Dans l’enfer de la téci lausannoise

Posté dans : Société 23
Lôzane, ses nuits, ses bastons, ses tags rageurs, ses quartiers de banlieue pas du tout défavorisés et ses cailleras qui se la jouent « 93 ». Petit tour d’horizon, à mi-chemin entre caricature et vécu, de ceux qui crèchent à l’aise chez papa-maman et se prennent pour des lascars.

Dans ce village des hauts de la ville, il faut bien l’admettre, c’est la galère. Des champs et des forêts, la vue sur les montagnes de Savoie, des oiseaux qui piaillent, une haie taillée au millimètre, de jolies bagnoles parquées dans de jolies cours, un promeneur promenant son chien, des villas proprettes individuelles et mitoyennes, des parcs de jeux, une poste, un restaurant, une école, une jolie fontaine à l’eau délicieuse, et un terrain de foot qu’un employé de la ville de Lausanne vient tondre avec sa grosse machine toutes les deux semaines. Des familles unies, relativement aisées, qui ont toutes des gosses dont on peut déjà dire que la majorité posera sans doute ses fesses vernies sur les bancs de l’université. Gosses qui, bien évidemment, galèrent grave à faire des wheelings un dimanche après-midi sur leur tout nouveau scooter, habillés en complet-training Lacoste, casquette de travers vissée sur la tête, la clope au bec, l’œil méchant.
 

Tout ça pourrait se résumer aux premières paroles d’une des bombes de Method Man. Hi, je m’appelle Marc et je suis blanc, j’habite dans un quartier majoritairement blanc, je suis allé dans une école fréquentée majoritairement par des blancs et presque tous mes amis sont blancs. Mais la nuit, quand tous mes potes blancs sont endormis, je lâche ça … : Boom !
Oui, Boom !…, parce qu’il y a environ trois ans en arrière, pour crier leur rage contre le système, contre l’ennui du trop-plein de perspectives professionnelles, contre cette vie de merde et la dèche omniprésente de la Suisse campagnarde, ces tueurs n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’exploser la fontaine du centre du village – celle où à leur âge, mes potes et moi nous trempions la tête après 4h de foot non stop – avec une bombe de fabrication artisanale. Recette prise sur le net, mélange dans le garage familial, faire pêter un caisse serait trop risqué, allez hop, dans la fontaine…

Les mêmes mecs qui taguent les murs de la salle de gym du village : Nick la Police, Batard, Nefast, Narcotik, un Paris aussi, clin d’œil au 93. Tagués à l’abri des regards, côté forêt ou dans l’escalier en cul de sac, au-dessus des chiottes. Les mêmes qui se planquent là pour tirer leur stick en compagnie des araignées. Les mêmes mecs qui ont démonté l’abri TL et réduit ses vitres en miettes, à deux pas de l’Hostellerie gastronomique où, sans doute au même moment, papa-maman se tapent un menu complet spécial chasse à 200 balles et que petit frère, qui lui aussi rêve de bagnoles, de flingues et de thunes, révise assidûment ses gammes à la leçon de piano.

Les mêmes mecs sans doute, qui le soir venu, n’hésitent pas à se mettre à dix pour racketter des couples et des personnes âgées sur la place de la Riponne, qui fracassent des tronches parce que lui n’avait pas deux balles ou pas de clope à lâcher, mais qui chialent toutes leurs larmes lorsqu’ils prennent une bonne claque d’adulte. Les mêmes qui, pour « se la jouer 93 », errent en meute dans les centres commerciaux de la ville, passent à la Migros du coin acheter des demi litres de thé froid à 50 centimes qu’ils avalent de travers – en prenant garde de ne pas en renverser sur leur nouveau sac en cuir frappé LV – puis jettent l’emballage par terre parce qu’ils niquent le système, les mêmes qui checkent les meufs du bas vers le haut mais en insistant bien sur le bas, ho couz’, téma la blonde, embrouillent d’autres mecs en général plus petits et inoffensifs, style lunettes-boutonneux, se baladent avec des lames ou des gaz dans la poche mais chient dans leur froc lorsqu’ils sont seuls dans les locaux de la sécurité et qu’ils attendent la voiture de police, ou pire encore, celle de maman qui, forcément, ne sera pas contente du tout que fiston se soit fait prendre pour le vol d’un cartable. Les mêmes mecs qui ne jurent que par le 93 mais qui n’y sont jamais allé (notez que ça vaut peut-être mieux pour eux), wesh wesh, mon crew c’est d’la bombe bébé, ne vivent que pour des fights entre codes postaux, matent MTV, pensent que la vie est faite de dix filles en string au bord de la piscine, n’écoutent que du gangsta rap mais n’ont aucune idée de l’histoire du mouvement hip hop et ne captent que dalle aux paroles d’AKH.

