Fête du Slip 2017 : Comment je me suis retrouvée nue dans un studio photo

Fête du Slip 2017 : Comment je me suis retrouvée nue dans un studio photo

La cinquième édition de la Fête du Slip est une première pour moi. Parfois d’un « pourquoi pas » en séance de rédaction à l’obtention d’une accréditation, il n’y a qu’un pas. A poser nue sur un fond coloré dans un studio photo, il n’y a qu’un glissement.

Tandis que Mathilde, Sitara et Alex prenaient des contacts, moi je n’avais pas encore réalisé que cette histoire d’accréditation pour la Fête du Slip était sérieuse. Du coup vendredi, je me retrouve à décortiquer le programme du festival aidée par l’article de Mathilde. Notre petite équipe s’organise à coup de WhatsApp ; qui fait quoi et va où à quelle heure ? En parallèle, je discute avec une amie sur Messenger, elle me dit qu’elle est intéressée par le projet U-Naked à l’Espace Saint-Martin. Je check. Ça me plait. On décide de se retrouver là-bas vers 20h.

Exposition U-Naked XXX Project à l’Espace Saint-Martin.

U-NAKED XXX PROJECT

Le programme présente le U-Naked XXX Project comme étant une expérience esthétique, un dépassement de soi, une manière de tester ses limites et les questionner. Mêlant performance et exposition ce projet interactif invite à la réflexion sur sa relation au corps grâce à des projections d’images sur la chair mise à nu.

L’idée artistique me séduit, le fait que cela soit à moi de définir qu’elles sont mes limites, ce que j’accepte de voir ou de faire aussi. A dire vrai, je n’ai vraiment aucune idée de la forme concrète du projet, mais je crois que c’est aussi cette mise en danger de moi-même qui me pousse à y aller.

Lorsque j’arrive à l’Espace Saint-Martin, mon amie et son copain sont déjà là. Des gens sont posés dans des canapés et boivent des verres, des photos sont exposées et un film est projeté, des gens passent de la musique*. C’est cosy. J’ai une pensée nostalgique pour la Blatte. Les photos accrochées aux murs représentent des corps nus avec des motifs projetés dessus. L’objectif a saisi le corps en entier ou s’est focalisé sur un détail. A la chair se mêle des fleurs, des zébrures, des galaxies… Mes amis m’expliquent qu’on peut se faire prendre en photo nous aussi si on le souhaite : seul, à deux ou à plusieurs. Ils feuillettent d’ailleurs le catalogue des motifs que M’zelle Bibi, la compagne du photographe, Christophe-Philippe, leur a remis. A ce moment, je me dis que si je veux écrire un bon article, il faut que je tente l’expérience.

 

 

Black Room

Après avoir observé les photos, les divers agencements corps-motifs, je choisis des fleurs sombres. Décidés, nous allons chercher des tickets et attendons nos tours en discutant. Bientôt, le numéro de mon amie et de son copain est appelé. Ensemble, ils passent derrière un rideau noir. Ils reviennent une dizaine de minutes plus tard et c’est à mon tour cette fois d’entrer dans la Black Room. Une femme m’accueille et me montre l’endroit où je peux me déshabiller, y a des chaises et un Stender pour poser mes vêtements. Pendant que j’ôte pull, pantalon, culotte, elle cherche mon motif sur l’ordinateur et le projette sur le mur du fond. Je suis nue, je n’ai pas froid, je n’ai pas peur. Le photographe entre et se présente : « Je m’appelle Christophe et toi ? Ah tu as choisi ce motif ! » J’explique pourquoi tandis qu’il me dit où me placer, comment jouer avec les formes et les couleurs des fleurs sur mon corps, superposer les matières. Et puis voilà, c’est terminé. Je me rhabille en trouvant mes vêtements lourds. Je donne mon ticket à la femme qui gère l’ordinateur et elle prend mes coordonnées pour m’envoyer la photo par mail plus tard. Elle me demande aussi si j’accepte que la photo soit exposée ou non.

Je sors de la Black Room en étant étonnée et contente de moi. J’ai contribué à un projet artistique que je trouve beau et intéressant. C’est exactement le genre d’expérience que je cherchais à faire à la Fête du Slip. Je réfléchis aussi à la perception que j’ai de mon corps. A la gêne que je peux en avoir dans des situations d’intimité émotionnelle, à la distance que je peux mettre entre lui et moi dans un contexte artistique ou médical. Je suis curieuse aussi de voir le résultat photographique. Je me demande si je vais me reconnaître, ce que je vais ressentir lorsque le cliché apparaîtra sur mon écran d’ordinateur et signera la fin cette expérience.


Vous avez envie de jouer avec des motifs et votre corps, seul, à deux ou en groupe ? Rendez-vous ce soir, de 20h à minuit, à l’Espace Saint-Martin ! Tout est GRATUIT. Si vous ne voulez pas trop attendre avant d’entrer dans la Black Room, je vous conseille de venir plus vers 20h que minuit. 😉


*Suite à la publication de l’article sur Facebook, j’ai appris que ce n’était pas « des gens », mais Atomic Popotin, DJ suisse !*

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