For Noise 2015 : “On n’aurait pas pu rêver mieux !”

For Noise 2015 : “On n’aurait pas pu rêver mieux !”

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Après les sempiternels Paléo et Montreux Jazz, il est enfin temps de profiter du plus intime, mais tout aussi qualitatif Pully For Noise. Toujours prête à secouer le magnifique Bois de la Chenaula, sa programmation mise, cette année, plus sur les plaisirs des découvertes que sur les attentes des têtes d’affiches (juste deux pour 2015 : Ride et Franz Ferdinand and the Sparks). Couvrant le For Noise depuis déjà quelques années, j’ai cette fois-ci eu droit à une interview avec "the" fondateur/directeur, Olivier Meylan, qui nous ouvre les portes d’un festival qui fait aujourd’hui figure d’exception. (Et en bonus, un concours pour gagner des places, à lire en fin d'article)
Une affiche pas piquée des mouches !
Une affiche pas piquée des mouches !

Au bout du fil, Olivier Meylan rit déjà. Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment… Il a juste l’air de bonne humeur et ça, ce n’est pas donné à tout le monde ! Il est content qu’on ait pu arranger cette interview. Et ça tombe bien, car moi aussi ! Ça fait déjà plusieurs années que je couvre le Pully For Noise pour le Lausanne Bondy Blog et au fil des éditions, plusieurs questions ont émergé dans mon esprit de novice musical.

La première concerne cette 19ème édition, qui promet moins de têtes d’affiches, mais plus de découvertes. Car à l’heure où presque tous les festivals capitalisent sur des grands noms pour faire venir la foule, est-ce une volonté du Pully For Noise de privilégier les groupes en puissance, plutôt que les groupes déjà établis ?

Construire une programmation est un tel cheminement qu’il est difficile de répondre à cette question. C’est comme si on jetait une pierre dans l’eau et qu’on suivait les remous. Franz Ferdinand & Sparks (FFS : alliance de l’indie-rock Franz Ferdinand et du groupe culte new-wave/synth-pop Sparks) et Jungle (jeune formation funk mid-tempo) ont été les premiers à répondre présents. Ça donnait donc déjà un peu le ton pour la suite. Mais il y avait aussi une volonté de notre part d’aller à contre-sens des gros festivals (grosse programmation du Montreux Jazz et 40 ans du Paléo), pour revenir avec une affiche plus avant-gardiste que l’année passée, où nous avions plus misé sur d’anciennes valeurs sûres : Blondie, Thurston Moore, Jean-Louis Murat (à lire dans notre article For Noise 2014 : un final Blondiesque). Mais au final, la part de hasard est aussi importante que celle de volonté, comme toujours.

Pully, le 19 aout 2014. Olivier Meylan directeur du festival For Noise. (© Odile Meylan)
Olivier Meylan, fin prêt pour le Pully For Noise 2014. (© Odile Meylan)

En plus de viser à l’international, le For Noise est aussi connu pour proposer une des scènes de groupes suisses les plus qualitatives et demandeuses du pays.

Cette année, j’ai eu trois coups-de-cœur. Tout d’abord Cristallin, un Argovien qui s’inspire de l’énergie des paysages naturels pour créer une electro-pop planante, sereine et primordiale. Ensuite, il y a Schwarz, un groupe dark-pop de La Chaux-de-Fonds, qu’on connaît bien, puisqu’un des membres est un ancien bénévole du For Noise. Et enfin, Le Roi Angus, un jeune Genevois qui prend le risque de chanter en français et de nous proposer un rock aux influences psychédéliques.

Et si l’expertise d’Olivier Meylan est si pointilleuse, c’est que le Pully For Noise en est cette année à sa 19ème édition, soit largement assez de temps passé pour créer des souvenirs persistants, des expériences inédites, qui ont d’année en année poussé l’équipe du For Noise à aller plus haut et plus loin !

La folie de Fischerspooner au Pully For Noise 2006. Un souvenir sans égal !
La folie de Fischerspooner au Pully For Noise 2006. Un souvenir sans égal !

J’ai trois souvenirs marquants. En 2013, la venue de Franz Ferdinand. C’était la première fois pour nous qu’un grand groupe, en plein succès mondial, acceptait de venir sur la petite scène du For Noise. Ils ont réussi à créer une ambiance intime pleine d’émotions et à s’éclater en même temps. Ce sont des moments importants pour des gros groupes comme eux, de pouvoir voir leur public et de vraiment partager avec eux, à une échelle plus humaine. Puis, en 2012, c’est Grandaddy qui ont marqué à jamais le For Noise avec le “concert de leur vie”. L’émotion était telle que j’ai oublié de me rendre à la traditionnelle interview de fin de festival avec Couleur3… C’était un grand moment. Et enfin, le plus beau souvenir que je garde est le concert de Fischerspooner en 2006. Le show était incroyable, des jeux de lumière et des danseurs partout, et c’était la première fois qu’on avait une exclusivité : leur tournée européenne ne comptait que cinq dates… C’était extraordinaire ! 