Samedi, je me suis arrêté à Bel-Air, sur le toit de la FNAC, le quartier chaud par excellence du centre-ville, point de rencontre des jeunes de 15-18 ans. Vestes en cuir, coupes de cheveux travaillées, gueules à cicatrices et regards de durs. Ici, des bastons, le racket, la drogue et d’autres preuves d’amour il y en a, vraiment. En pleine journée parfois. Je me suis posé et j’ai discuté avec quelques jeunes. Sonia* a 17 ans et la Seine Saint-Denis elle connaît, elle y a vécu avant de débarquer à Lausanne, il y a deux ans de cela. Moi les mecs qui se la jouent caillera du 93 ils me font marrer. Ils sont chauds en groupe, ne tapent qu’à 7 contre 1. Ils ne sont pas à la hauteur, chez nous ils se feraient bouffer. Peu après, Karim s’assied avec un ami et tous les deux évoquent leur expérience. Froideville, Mont-sur-Lausanne, Aubonne : des localités aisées pas bien loin de la ville, où les tueurs de fontaines abondent. Au Mont, il y a un groupe de gars, ils passent toutes leurs soirées là-bas à fumer du shit, embrouillent les rares mecs de dehors qui viennent par là, et cassent les vitres de l’église une fois par semaine environ. Tu vois le niveau, c’est lamentable. Ils vivent tous dans des baraques, Maman roule en Mercedes, Papa roule en Mercedes. Son pote enchaîne : Tiens d’ailleurs, tu vois la boutique de prêt-à-porter là, en face ? C’est la mère d’une caillera d’Aubonne qui est proprio. Blindés de thunes, alors pourquoi se la jouer 93, on comprend pas…

Retour dans notre village des hauts de la ville. 18h30, sur les bancs de la place de jeux. Entre les quelques poussettes et enfants qui jouent au ballon, on retrouve tout la clique des Lacoste, Tacchini, Vuitton et Bling Bling. La « caillera du 93 » est là, mais aucune poubelle ne brûle. Une jeep de grosse cylindrée s’engage sur la route privée, s’arrête devant les quatre lascars, le conducteur baisse la vitre teintée et lance : Nicolas, viens, rentre à la maison manger, Papa a déjà dû préparer quelque chose. Après je t’amène au solfège… Personne sous le nom de Patrick Stanislas duc de Montmorency, mais ça ne passe pas loin…

Michael DePasquale

23 Responses

  1. Avatar
    jiggy_jones
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    merci pour ce récit drôle et effarant à la fois..

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      kerim
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      bande de bouffons

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    parisparis
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    “Les mêmes qui ne jurent que par le 93 mais qui n’y sont jamais allé (notez que ça vaut peut-être mieux pour eux), wesh wesh, mon crew c’est d’la bombe bébé, ne vivent que pour des fights entre codes postaux, matent MTV, pensent que la vie est faite de dix filles en string au bord de la piscine, n’écoutent que du gangsta rap mais n’ont aucune idée de l’histoire du mouvement hip hop et ne captent que dalle aux paroles d’AKH.”

    C’est mon passage préféré… On sent que tu t’es fait plaize en l’écrivant, cous’

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    spdy
    | Répondre

    et j’adore en particulier la dernière situation.

    Avec un peu de chance, il y en aura un qui va lire ça sur son iPhone 3G et nous donner un apérçu direct des dégats.

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    Ava
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    Le gentil petit *Karim* du Mont, c’est le même qui le soir en prenant le 60 agresse le conducteur avec un de ces amis, juste parce que OUI tu dois payer ton billet et que non ça sers à rien de faire croire que tu as 16 ans parce que tout le monde sait que tu as bien passé le cap et que tout le monde doit payer son billet rassure toi ! Mon pauvre petit chéri en quête d’identité, tu es le premier à vivre dans une belle villa, alors ne nous fait pas croire que tu te la joues pas 93.  
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    LionelGuy
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    Il y a certainement un fond de vérité là-dedans. Cependant, on reste un peu sur sa faim. On aurait aimé les entendre, ces terribles fils et filles à papa, non ? La vie des adolescents rencontrés sur le toit de la FNAC est-elle vraiment plus terrible ? Sont-ils les seuls à pouvoir prétendre à être des caïds ?

