L’autopsie d’un théâtre

 On a tendance à penser que le théâtre commence lorsque le rideau se lève, et se termine aux applaudissements. Mais toute une population se mobilise avant pendant et après. C’est ce que quatre étudiants de l’EESP veulent faire découvrir au public. L’exposition “Tous aux abris !” se propose de faire l’autopsie d’un théâtre. Une ribambelle de métiers et d’activités gravite autour de ce domaine, tout en restant  dans les coulisses. Mais ils seront cette fois-ci à l’honneur. Chaque salle aura pour but de présenter un secteur d’activité de l’Arsenic : l’administration, la technique, l’accueil du public et la troupe d’une pièce. L’idée est de rendre visible le travail invisible.

Depuis la rentrée 2006, les HES (Hautes Ecoles Sociales) se sont affiliées aux accords de Bologne et depuis 2002 déjà, les écoles romandes se sont regroupées afin d’harmoniser la formation et offrir la possibilité de reconnaître les titres entre les cantons. Les écoles de Fribourg, Sierre, Genève et Lausanne sont donc actuellement reliées. Le module OASIS (Offre d’Approfondissement Spécialisé Inter Sites) a justement pour but de favoriser la mobilité entre les écoles. Et c’est dans ce cadre que s’inscrit l’exposition organisée par Kim, Chloé, Pauline et Stephane puisque trois d’entre eux sont en mobilité à Lausanne. Ce sont deux futures animatrices socioculturelles, une future éducatrice sociale, un futur assistant social, et ils font partie de ceux qui obtiendront pour la première fois un Bachelor en Travail social. Ils suivent un cours intitulé “Action culturelle et développement de projets” dont le but, on le comprend aisément, est de monter un projet dans des lieux culturels. Il s’agit de diffuser, promouvoir la culture, et de la rendre accessible. Les étudiants sont alors livrés à eux-mêmes et totalement autogérés.

“Nous on a choisi l’Arsenic parce que c’est un lieu qui nous plaît, il est au centre-ville, mais au final peu de gens y sont déjà allés. C’était donc intéressant de savoir et de montrer ce qui s’y passait” m’explique Chloé. L’expo souhaite mettre en avant tout le boulot nécessaire à rendre un spectacle possible, mais aussi faire apparaître une certaine réalité sociale qui concerne les métiers du théâtre. “Par exemple, les techniciens sont engagés à 70% sur toute l’année. La saison va de septembre à juin, mais il y a des périodes où ils font du 100%, et d’autres du 20%. C’est super irrégulier et donc difficile de trouver un autre job à côté. Pour les comédiens et les metteurs en scène c’est pareil. Beaucoup d’entre eux sont au chômage entre deux pièces, ou alors ils trouvent des petits jobs. Mais il n’y a aucune sécurité de l’emploi et ils n’ont pas de statut quand ils ne jouent pas”.

Réalité sociale, et aussi réalité financière. En effet, un théâtre fonctionne essentiellement avec des subventions. “A ce niveau, rien n’est jamais acquis !” poursuit notre future animatrice. “Il faut refaire les demandes chaque année. Si une des subventions diminue ou disparaît, tout peut être remis en question. En ce qui concerne l’Arsenic ça va, le théâtre est vraiment bien soutenu par la ville. N’empêche que dès qu’on fait des économies c’est dans le social, et pourtant ça rend les gens heureux ! Plus que les banques…”  Voilà ce que vous propose de découvrir cette expo en sons, en images et installations interactives. Peut-être suscitera-t-elle des vocations ! Dans le social, le théâtre, ou les banques… 

Cristina Sanchez 

Heures d’ouverture

Mardi 9 et jeudi 11 : 18h-23h
Mercredi 10, vendredi 12 samedi 13 : 19h30-23h
Dimanche 14 : 17h-23h 

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