Le For Noise fêtera donc sa 20ème édition en 2016, l’occasion de se questionner sur l’avenir de ce petit festival qui n’a pas vraiment grandi en taille, mais surtout en esprit.

On sent bien la crise de la vingtaine qui arrive ! (rires) Une phase de réflexion s’est déjà naturellement mise en route au sein de l’équipe. Mais on attend toujours de vivre l’édition en cours avant de trop réfléchir au futur. En ce moment, ce dont on a envie devient de plus en plus difficile, car la concurrence et les frais augmentent de concert. On est sur un équilibre précaire, car d’un côté on propose une programmation avant-gardiste de qualité, qui nous plaît, mais qui n’attire pas forcément le grand public, et coûte souvent cher (cachets) ; et de l’autre, il faut rentrer dans notre budget, sous peine de tuer le festival. Nous sommes conscients de ce problème, mais pour l’instant nous nous concentrons sur l’édition 2015 et puis nous verrons ensuite, au jour le jour. Mais nous sentons bien que le changement n’est pas loin.

Pourvu simplement qu’ils ne fassent pas comme le Rock Oz’Arènes qui en l’espace de quelques années est passé de Motörhead et Scorpions à M. Pokora et Black M…

Mais quoi qu’il en soit et quoi qu’il arrive, le For Noise aura du mal à se défaire du lieu emblématique où il se déroule chaque année : ce petit espace caillouteux, entouré d’arbres somptueux, au charme si authentique et intimiste, que seul Pully pouvait leur offrir.

Les rapports avec la Ville de Pully ont longtemps été compliqués. Chaque demande devait être menée au forceps. On perdait beaucoup d’énergie avec ça, durant les douze premières années. Mais depuis quelques éditions, tout a radicalement changé. Il y a eu des changements dans le personnel administratif de la ville, je crois, et tout est soudainement devenu plus simple, plus chaleureux, plus solidaire. Pully nous aide, désormais, elle nous fait confiance. C’est tellement agréable et enrichissant qu’on a commencé à organiser des soirées hors-festival avec l’appui de la ville. Pour une des premières, ils ont même vidé la piscine municipale pour qu’on y tienne une Silent Party ! Aujourd’hui, on fait des apéros avec le voisinage pour le rendre sensible au festival et on a une guest-list pour tous les employés municipaux et leurs familles. Un temps, on avait bien essayé de se délocaliser à Lausanne, mais c’était encore plus compliqué, avec les lois sur les horaires et sur les niveaux sonores, etc. Nous vivons désormais une collaboration étroite et pleine de confiance avec Pully. On n’aurait pas pu rêver mieux !

Au milieu du Bois de Chalauna, à Pully. (© Romain Keller)
Au milieu du Bois de la Chenaula, à Pully. (© Romain Keller)

Sur ce, Olivier Meylan pense avoir tout dit, l’essentiel en tout cas. Il insiste simplement, encore une fois, sur le bonheur qu’il ressent à chaque fois qu’une nouvelle édition s’apprête à débuter. Chaque année, il est heureux d’avoir travaillé pour que le Pully For Noise se développe et reste l’exception qu’il est depuis des années.

Venez tous ! On propose de la bonne musique, de la bonne bouffe, de la bonne bière et une ambiance bon enfant, sans prise de tête !

En tout cas nous, on y sera et on vous le partagera : sur le blog, sur Facebook et sur Twitter !

Pensez aussi à notre jeu-concours sur Facebook, où nous vous offrons 4X billets pour la soirée du samedi 22 août. Pour gagner, il suffit simplement de partager le statut de cet article sur votre page et d’attendre les résultats du tirage au sort (parmi ceux qui auront partagé donc).

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Et pour finir, voici mes coups-de-cœur personnels pour cette édition 2015 :

Ride, groupe emblématique du mouvement rock shoegaze et influence principale d’Oasis (vendredi) ;

Patrick Watson, chanteur folk, aux douces et planantes mélodies vocales, comme Damien Rice, mais en moins dépressif (jeudi) ;

Schwarz, groupe de La Chaux-de-Fonds, à l’univers sombre, mais tellement enivrant (vendredi).

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Plus d’infos sur le site du Pully For Noise.

À lire aussi, notre article sur le For Noise 2012 : fresh, sound and sun !

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