    Je ne prends pas position, je m’interroge seulement sur la démarche, qui est censée être journalistique, et donc balancée. Il me paraît que l’auteur prend ici une position ferme, très moqueuse voire méprisante d’un groupe de personnes, sans avoir cherché à les comprendre, ni même à les rencontrer.

    Dommage, parce que le texte est très bien écrit, et le récit passionnant !

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    LouLafayette
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     Je suis obligée de reconnaître que s’il y a du vrai et que c’est bien écrit, ce texte sonne comme un règlement de comptes et que le parti pris de l’auteur nuit à son propos. Clairement, quand un auteur ne se fend pas de la moindre nuance c’est son argumentation qui en souffre, celle qui est pour moi quasi inexistante dans ce texte. Le point de vue énoncé est monolithique et ça me gêne même alors que je n’ai pas spécialement de sympathie pour les personnes concernées. Quelqu’un pourrait arriver et écrire exactement le contraire que Michel DePasquale, avec plus ou moins le même aplomb et avec plus ou moins le même 1er degré affligeant, ce ne sont que des paroles gratuites, et dans ce sens il ne se différencie en rien des “cailleras qui se la jouent 93”.

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    jywai
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    J’ai bien peur que l’amalgame entre les jeunes du Mont et les “bandes style paris 93” du toit de la Fnac soit tout à fait infondé voir carrément erroné! Vous, (et je suis gentil de vous vouvoyer) auteur honteux de cet article, vous véhiculez une image tout à fait unilatérale et fermée d’une situation qui à l’air de totallement vous échappez! Je ne sais pas si c’est par frustration de n’avoir jamais connu une bande de copain ou bien à la suite d’une rixe avec cette catégorie de personne que vous écrivez de telles difamations, mais je trouve que pour un blog qui se veut journalistique, votre point de vue gravite autour d’une idée fixe que vous tentez de faire entrer dans la tête de vos lecteurs, tout en sachant évidemment que personne ne pourra vous dire le contraire et en faisant mine de connaitre tout du milieu des “bandes de jeunes”. En fait, vous vous fourvoyez complétement en étant aussi catégorique et montrez également que vous ne connaisez absolument rien à ce genre de milieu. Vous assimilez toutes dégradations matérielles aux mêmes personnes (les vitres des arrêts de bus p.ex.) sans vous posez une seule seconde la question de savoir si ces dites vitres ont bien été cassées par ce groupe si terrible dont vous faites état et qui a vraiment l’air de semer la panique au Mont. (Je vois rarement des histoires du Mont en première et même dernière page des journaux de la région). Bien sur pour étayer votre tissu de mensonge, vous placez habilement des soit disants “témoignages” pour attester de la véracité de votre propos mais où sont les interviews des principaux interessés, je ne les vois pas? De plus, avez vous, ne serait-ce qu’essayer, de les rencontrés? Un journaliste digne de ce nom prendrai au moins la peine de le faire, mais…suis-je bête, ces jeunes sont bien trop dangereux pour les approchés! Finalement, et je m’arreterai là pour éviter d’écrire un roman, la manière avec laquelle vous tombez dans le cliché (casquette lacoste, regard méchant, clope au bec) me fair rire tellement elle est grossière et me fait pleurer tant je sais que les clichés ont des impacts importants sur le lecteur. Votre “article”, ou devrais-je dire, votre réquisitoire, ressemble plus à une campagne UDC sur l’insécurité nationale qu’à un article de presse. Evidement, certains groupes de jeunes sont a éviter, mais cela semble être universel, malheureusement.
    Je suis l’un de ces horribles jeunes du Mont, Monsieur Depasquale, et vous avez raison sur un point, je suis universitaire! Le reste, en revanche, m’est totalement étranger. Nous avons tous vus les vitres brisées, nous avons tous vus les tags, mais ce que l’on voit surtout ce sont des gens comme vous qui, encrés dans leurs principes d’honnêtes gens droits, sont totalement intolérants face aux nouvelles générations. On voit des jeunes faire des conneries donc tous les jeunes font des conneries. Il y a des vitres cassées au Mont? Ce sont les jeunes, évidemment! Tous? Peu importe, on les mettra tous dans le même panier pour écrire l’article et on demandera à une des seules personnes qui a du croiser la route de qqn au Mont un mauvais soir (ça va faire mnt deux ans que la “bande”, comme Monsieur Depasquale nous appel, ne se voit plus) qu’il nous raconte son récit (effroyable d’ailleurs, n’est-il pas?!) Nos parents ont des mercedes? ( Vous êtes matérialiste pour que cela vous fasse autant d’effet?) Allons bon, je vous invite à faire un tour dans la VW passat à mon père! Nous sommes tous dans des villas parce que nous habitonts la périphérie?! Allez dire cela à mes amis qui font leur apprentissage et qui verse encore une partie de leur (misérable) salaire à leur mère qui ne sait plus comment faire pour boucler les fins de mois! Monsieur, votre article pue la propagande et s’apparente même à la diffamation en bonne et dûe forme! Mais lorsque vous osez nous assimiler à des agresseurs de personne agées ou à des bandits de grands chemins, Monsieur, je ne peux que m’affliger devant tant de simplicité (imbécilité?) et tant de mensonges.
    Pour conclure, je vous invite cordialement à venir passer un après-midi au Mont-sur-Lausanne, petite bourgade des hauts de Lausanne où il fait bon vivre et où les jeunes passent de temps à autre, entre leur travail ou leurs études. En parlant de ça, vous n’avez probablement pas fini votre faculté de lettre, et si vous n’y êtes pas, commencer! A moins que vous ne soyez déjà entrain de faire vos études de sociologie, qui s’averraient, au vu de cette article, une catastrophe singulière!

