Graffitis, Art Toys, sculptures et posters… Bienvenue dans le monde de DROP. Une première exposition, fruit d’une année de travail de six potes, rassemblés sous le nom de PBK9. Lassés de voir le Street Art toujours mal considéré dans le milieu élitiste de l’art, les membres de cette association de passionnés de graphisme et de culture urbaine ont donc décidé de lui offrir une vitrine le temps d’un week-end. Une exposition gratuite et éphémère, baptisée DROP (goutte en anglais), comme un clin d’œil aux graffitis, œuvres d’art vouées à disparaître sous les jets d’un kärcher.
Samedi. Pas de doute, c’est bien là. Arrivé aux alentours de l’Arsenic, j’en prends déjà plein les yeux. Une fresque de plus de 200m2, réalisée en direct sur la façade extérieure du théâtre par une vingtaine de graffeurs, issus pour la plupart de la talentueuse scène lausannoise. A l’intérieur, d’autres formes d’expression. Dans le Foyer, une dizaine d’artistes au milieu d’une centaine de cartons et munis de peinture blanche et noire, laissent libre court à l’expression.
Hip-hop et béton armé
Plus loin dans le Lab, une compétition d’Art Toys, en collaboration avec CharacterStation, durant laquelle 15 finalistes présélectionnés réalisent des créations sur figurines. Au sous-sol, l’Abri accueille une exposition de plus de cent posters, d’artistes suisses et étrangers. Ambiance irréelle et atomique dans ce décor en béton armé, rythmé par les beats hip-hop. Des créations sur papier, teintées de culture graffiti, mais aussi inspirés du monde des comics. Immersion totale dans la culture urbaine pour une exposition de qualité, destinée aux aficionados comme aux connaisseurs.
Changement de regard, début d’une série
Souvent rabaissé et criminalisé, l’art urbain montre qu’il a de très bons arguments à faire valoir et regorge de talents. Des événements comme le DROP permettent à ce mouvement de sortir de l’ombre, de toucher un public non-initié, peut-être en quête de casser certains préjugés. Probablement que le visiteur a cherché les raisons pour lesquelles il saute au plafond à la vue d’un tag, tout en se laissant agresser tous les jours par des affiches publicitaires. Ces questions de propriété de l’espace public, c’est tout le message de l’exposition DROP. Et les membres du PBK9 ne comptent pas s’en arrêter là. Ils travaillent déjà sur d’autres projets, la réalisation d’un clip de rap à venir, entre autres.
En attendant, il est temps de quitter les murs de l’Arsenic pour voguer vers le Romandie et prolonger la soirée. Au tour du club rock de prendre le relai : Live-Act pictural, projections de créations visuelles sur fond de musique électronique mixée par les DJ’s de Poor Records. Sublime ! Un événement à succès comme il y en a peu à Lausanne. Ne reste qu’à espérer que la Ville, sponsor de la manifestation, se décide à débloquer davantage de fonds pour soutenir ces formes d’expression.
PS : Il est encore possible de visiter l’exposition à l’Arsenic jusqu’au 9 mai, 1heure avant et après les représentations.
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