Extraits de courge

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Petit après-goût de l’édition lausannoise du plus légumineux des festivals suisses.

Plus d’une fois, le week-end pointant le bout de son nez, vous vous êtes retrouvés écorchant vos petites mains sur les pages cinémas du journal et, plus d’une fois, vous avez commencé à ressentir un vague malaise à l’idée d’avoir à décider qui, de James Cameron, Martin Scorcese ou Tim Burton aura l’extrême honneur de recevoir la somme vertigineuse de votre budget cinéma bi-mensuel ? Comment donc pourriez-vous contenter vos envies de romances incestueuses, de fin du monde qui finit bien, d’intrigues policières psychédéliques ou encore de stroumpfs écolos élevés aux amphètes ; et tout cela en l’espace d’une seule soirée… Et bien, si votre inéluctable insatisfaction cinématographique vous a bien trop souvent plombé le moral, suivez-moi seulement quelques lignes plus bas, il se pourrait qu’une solution se terre du côté de la Suisse romande.

Cette clef de l’incertitude du samedi soir, elle existe bel et bien ! Et non, je ne parle pas de téléchargements illégaux, mais d’une aventure hors norme, d’un pur produit du terroir que je vous incite sans vergogne à découvrir : orange, plutôt rondouillette, un peu bossue par endroits, délicieuse dans certains cas et elle se veut effrayante durant certaines périodes de l’année. Oui, nous parlons bien d’une courge, ou plutôt du Courge : le petit nom pour désigner le Courge-Métrage, festival qui, vous l’aurez deviné, n’a de légumineux que le nom, et dont l’édition lausannoise a eu lieu le 1er avril dernier au Bourg.

Véritable catalyseur de créativité cinématographique, le Courge est avant tout l’occasion pour les jeunes (et les moins jeunes) artistes en herbe de s’essayer à la réalisation de courts-métrages et de passer à l’épreuve redoutée de la sentence publique et du jury. Le concept est simple : un endroit, 5 minutes de film, deux jours de tournage maximum, musique et scénario originaux et, à partir de là, tous les coups sont permis. Et c’est justement cette lutte en semi-liberté avec l’inspiration qui rend le tout délectable : au contraire d’une soirée cinéma classique, on se retrouve catapulté par à-coups de 5 minutes dans les imaginations plus ou moins dérangées d’une série d’inconnus. Oubliez donc l’idée d’une trame unique qui vous prend par la main et vous amène le long d’une histoire dont vous garderez un souvenir clair et que vous pourrez ajouter aux habituelles toiles du samedi soir. Ici l’honneur est au chaos imaginatif et le souvenir qu’il vous en restera sera probablement plus proche d’une promenade dans un parc d’attractions à tendance schizophrénique .

Évidemment, les résultats varient en qualité, en technique, en rythme, mais le petit goût de courge qu’il vous reste en bouche à la fin de la projection est inimitable : cette impression d’avoir vécu une multitude d’histoires loufoques en une seule soirée, pour la modique somme de 0.- (bière non-comprise) et d’avoir, pour une fois, pris le risque de privilégier des productions originales à l’arsenal hollywoodien habituel. 

Bref, si ces quelques lignes auront su éveiller en vous la tentation  d’une expérience légumino-cinématographique, ne déspérez pas de n’avoir eu qu’un bref après-gout de cette étonnante mixture! En effet, encore trois projections de la cuvée 2010 sont prévues à Genève (17 avril), La Chaux-de-Fonds (1er mai) et Fribourg (8 mai).

Toutes les infos sur le site du courge : www.courgemetrage.ch

 

Yann Schrag

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