    La Téci lausannoise ne vous salue pas, Monsieur, elle est navrée devant tant de simplisme et de mensonges!

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      Susy
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      Oh le pauvre petit garçon du Mont à été tourmenté par cette article. Je suis désolée de te décevoir mais cette commune à aussi son lot “d’enfants terribles” arrête de nous faire croire que c’est une charmante bourgade. C’est sûr que ton quartier doit être très charmant. Mais va seulement faire un tour autour de l’église et de l’école. Et va lire le message sur la porte de la poste qui annonce que les habitants du Mont n’ont pas la possibilité d’accéder au postomat dès 18h00 pour cause de dépradation des lieux. Si c’est pas triste ça!! Avant de dire que c’est article et totalement infondé mon cher ami du Mont va te balader un peu hors de ton quartier pour voir la triste réalité qui t’entoure.
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        jywai
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         Oui le petit garçon est tourmenté mais je dirais plutôt deçu du contenu de cet article! Vous avez l’air d’être du Mont, ça tombe bien moi aussi! Et l’église, merci, je connais, mon quartier n’a rien à voir la dedans puisque JE fais partie de ce “terrible groupe de vandales”! Le problème majeur de cet article et de votre commentaire est qu’il ne fait aucune différence entre un groupe de jeunes qui se retrouve à l’extérieur pour se voir, simplement, et les jeunes qui malheureusement trop souvent ne savent pas quoi faire et qui commettent des dépradations publics! Croyez vous que cela me fait plaisir de voir la poste fermé à 18h!? Et croyez vous également qu’à notre âge, nous réfléchissons encore comme des gamins de 12ans, et que l’on prend notre pied à tout casser??? Je n’ai jamais commis aucun crime (au sens large) dans la commune du Mont, de Lausanne ou de n’importe tout ailleurs, mais le simple fait d’être assimiler à une bande de casseur me tourmente effectivement! A ce moment la, n’importe quel citoyen du Mont aurait pu commettre telle ou telle chose si il est compris dans la tranche 15-20 ans!??!
        Mettez vous à la page, venez au Mont, et nuancer quelque peu vos propos!
        Lorsque je parlais des clichés qui ont beaucoup d’impact sur le lecteur, Madame, je suis navré de constater qu’ils vous ont eut, et en beauté!
        Je vous invite aussi cordialement que Monsieur Depasquale à venir faire un tour au Mont en plein après-midi un weekend! A moins, evidement, que vous n’ayez trop peur de nous puisqu’on “se la joue Paris 93″…. Laissez moi rire de cette comparaison pour le moins erronée!   

