Ce lundi soir, après le travail, je me réjouis de retrouver un couple d’amis pour aller écouter mes premiers concerts de festival de l’année, au mythique Montreux Jazz Festival (MJF). Je viens surtout pour la seconde partie, Die Antwoord, qui est un groupe que je connais peu mais qui m’intrigue beaucoup. La première partie est assurée par Buraka Som Sistema, dont je connais peut-être deux chansons, notamment par l’intermédiaire de l’amie avec laquelle je me rends au concert. Je sais que ça va bouger et que c’est une sorte de Kuduro… qui comme son nom l’indique veut dire… “cul dur” si, si! Le groupe a connu une reconnaissance internationale après avoir fait une collaboration avec M.I.A, rappeuse britannique, d’origine sri-lankaise.
Le Kuduro est un style de musique originaire d’Angola. Il a été popularisé par des groupes notamment au Portugal, ce qui est le cas de nos artistes de ce soir, issus des anciennes colonies lusophones. Le groupe a choisi de s’appeler Buraka Som Sistema car ” Buraca”, chose que j’ignorai, est un quartier de Lisbonne. Enfin bref, le Kuduro est un mélange de samba, d’électro et d’instruments africains ce qui semble être une promesse à bouger et danser. Ce qui fut chose faite. Les spectateurs, malgré la chaleur caniculaire, on
t dansé pendant tout le concert. Ils étaient évidemment motivés par les artistes et la chanteuse du groupe, Blaya qui envoyait ” du lourd”. La jeune femme a dansé, secoué, sauté, chanté pendant tout le concert. Elle nous a fait des démonstrations de la danse Kuduro qui va avec la musique : mouvements rapides et saccadés, inspirés de diverses danses, telles que le coupé-décalé, le dancehall et d’autres.
Ils avaient un écran derrière eux qui mettaient également l’ambiance selon leurs chansons. Le son était fort et enveloppant et qu’on soit un danseur chevronné, ou non, il me semble qu’il était juste impossible de ne pas au moins soulever ses orteils en rythme. Une belle première partie, pleine d’énergie qui promettait pour la suite…et on n’a pas été déçu!
Donc, pour le partie principale de cette soirée, Montreux accueillait Die Antwoord, groupe venant d’Afrique du Sud et pour le moins surprenant.
Créé en 2008 et composé de Ninja, Yo-Landi et Dj Hi-Tek, Die Antwoord est loin de passer inaperçu. Ils se revendiquent du mouvement zef ( mot d’argot sud africain) qui se réclame d’une musique à la fois moderne et trash tout en étant démodée. Ce soir-là, sur la scène du MJF, ils ont clairement fait monter la température. Leur show est autant millimétré que complètement barré. Il y a un grand écran derrière eux qui projette divers univers, des danseuses avec des combinaisons, le DJ et les deux artistes engagés qui sautillent et rap dans tous les sens. M’étant intéressée de près à l’Afrique du Sud il y a quelques années et m’y étant rendue, ce groupe m’a touché d’autant plus. Mêlant l’anglais, l’afrikanns et le xhosa dans leurs textes, cela m’a rappelé toutes les couleurs et les contradictions de ce pays assez extraordinaire. Le côté trash et presque glauque parfois de leur chanson et leur univers peut vraiment nous rappeler l’ambiance qu’il peut y avoir des fois, là-bas. Référence aux 
classes ouvrières blanches des années 60, rappel de la honte post-apartheid et étendard des laissés-pour-comptes, le groupe est l’un des plus original, trash et engagé qu’il m’a été donné de voir.
Dans la présentation de la soirée, le MJF demandait : Que restera-t-il du Lab après le double assaut fièvreux de Die Antwoord et de Buraka Som Sistema ? J’ai envie de leur dire pas grand chose de nos jambes..mais juste le meilleur pour nos oreilles.
Voici quelques chansons que nous avons eu le plaisir d’entendre ce soir-là:
https://www.youtube.com/watch?v=uLyhb5iG-5g
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