Il était une fois une Plume et un Pinceau – Rencontre avec Noémie et Jenay

Il était une fois une Plume et un Pinceau – Rencontre avec Noémie et Jenay

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Il était une fois, il n’y a pas si longtemps, deux drôles de filles qui voulaient raconter des histoires. Noémie (la Plume), et Jenay (le Pinceau), se sont rencontrées au hasard de leurs jobs d’étudiante, pour l’une, et d’illustratrice, pour l’autre, et se sont lancées dans une aventure merveilleuse : Raconter, gratuitement et sur la Toile, des contes illustrés.

Plume-et-pinceau_logoChaque mois depuis juillet 2013, elles nous régalent de leurs petites histoires, agrémentées de plus de recettes de cuisine (hmmm, le gâteau Pirouette Cacahouètes, nomnomnom), d’une application smartphone, et de plein de surprises encore à venir !

LBB : Qu’est-ce que le projet Plume et Pinceau ?

Noémie : En général, on dit que le projet Plume et Pinceau c’est la rencontre des mots et des images pour créer des contes illustrés pour les enfants. Donc Jenay c’est le pinceau, les images, l’illustration, et moi c’est la plume, le texte, l’écriture.

LBB : Quelque chose à ajouter, Jenay ?

Jenay : Non, rien du tout, c’était parfait. (rires)

LBB : Pourquoi des contes ?

Noémie : Il n’y a pas beaucoup de noms pour appeler cette forme courte. Une nouvelle, en général, c’est en prose, et c’est quand même un peu plus long. Le conte, pour moi, c’est la forme courte par excellence, et après c’est la forme imaginaire.

Jenay : C’est un joli mot.

Noémie : C’est un joli mot, conter, raconter.

livre1LBB : Vous vous êtes rencontrées au boulot, vous avez bu une bière, et vous vous êtes dit « Tiens, faudrait qu’on fasse un truc » ?

Noémie : Si je me souviens bien, c’était à une pause de midi, on était en train de pique-niquer, et j’ai raconté que j’avais fait mon mémoire en littérature enfantine et Jenay m’a dit « ah, c’est fou, moi je fais de l’illustration, j’ai toujours rêvé d’illustrer des contes pour enfants », moi j’en avais écrit quelques-uns, du coup notre première collaboration ça a été ma première page de mémoire, ce qui n’a pas énormément plu à mon prof… Il m’a dit « mais comment ça, ça ne peut pas être une page de mémoire universitaire, vous en faites une officielle et derrière vous mettez celle-là si vous voulez », ce que j’ai refusé parce que je la trouvais super, et voilà. Ensuite on a décidé de s’essayer au conte illustré.

Jenay : Entre 2011 et début 2013 on avait bossé sur un seul projet, Noémie m’a donné un texte qui est parti d’une discussion qu’on a eue au boulot – on parlait beaucoup, beaucoup, beaucoup. De ces discussions a germé une idée, elle m’a écrit un premier texte qui s’appelait Eloïse et la grenouille d’hiver. Moi il m’a fallu environ un an pour faire les illustrations de cette histoire, je démarrais aussi et j’avais pas énormément de temps. On avait prévu d’avoir un projet un peu fini pour le Salon du Livre, où on voulait le présenter, et l’envoyer à des maisons d’édition. Et comme on a eu des retours… constructifs, pas forcément négatifs, ni positifs, on s’est rendu compte qu’on était un peu limitées, qu’il fallait qu’on travaille parce que je n’étais pas illustratrice, Noémie n’était pas écrivain, et on s’est dit qu’il nous fallait les retours de plusieurs personnes, qu’on touche déjà le public qu’on voulait toucher, et qu’on ait des retours de ces gens-là. En buvant une bière, cette fois, au Great Escape (rires), on a dit « il faut qu’on se voie régulièrement et qu’on travaille, qu’on fasse une histoire par mois sur un blog. », comme ça c’est facile, les gens y vont, ils commentent, et puis on annonce clairement que c’est un terrain de jeu, qu’il faut qu’ils nous fassent des commentaires et voilà.

P&P5LBB : Et concrètement, comment ça se passe ?

Jenay : On a une journée où on travaille ensemble –  même si on travaille aussi chacune de notre côté – et quand Noémie écrit, elle me dit des fois « viens, je vais te lire », et elle me lit, il y a ce rapport entre lire et entendre. Je ne prends pas forcément ça en compte quand je dessine mais le fait que ce soit écrit en vers crée une certaine harmonie dans les sons…

Noémie : …Et le rythme aussi, ça donne un certain rythme à l’histoire. Mais je réfléchis pas, j’écris en rimes parce que c’est comme ça que ça sort, et c’est comme ça que j’ai l’habitude d’écrire. Beaucoup de gens m’ont dit « les rimes, c’est plus pour la poésie, mais c’est rare d’avoir des narrations en rime. », mais c’est ma manière d’écrire, ma petite touche personnelle, et c’est comme ça que ça sort. J’aime bien cet aspect rimé, rythmé, je trouve que ça donne un petit plus en fait. Et à l’écoute, ça fait vraiment différent, c’est plus chanson aussi, il y a des petits refrains…

LiselotteLBB : Comment le projet a-t-il été reçu ?