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      Chris
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      JyWai t’es complètement à côté de la plaque, à trop se regarder le nombril, on finit par voir un trou noir…

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    michael_depasquale
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    Compte tenu des derniers commentaires plutôt “appuyés” sur l’article, quelques lignes me semblent nécessaires pour remettre les pendules à l’heure. Tout d’abord, un grand merci à tous – sans exceptions – pour ces réactions. Elles montrent bien que ce blog est vivant, lu et suivi, et que le sujet abordé dans cet article fait réfléchir. Aurait-il eu l’effet d’une bombe….lâchée dans une fontaine?

    On me reproche, entre autres, d’être monolithique, de prendre parti et de suivre une démarche non journalistique. Il semble que les auteurs de certains commentaires oublient qu’ils se trouvent sur un blog, un média certes, mais qui n’est pas assimilable à un quotidien ou un magazine sur papier. Le Lausanne Bondy Blog a depuis le début revendiqué cette liberté d’écriture, un ton qui, volontairement, ne se voudrait pas toujours objectif. Nos articles ou nos vidéos sont un regard sur des moments précis, des tranches de vie prises sur le vif. Ainsi en est-il de l’article sur la prostitution, de la vidéo sur les rollers ou des dessins de Gab par exemple. Témoignages forcément et volontairement “incomplets”. 

    La démarche du blog, contrairement à ce que les récents commentaires me reprochent, ne se veut pas purement journalistique. Nous avons sur le LBB le privilège de pouvoir insérer de la subjectivité. Ce qui ne veut pas dire que le journalisme est mis de côté. Dans le cas d’une démarche journalistique, nous multiplions les interlocuteurs, les témoignages, les angles de vues et prenons bien évidemment une écriture plus balancée. Mais de toute évidence, l’article sur la “caillera du 93” des quartiers aisés de la ville ne se situe pas dans cette catégorie…

    Si JyWai, Lou LaFayette et Lionel Guy avaient lu ce texte avec plus d’attention, ils auraient vite compris que celui-ci se veut volontairement, je cite, un tour d’horizon à mi-chemin entre caricature et vécu, de ceux qui crèchent à l’aise chez papa-maman et se prennent pour des lascars. Le ton est donné, nous sommes dans le subjectif, et le reste de l’article force volontairement le trait sur des clichés bien connus, dans le but de créer la polémique. Ce n’est pas un reportage et encore moins une enquête sur le phénomène des “bandes de jeunes qui se la jouent 93”. De ce fait, bien sûr, quelqu’un pourrait arriver et écrire exactement l’opposé de cet article, et tant mieux. Cela dit en passant, je suis preneur de toute idée intéressante, à vos claviers! 

    Autre chose. JyWai, vous semblez vous braquer sur le Mont et votre propre expérience, mais relisez l’article, …parlons-nous vraiment de l’insécurité dans cette localité et des “horribles jeunes” qui y font des conneries, comme vous dites ? Votre longue tirade injurieuse m’honore, mais vous passez à côté de la question. En criant de rage contre le mensonge et les clichés soi-disant véhiculés par mes lignes, vous restez vous-même prisonnier de ces images (la casquette de travers, la clope au bec, l’oeil méchant, ça date au moins du film La Haine…) en oubliant la forme et le ton de l’article. Dans les situations de stress, on appelle ça l’effet tunnel.

    Cela dit, des “lascars” qui font péter une bombe artisanale dans la fontaine d’un village de la campagne lausannoise (qui, pour que ce soit clair, n’est pas le Mont, rassurez-vous JyWai) ou taguent leur haine du système sur les murs de la salle de sport, qui clament à longueur de trajet de bus que la vie c’est de la merde et qu’ils galèrent grave, alors qu’ils vivent vernis dans d’énormes villas avec piscine, je trouve ça franchement absurde et paradoxal, voir carrément cocasse.

    Auteuil Neuilly Passy, tel est notre ghetto…
     

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      Charles-Antoine
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      Papa-Maman n’ont qu’a couper les vivres, la jeunesse rendrera certainement dans le rang… L’article, je pense se veut satirique mais pas dénué de véracité! Même phénomène de l’autre coté de la frontière, la jeunesse frêle et doré (sans généraliser) cherche dans la gangsta attitude une manière de se sortir de la cage parentale (doré).
      Ne nous inquiètons pas , il reste les pensions privés et les bonnes connaissances pour recadrer ces petits jeunes qui, assurément, ne finirons pas dans vos prisons ma foi plus luxueuses que les notres!

      L’article donne tout de même à réfléchir sur l’éducation prodiguée à ces charmants enfants, le fond du problème réside en fait là.

