« Inner Asylum » ou l’enfermement vu par Florian

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L’un de nos blogueurs multiplie les casquettes. Cette semaine, le voilà qui endosse officiellement le rôle de réalisateur. Quelques questions s’imposent.

« Il court sans cesse. S’il s’arrête, ils l’attraperont. Ces deux ombres le poursuivent partout et il sait ce qui lui arrivera s’ils l’attrapent. Ils le traîneront, l’attacheront et joueront avec son esprit. » Voilà comment notre interlocuteur introduit son projet sur le site du Bourg, salle où sera projeté son premier véritable court-métrage. 

Florian, qui es-tu, d’où viens-tu et qu’est-ce qui t’a amené à Lausanne ?

Je suis un jeune franco-lausannois. Je viens de Vendée, un département agricole au bord de la mer, mais je me considère autant Français que Lausannois. J’habite ici depuis 2006 et j’ai des attaches dans cette ville.

Tu es à la fois libraire et passionné de BD, chroniqueur pour Couleur 3, rédacteur pour le Lausanne Bondy Blog et réalisateur en herbe. Finalement, quel est ton domaine de prédilection ?

C’est une bonne question ! C’est par période, mais ce qui revient tout le temps c’est réalisateur. Mon problème c’est que j’ai du mal à me fixer sur un truc, mais ce qui me fait le plus plaisir c’est de faire des films. Le problème c’est que ça prend beaucoup de temps et d’argent, ce qui n’est pas toujours compatible avec mes envies multiples.

Aujourd’hui nous sommes ici pour parler de ton dernier court-métrage assez sombre et sans paroles, intitulé « Inner Asylum ». Comment le décrirais-tu en trois mots ?

C’est dur à dire ! Le premier mot qui me vient en tête c’est étrange. (Il réfléchit quelques minutes.) Puis je dirais lumière, et rythmé.

Au sein du LBB, tu deviens petit à petit Monsieur Cinéma, en ponctuant tes critiques de films de nombreuses références. Quelles références avais-tu en tête au moment du tournage ?

Consciemment, aucune. Mais vu que je suis un fan absolu de Kubrik, je pense qu’il a dû inconsciemment m’influencer, même si ça ne se voit pas. Pasolini aussi étant donné que je lui ai dédicacé le film. On y retrouve cette idée d’enfermement, comme dans « Salò ». Et il y a peut-être un peu « Blair witch » parce que ce film m’a marqué et qu’il y a beaucoup de caméra portée.

C’est un film fait maison, avec tes propres moyens et tes potes. Quelles ont été les principales difficultés ?

Il y a eu ce qu’on a appelé la malédiction. Je voulais tourner dans un sanatorium et il se trouve que le dernier en ruine de Suisse est à Piotta, à trois heures d’ici. On a donc pris une première fois la voiture pour y faire des repérages mais nous sommes passés par les cols et ils étaient fermés. Six heures de trajet pour rien… A la seconde tentative nous sommes passés par l’autoroute mais c’est la voiture qui a lâché. La troisième tentative fut la bonne. Pendant le tournage tout se passait bien, mais au moment de tourner la dernière scène, la caméra tombe et se casse. Il a fallu un mois pour la réparer ! De retour sur place quelques temps plus tard, le sanatorium avait fermé ses portes… J’ai alors dû modifier la fin du scénario. En dehors de ça, l’atmosphère du lieu était étrange et on l’a tous ressenti. Mais nous sommes arrivés au bout.

Ce jeudi 28 avril tu le diffuseras publiquement au Bourg. Pourquoi avoir choisi cet endroit ?

J’ai fait des demandes auprès d’autres salles mais la location était plus chère que le budget du film ! Alors que le Bourg était accessible. Le principal c’est que les gens voient le film, si ce n’est pas dans des sièges de cinéma ce n’est pas grave, surtout qu’il ne dure que dix minutes.

Je crois que c’est ta première projection publique en tant que réalisateur, c’est juste ?

Oui parce que celui-là j’en suis assez fier, contrairement aux autres. Et c’est le premier où on est plus que deux dans l’équipe !

Est-ce que c’est parce que tu souhaites sortir de l’anonymat ? Quelles sont tes ambitions à long terme ?

Non, c’est surtout pour que les gens qui y ont participé puissent le voir. A long terme j’aimerais m’acheter du matériel pour améliorer le côté technique. J’ai déjà une idée de moyen-métrage non musical (à savoir avec des dialogues) parce que je n’ai fait que ça jusqu’à présent. J’aimerais pouvoir l’exploiter en participant à des concours par exemple. J’aimerais bien en faire un jour ma profession principale, mais il faut vivre en attendant. 

Projection d’« Inner Asylum » le jeudi 28 avril à 19h30 au café-théâtre du Bourg, entrée libre.

Plus d’info sur : www.le-bourg.ch

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Cristina

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