sur le site « Le réveil » que la Hache était la toute dernière maison communautaire ouvrière de Lausanne, située idéalement au pied de la Cité. Elle était « constituée de minuscules appartements où vivaient ensemble les ouvriers d’un tonnelier, et représentait donc un grand intérêt au niveau architectural et patrimonial ». Ce patrimoine, selon Le réveil, n’intéressait pas réellement puisque la bâtisse était vouée à la démolition.

En deux ans, la Hache a su faire parler d’elle positivement mais aussi parfois dans les journaux, bien que finalement il n’y ait pas eu de gros débordements. La plupart des voisin.e.s. ont toléré ce lieu malgré quelques remontrances face au bruit et aux déchets qui entouraient le bâtiment, parfois simplement jetés par les fenêtres.

Du côté du site « Le réveil », on déplore tout de même quelques essais de répressions et d’intimidation des autorités. Il est rapporté qu’un jour, une quarantaine de policier.ère.s seraient venu.e.s pour tenter de prendre les identités des occupant.e.s. Ils.elles auraient été reçu.e.s avec des jets de divers objets plus ou moins encombrants, sorte d’armes de défense improvisées par les squatteur.euse.s. La police a pu prendre les identités des personnes présentes et a apparemment saccagé les lieux afin de « motiver » les gens à quitter la maison. Malgré cela, Le réveil relève qu’un contrat de confiance a été passé alors, quelques jours après, entre les autorités et les occupant.e.s.

C’est donc dans ce climat de relative confiance que se sont déroulées ces presque deux années d’occupation à la rue Saint-Martin 25.

Quoiqu’il en soit, la dernière soirée, à laquelle j’ai participé, réunissait nombre de personnes « visiblement » assez différentes. Il est délicat de catégoriser si fermement mais, d’un coup d’œil et sans analyse sociologique, on pouvait repérer différents look qui s’apparentent à différents groupes, dont des punks, des hipsters (ils.elles sont partout !), etc.

L’accès aux autres étages était possible, contrairement à d’autres soirées où je m’étais rendue. En bas, où se déroulaient les soirées où j’avais déjà participé, avait lieu un concert (ou peut-être plusieurs, je ne m’y suis pas attardée). Au rez-de-chaussée, il y avait de la musique, un bar et l’accès à la terrasse. Sur la terrasse, il y avait un grand feu où certain.e.s faisaient brûler des vestiges de meubles. Il y avait d’ailleurs un peu partout des bouts de planches, de verre cassé (les fenêtres ayant pratiquement toutes disparues), de meubles et un immense amas de toutes sortes de matériaux. Certain.e.s occupant.e.s ont d’ailleurs encore lancé bon nombre de meubles et autres pendant la soirée des étages supérieurs vers la terrasse ou vers la rue. Mais la situation semblait sous contrôle, puisque la police, pourtant située à quelques mètres de la maison, n’est pas intervenue, même lorsque certains ont décidé de lancer des fusées à travers la rue.

Au premier étage, il y avait une piste de danse, une boule à facette, des DJs qui, d’après des connaissances, seraient une partie de l’équipe du Bourg, qui ont su amener des personnes peut-être nouvelles là-bas. A cet étage, il y avait des pièces vides et partiellement détruites. La plupart des murs étaient recouverts d’inscriptions, bref on sentait que cette maison avait vécu. Restait, me semble-t-il un dernier étage. Là aussi, les pièces, les murs étaient en déréliction et recouverts de graffitis. Dans la plupart, il n’y avait plus ou pas de lumière. C’était une ambiance très particulière.

En bas, les dancefloors se remplissaient peu à peu et quelques MCs improvisaient un freestyle. Enfin, de la danse, de la musique, de la bière, une soirée quoi.

J’imagine que c’est le genre de soirée dont on se souvient longtemps car elle représentait un événement, la fermeture de ce lieu, qu’on l’ait fréquenté régulièrement ou non, que l’on soit soulagé ou déçu, il y avait énormément de monde, d’horizons certainement différents, en plus de la musique et de la fête.

Voici quelques images prises sur les lieux….

 

 

 

4 Responses

  1. Avatar
    kil
    | Répondre

    on dirait une dissertation d un élevé de 13 ans traumatisé par une expérience forte…
    Bravo au journalisme qui ne dit rien, vive la non expression d idées…ya pas d opinions il n y a qu un récit plat d’une aventure a la quelle ce journaliste (si on peut l’appeler ainsi) n’a visiblement rien comprit.
    .

    • Avatar
      A bon entendeur, salut
      | Répondre

      “d’un élève” & “ce journaliste”
      –> Et toi, ta surtout pas compris que c’était une fille qui l’a écrit !
      Faut apprendre à lire avant de faire des remarques.

  2. Avatar
    Luisa
    | Répondre

    Dommage pour cet article, un peu plus de prise de risques serait bienvenu.

  3. Avatar
    Cacapaboutchi
    | Répondre

    Merci pour l’article ! Sympa !

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