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        mika
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        Je m’enthousiasme tant sur l’article que sur les critiques. L’article est excellent car totalement subjectif, tout en restant très bien construit. Il permet délibérement place à la critique (c’est, comme il le dit lui-même justement l’un des but d’un blog, et qui rend les commentaires d’autant plus intéressant).

        Les commentaires critiques et virulents sont tout à fait appropriés. Ils réagissent à chaud et ne sont pas dénués de fondement non plus. Ils permettent de créer le débat.

        Mais qu’est-ce qui pousse ces jeunes à “se la jouer 93”? 

        Mal-être? Vie
        paradoxalement” trop facile et dénuée de tout risques? Problèmes d’éducation?

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    fleks
    | Répondre

    L article m a bien fait rigole. Cela dit, je ne vois pas vraiment l utilite de l amalgame jeunes issus de famille aisees et connerie. Est-ce que ce serait mieux au yeux de l auteur de l article, si les jeunes “vandales” n etaient pas riches? Ou s ils se la jouaient jeunes motards plutot que “Lacoste, Tacchini” ?
    Qu on soit pete de thune ou fauche, “quand on est con, on est con” comme disait George.

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    selimhesham
    | Répondre

    D e 1 je ne comprend pas ces degradations en suisse car je ne vois pas de grande misere le pays et magnifique le gouvernement n’oublie personne les quartiers sois disant chauds sont tres bien de bourdonette a malley a praz seychaud a ecublanc renens pareil qu’a geneve je ne vois pas ou est votre probleme si ce n’est de vouloir jouer au jeune gangster que quant il voit une arme les pointer ne peuve que se pisser dessus et arreter de dire 93 blablbla il y a des quartiers tres jolies en seine st denis comme de moin bien mais arretez les suisses avc vos amalgames du 93 blabla qu’a t elle la seine st denis a part d’avoir quelques arabes et noir en + que dans d’autres departements arretez de dramatiser si vous voulez leurs montrer la misere la vraie emmenez vos petit delinquants a kinshasa  au caire a Rio ou a bombay et sa leur fera une lecon d humilite et sa leur montrera la chance et la beaute dans laquelle vous vivez je peut vous persoider je connais toute ces villes j habite actuellement au caire et je la vois tous les jours la MISERE (31millions d habitants avc la banlieue )et 90% sous le seuil de pauvrete ni eau ni electricite donc obliger de mendier ou de voler pour manger ayant moi meme habiter a lausanne et a morges je peut vous dire que vous avez la plus grande chance du monde les gars alors oubliez le pas….

    • Avatar
      Sonia
      | Répondre

      selimhesham

      a dit tous ce qu’il y avait à dire.

      • Avatar
        Susanna
        | Répondre

        Au fait qui a gagné le stage à l’Hebdo suite au blogtrotters?

  11. Avatar
    Beno
    | Répondre

    J’aime bien ce texte, très vrai concernant les “cailleras” des quartier riches, mais par contre il faut juste arrêter de croire qu’en Suisse il y a que des bourgeois.
    Il y a aussi de la misère ici, la merde est juste mieux caché… passe dans certains quartier comme la bourdo, bellevaux, renens etc et tu verras… Moi je connaissais des gens qui se douchait encore avec un sceau d’eau dans leur appart ou il y avait juste une grille de sol qui servait d’écoulement.
    Alors les clichés de beaufs “t’habite en Suisse donc t’as du fric” est quand même assez loin de la réalité pour certaines personnes! Evitons les amalgames…

     

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    Anonyme
    | Répondre

    Ouhais moi j’habite le 1018, c’est un quartier chaud, on bouffe des kebabs-coca et on laisse tout parterre, on fou le whi quoi, on y fume des joints à l’église du bas, et une fois qu’on est bien défoncer, on s’en prend au voiture parqué dans le quartier !

  13. Avatar
    Anonyme
    | Répondre

    Perso jviens des quartier nord de loz, un quartier ou tt le monde pense que c est de la merde mais dep un certain temps on est surveillé comme des chien a force de casser les vitres et bruler tout et n importe koi. Tu dois avoir une certaine populariter pour te faire respectee sinon direction hopital. Je suis une fille et perso tt se passe bien

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    Yass
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    Nous on les bz à Genève

  15. Avatar
    Zakaria
    | Répondre

    1020 LA RUE

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