Dixit : Quand la danse se conjugue au pluriel, dans les coulisses du Béjart Ballet Lausanne

Dixit : Quand la danse se conjugue au pluriel, dans les coulisses du Béjart Ballet Lausanne

Le spectacle Dixit du Béjart Ballet Lausanne sera à l’affiche du Théâtre de Beaulieu la semaine prochaine, du 11 au 16 juin. Ce spectacle de « Cinéma-Danse-Théâtre » sera notamment l’occasion pour la troupe de se produire une dernière fois dans ce lieu prochainement fermé pour rénovations jusqu’en 2021. J’ai tout récemment eu la chance d’assister à l’une des répétitions et ainsi découvrir de l’intérieur la vie du ballet. Je vous emmène ?
Brel et Barbara © Didier Philispart

La danse fait partie de ma vie depuis environ 20 ans. C’est d’ailleurs lors d’un spectacle du Béjart Ballet Lausanne qu’une performance artistique m’a émue aux larmes pour la première fois. C’était en décembre 2001, j’avais donc 13 ans. Je ne me souviens plus de la date exacte, mais je sais que c’était un soir de semaine car il était exceptionnel pour moi d’être de sortie une veille d’école. Ma Mère m’avait emmenée voir Brel et Barbara de Maurice Béjart à la salle Métropole. La pièce d’ouverture m’a marquée à jamais.

J’ai à cette occasion découvert Elisabet Ros, qui dansait Ne Me Quitte Pas de Jacques Brel. Cette chanson étant d’une puissance rare en elle-même, tant par le texte que par la musique, j’ai été bouleversée de la découvrir mise en mouvements. La vulnérabilité et l’authenticité qui animaient la magnifique chorégraphie exécutée par Elisabet Ros m’avaient complètement submergée. Ma Mère et moi avions ensuite mis des heures à rentrer, l’autoroute ayant été totalement bloquée par de fortes chutes de neige.

Immersion au chœur du ballet

C’est donc avec une émotion certaine que je pousse la porte du local de répétition du Béjart Ballet Lausanne. Discrètement niché au creux du chemin du Presbytère, le bâtiment est plutôt neutre. Mais je sais qu’il renferme des trésors.

L’entrée du BBL © Manon Mariller

Je suis chaleureusement accueillie par Ha-Cam, responsable de communication du ballet. Elle me fait d’abord visiter les bureaux de l’administration, en plein déménagement en vue des travaux imminents qui vont transformer le théâtre de Beaulieu ainsi que les locaux du ballet. De nombreux et volumineux cartons renfermant des décennies de précieuses archives sont disséminés un peu partout.

En montant au premier étage, j’ai la chance d’apercevoir certains costumes et de visiter l’atelier de couture. J’ose à peine imaginer le nombre d’heures passées ici à concevoir, créer et assembler les costumes destinés à traduire les univers imaginés par Béjart.

Quelques costumes © Manon Mariller

La répétition

J’ai ensuite l’honneur de pénétrer dans le chœur du lieu : le studio de danse. Quel privilège pour moi que d’assister aux répétitions d’une troupe aussi mythique. Je me retrouve donc durant deux heures (qui auront littéralement passé en un éclair) assise entre le chorégraphe Gil Roman et le metteur en scène Marc Hollogne. Ce dernier m’a même confié certains secrets de fabrication du spectacle, je n’en suis pas peu fière ! Impossible cependant pour moi de vous les confier ici, j’ai donné ma parole.

Les répétitions de Dixit © Manon Mariller

J’ai les yeux écarquillés en découvrant cet endroit. L’espace est vaste et fourmille de danseuses et danseurs aux profils variés. Différents tableaux du spectacle sont travaillés durant cette séance. Les formes d’art se mélangent, se soutiennent et se complètent pour offrir une immersion multidimensionnelle dans l’univers de la créativité.

Tout ici est pluriel : les supports, les canaux d’expression, la temporalité, les styles. La musique traditionnelle iranienne succède à Bach alors que Freddy Mercury n’est jamais très loin. Le passé tutoie le présent pour mettre en lumière l’intemporalité de la danse et de sa puissance. Le visage aux teintes sépia de Maurice s’adresse avec bienveillance aux danseuses et danseurs actuels. Le théâtre discute joyeusement avec la danse, les écrans subtilement manipulés par des mains invisibles valsent avec les décors épurés.

Les répétitions de Dixit © Manon Mariller

Ce spectacle est une splendide occasion de voyager au chœur de l’imagination de Gil Roman et de son mentor. Un moment hors du temps comme seule la danse sait en offrir et qui vient porter la mission que le chorégraphe s’était donnée. “Je ne veux pas divertir, mais convertir”, dixit Maurice Béjart.

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Le spectacle Dixit a été joué pour la première fois en décembre 2017 et avait été salué par la critique. Il est de retour du 11 au 16 juin prochains au Théâtre de Beaulieu pour rendre hommage à l’immortel Maurice Béjart. Celui-ci se termine sur le travail actuel de la compagnie, c’est-à-dire les chorégraphies de Gil Roman, directeur artistique.

Informations : https://www.bejart.ch/spectacle/dixit-juin-2019/

Trailer : https://youtu.be/4uH78ejP4zM

Réservations : https://www.ticketcorner.ch/bbl-dixit-billets.html?affiliate=TCS&doc=artistPages%2Ftickets&fun=artist&action=tickets&erid=2350298&kuid=446996

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