Je suis un numéro…

Je suis un numéro…

Posté dans : Société 4
La semaine passée, un petit nombre d'étudiants organisaient une soirée pour la faculté des sciences politiques de l'Université de Lausanne dans le but de créer une sorte de « cohésion de groupe ». Une belle initiative dans une Université où les étudiants se transforment en numéro au moment de leur arrivée sur le campus... Et pourtant même dans une circonstance aussi festive mon numéro d'immatriculation planait au-dessus de ma tête!

Quand je suis arrivée dans le bar où se déroulait ladite soirée, le « comité d’organisation » était au complet et nous attendait de pied ferme, un poil stressé. Ils m’ont dit : « On espère que y aura beaucoup de monde, on a pris des engagements !»

Je dois dire que je n’ai pas très bien compris cette phrase, des engagements ? Pourtant on se trouvait juste dans un bar près de la gare ! Quoi qu’il en soit je me suis retrouvée avec un petit bout de papier dans la main: « Va chercher ton cocktail, il est gratuit pour les membres de la faculté des sciences politiques !»

C’est à ce moment là que j’ai compris l’enjeu de cette soirée, il s’agissait d’un test ! Je vous explique, le petit bout de papier me donnait droit à un cocktail offert par une grande marque d’alcool qui avait accepté ce deal si les organisateurs s’engageaient à faire venir un grand nombre de personnes. On comprend bien que le grand nombre de personnes, après avoir dégusté leur cocktail, continuerait de consommer…

Le deal allait même plus loin, si la soirée marchait bien la marque d’alcool continuerait à subventionner nos rencontres !!! D’où le stress des organisateurs… Le sentiment de n’être qu’un numéro s’est amplifié lorsqu’on m’a dit: « Franchement, j’espère que les gens vont rester et consommer. » Mais, je vous le demande, est-il vraiment nécessaire de s’allier à de grandes marques d’alcool, et du même coup jouer le jeu de leur stratégie marketing pour avoir du plaisir à se rencontrer ? Moi, je suis nostalgique d’une époque où les étudiants se retrouvaient au bord du lac par exemple ou dans un bar de gauchos pour critiquer la société de consommation de merde dans laquelle on vit !

4 Responses

  1. Avatar
    mum48
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    La prochaine soirée sera sponsorisée par une filière héroïne/cocaïne

    et dans la suivante les étudiant(e)s auront la parole et donneront leur avis pour l’organisation des soirées à venir. Ils pourront choisir en toute connaissance.

    Quel désastre ! Fac de Sciences Po avez vous dit ?

  2. Avatar
    J.A.G
    | Répondre

    Je ne voulais pas répondre à la base mais les choses vont trop loin … Je tiens pour commencer à préciser que je ne fais nullement partie du comité d’organisation, à qui l’initiative de proposer une soirée commune, pour la première fois en deux ans qui plus est, est totalement mise de côté.

    Sur la question dudit sponsoring, il parait évident, certes, que le but est de faire venir du monde. Par contre, il semblerait que les objectifs soient mal compris: faire venir du monde ne permet en effet pas de booster une certaine consommation mais plutôt de bénéficier, à l’avenir, de rabais lors des soirées des étudiants de science politique.
    De plus, si la volonté de faire surconsommer est tellement présente, pour quoi le faire? Il n’y a aucune obligation de consommation qui soit latente derrière ce cocktail de bienvenue, qui est cela dit une habitude dans les soirées organisées par des étudiants.

    De même, si tu penses que le plaisir retiré de cette soirée est uniquement du au “sponsor”, alors il semblerait que l’on soit en face d’une mauvaise fois qui caractérise au mieux manque cruel d’arguments. Cela semble plus revêtir d’un acharnement personnel et d’une volonté de trouver des complots, perfides qui plus est, là où il n’y en a pas.

    Finalement, rien n’empêche d’aller faire une soirée dans un bar de “gauchos” pour critiquer la société de consommation, mais il ne me semble pas que cela fasse partie de l’ouverture d’esprit qui est prônée durant les cours ou qui est censée caractériser les étudiants en science politique. L’objectif des cours est de nous faire sortir du sens commun mais il est évident ici que cela ne fonctionne pas pour tout le monde … L’association entre un étudiant de science politique et un “gaucho” me parait totalement réductrice et ne reflétant pas la réalité.

    Tu es en effet un numéro, mais pas celui que tu penses être …

    ABE,

    J.A.G

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    Solenn
    | Répondre

    Bonjour J.A.G
    Pour commencer merci pour ton commentaire, le Lausanne BondyBlog aime quand les sujets que nous traitons font réagir!
    Comme tu le dis si bien dans ton commentaire, le but de ce genre de soirée est de faire venir du monde ce qui prouve d’après moi qu’il y a un glissement de mentalité intéressant à soulever car si il faut être sponsorisé par des marques d’alcool pour pointer le bout de son nez à une soirée c’est qu’il y a un problème et pas des moindre.
    Ma question est de savoir si ce n’est pas à nous, étudiants en science politique, d’avoir un regard critique sur ces stratégies marketing.
    Une bonne soirée
    Solenn

  4. Avatar
    J.A.G
    | Répondre

    Tu as mal interpété mon propos et donc tu l’utilises pour maintenir une vision erronée…

    Le but de la soirée n’est pas de faire venir du monde en faveur du “sponsor” mais de développer une cohésion entre étudiants de science politique.
    Si selon toi, le sponsor sert à ramener du monde, c’est que tu es finalement un peu consumériste sur les bords, malgré le fait que tu le dénonces. Mais ceci est un autre débat …

    Je me répète, si, selon toi, le but de la soirée est de faire venir du monde en faveur d’un sponsor, c’est que tu vois le complot partout … Ou alors c’est une vision des choses mais qui ne se défend pas sans incohérence.

    Bonne journée,

    J.A.G

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