Noémie : Ça a super bien fonctionné, dès la première publication on a eu un article dans le 24 heures, ça a vraiment propulsé le truc, plusieurs personnes ont pris contact avec nous, que ce soit Julien, qui est sound designer à Rouge FM, qui nous a dit « si je peux vous être utile pour quoi que ce soit, dites-moi », donc on a commencé à faire des versions audio des contes avec lui qu’on mettait aussi sur le blog, une amie qui fait du développement d’applications nous a contactées aussi pour s’essayer en tant que développeuse et qui a développé une application Plume et Pinceau. Et après, énormément de personnes nous ont dit qu’ils aimaient notre travail. Par exemple, Anaïs, une fille péruvienne de Genève qui a été adoptée, voulait absolument raconter son histoire et en faire une histoire que les parents puissent raconter à leurs enfants, nous a aussi contactées en disant « j’adore votre travail, est-ce que vous êtes d’accord de faire un conte par rapport à mon histoire ? » et on l’a fait.

Jenay : Beaucoup de gens nous ont contactées, chaque histoire est venue d’une demande, ou d’une histoire, ou d’un lien avec quelqu’un, en fait. Quasiment aucune histoire n’est venue juste comme ça, elles ont toutes déjà une histoire. Donc ça, c’était vraiment chouette. Après on a pas vraiment eu de retours du genre « il faudrait faire ça comme ci ou comme ça », on a vu avec les like, avec les commentaires, quelles histoires ont plus plu, et on a eu aussi des parents qui nous ont dit « mon fils ou ma fille écoutent plus telle ou telle histoire, lisent plutôt telle ou telle histoire », donc c’est une manière pour nous de prendre la température. C’est une autre manière de travailler, de montrer son travail ou de le diffuser, donc il faut l’utiliser parce que si on l’utilise pas maintenant, c’est plus difficile. Facebook nous a pas mal aidées – bon, il faut pas le citer, c’était pas mal utile mais c’est trop moche de leur envoyer des fleurs (rires).

P&P6Noémie : Sans le web, on aurait pas forcément été très loin, mais ce qui est hyper intéressant, c’est que ça a commencé sur le web mais on en voit les limites, parce que justement les gens nous disent qu’avoir un livre papier, surtout pour des contes pour enfant, c’est quand même la finalité de la chose, ça ne leur suffit pas de n’avoir que le web, alors qu’on a fait des pdf pour que les gens puissent les imprimer directement du blog. Il y a donc quelque chose de matériel, mais le livre reste quand même la finalité, ce que je ne pensais pas forcément, c’est très marrant. Les gens avaient besoin d’avoir ce support-là.

Jenay : Ils aiment quand même l’objet, tu le mets dans une bibliothèque, tu peux faire une dédicace…

LBB : Et la suite ?

Noémie : Le défi c’était pendant une année, un conte par mois, jusqu’en juillet 2014, et on a réussi ! Là on arrive pas trop à s’arrêter mais il faudrait…

livre2LBB : Pourquoi ?

Noémie : Justement, pour pouvoir se consacrer à un conte et plus le développer, parce que ce qu’on arrive à développer en un mois, on a vu que ça donnait un bon résultat, mais on aimerait vraiment travailler tant au niveau de l’illustration que de l’écriture, sur un truc plus gros, plus détaillé. Plus de recherche, plus de profondeur.

Jenay : Sur un mois, j’ai pas le temps de me mettre complètement dans un projet, ni de recommencer des planches, je ne peux en faire que quatre ou cinq pour un texte alors que ça aurait parfois mérité plus, donc continuer sur ce rythme-là, c’est possible, mais on reste toujours limitées, donc si on prend plus de temps pour un projet, on arrivera à faire quelque chose de plus grand.
En plus, on a déjà mis en place des ateliers pour enfants, on a pas mal de dates prévues, dans des bibliothèques, dans des écoles, et on va mettre en place des ateliers pour adultes, à parti de novembre, on a trois dates qui sont posées, et sinon on a l’histoire du petit clown Eldorado qui était normalement censé être pour iPad uniquement, mais qu’on va quand même travailler en version papier avant d’en faire quoi que ce soit d’autre, c’est le prochain gros projet sur lequel on va bosser.

workinporgress2Noémie : L’idée, ce serait vraiment d’avoir un grand album illustré, de le travailler et de le proposer à des maisons d’édition. Et à côté, on va continuer de temps en temps à sortir des petites histoires, continuer la création mais la priorité de ces prochains mois, ce sera ce gros livre illustré.

Jenay : Toute l’aventure a aussi bien marché parce qu’on avait une régularité, on a des petits trucs de prévus, en novembre on va lancer un petit concours, cette date du 15 du mois qu’on avait l’année dernière, on fera toujours un petit truc, même si c’est pas une histoire. Noémie a déjà collaboré avec une autre illustratrice, il y a eu un conte en septembre avec elle, et même si c’est avec d’autres personnes ou d’autres choses, on se dit qu’avoir le rythme d’offrir un petit truc par mois, c’est ce qui nous fait avancer.

Noémie : Les gens attendent le 15 du mois pour savoir ce qui va se passer sur le blog de Plume et Pinceau, donc c’est important de continuer à donner, parce qu’on reçoit plein de choses en retour, et c’est super intéressant.

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Les illustrations de ce post ont gentiment été fournies par Jenay et Noémie, et sont © Plume et Pinceau.

Toutes les informations, les textes, les dessins sont à retrouver sur le site de Plume et Pinceau, où vous pourrez également vous procurer les livres et un calendrier à paraître. Quant aux ateliers pour adultes, c’est à Cardas les 20 novembre, 18 décembre et 22 janvier.

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