L’ AG – une institution suisse.

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Incontournable pour tout pendulaire ou simple amateur des trains en Suisse, l'Abonnement Général (AG) est le passe-partout par excellence. Ce sésame donne droit a tout train (ou presque) à toute heure.

L’Abonnement Général est quelque chose de particulièrement suisse dont je n’avais pas connaissance avant de vivre ici. Le concept est simple, cette petite carte en plastique des CFF, pour 3100 francs en deuxième classe, ou 4850 francs en première classe, donne droit à l’utilisateur a la pleine utilisation de la grande majorité du réseau ferroviaire suisse, et ceci pour une année, sans réservations ni billets supplémentaires. D’autres pays ont des formes similaires d’abonnement au niveau national, comme la France, l’Autriche et le Japon, mais aucun de ces pays n’a une offre aussi étendue (même si la Suisse est un petit pays) ou une aussi grande facilité d’utilisation (pas de restriction sur les horaires ou les trains du réseau national), que l’AG suisse.

Mon AG a été mon premier achat important en Suisse. Juste après mon mariage, je me souviens avoir pris le train de Bâle jusqu’à mon nouveau domicile à Zürich, et avoir vu la majorité des passagers montrer leurs petites cartes bleues au conducteur. J’ai demandé a Ashraf, un copain anglais de mon mari, ce que c’était, car il n’y avait ni puce, ni bande magnétique, et le conducteur ne faisait qu’un contrôle dérisoire de ces cartes. Il nous expliquait que c’était la petite carte magique permettant aux voyageurs de prendre le train ou ils veulent quand ils veulent. Je la voulais, cette carte. Une fois que j’ai commencé a travailler et à prendre le train pour aller à Genève, avoir l’ AG m’est apparu essentiel, et depuis 2005 je ne l’ai pas quitté – il me fait office d’abonnement des transports pour aller au travail, et aussi de passeport pour mes évasions du week-end. Rien de plus facile que de se glisser dans un train pour prendre le café a Bern, ou pour aller faire du shopping à Zürich. Le prix de 3100 francs, quand même conséquent, est vite rentabilisé, même pour un pendulaire Lausanne-Genève. Même si j’ai une voiture et que je travaille à Lausanne maintenant, j’éprouve du mal a me séparer de la liberté que me donne mon AG. Difficile de prendre un café avec une copine à Genève en utilisant sa voiture.

Le premier atout de l’AG c’est la facilité, en commençant par l’interchangeabilité entre les réseaux ferroviaires des CFF et les réseaux bus et tram de la plupart des villes helvétiques. Le porteur de l’AG peut donc prendre les transports lausannois pour aller à la gare, prendre le train de Lausanne à Zürich et, une fois arrivé, utiliser les transports publics zürichois sur le même abonnement. Ça change des États-Unis, ou le seul moyen de transport pratique c’est la voiture, et du casse-tête parisien, où en fonction du nombre de zones auxquelles tu es abonné, tu ne sais jamais quel moyen de transport choisir (exemple classique: abonné a la carte orange zones 1 et 2, tu peux prendre le métro à La Défense mais pas le RER). Finies les queues au guichet, finie la traduction sur le pouce des appareils qui ne fonctionnent qu’en allemand, finies les sueurs froides a l’approche du contrôleur. Tout ça moyennant un certain prix, bien sûr.

Les détracteurs de l’AG diront que trois mille francs, c’est cher payé pour une infrastructure pourrie et en constante dégradation, que le service aux heures de pointe n’est pas optimal, ou encore que la Suisse romande est le grand délaissé des CFF. Ils n’ont pas forcement tort. Moi aussi je râle quand je vois que les CFF trouvent, comme par magie, un moyen de financer une gare au milieu de trois vaches en Argovie mais qu’ils sont complètement à sec lorsqu’il s’agit de financer la troisième voie entre Lausanne et Genève. Et je râle quand je vois qu’il y a un train par heure pour Rolle à cause du manque de cette fameuse troisième voie, mais qu’il y a six ou sept trains par heure à relier Uster ou Thalwil à Zurich. Malgré tous ces petits inconvénients, l’AG reste une solution efficace et écolo pour les transports en commun, même pour nous les Romands.

Nicole

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    bondynoise
    | Répondre

    C’est fabuleux de pouvoir visiter la Suisse sans voiture. Il y a toujours un train dans les coins les plus reculés, comme les Avants. J’affectionne particulièrement la gare de Chamby. On peut aussi prendre les trains à vapeur et ces cars postaux qui montent même jusq’u à Chandolin, ce village du bout du monde cher au coeur d’Ella Maillard.
    C’est ainsi que j’ai pu faire découvrir plusieurs fois à des élèves de Bondy, la région des lacs de Brienz et de Thun. Ils n’avaient jamais pris de trains à crémaillère, ni atteint de sommets aussi élevés.La Suisse dispose d’un réseau de transport très dense.Grace aux trains, aux bus, aux bateaux, nous avons pu faire des randonnées près de l’Eiger, voir les impressionnantes chutes d’eau deTrümmelbach, pousser jusqu’au Freilichtmuseum de Ballenberg . Il suffisait de réserver à la gare d’Interlaken. Quelle fierté pour les élèves de cette banlieue de voir le nom de leur collège inscrit sur le wagon. C’était bien la première fois que l’auberge accueillait des groupes de Français aussi jeunes .

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