« Combat de nègre et de chiens ». Non ce n’est pas là le slogan d’une affiche politique, mais l’intitulé d’une œuvre signée Bernard-Marie Koltès. Un des auteurs français les plus joués au monde, et pourtant peu joué en Suisse… Alors que les dernières affiches de l’UDC soulèvent à nouveau le problème de la xénophobie, cette pièce de théâtre nous rappelle que la peur de l’autre est un problème d’ignorance, complexe, ancien, se déclinant de diverses manières, à différents endroits, à différentes périodes. Elle date des années 1980, mais traite de sujets ma foi indémodables, et donc actuels : le racisme, ses conséquences, mais aussi l’argent, la solitude, l’alcool. Le tout dans un langage incisif.
Ca se passe en Afrique, dans un chantier tenu par des Français. Un Africain vient réclamer le corps de son frère et se trouve confronté aux contremaîtres qui tentent tant bien que mal d’étouffer l’affaire. Je sais, on pourrait croire qu’il s’agit d’une histoire de méchants et de gentils expliquant que le racisme c’est mal et que l’égalité c’est mieux. Mais l’originalité se trouve justement dans le fait qu’il n’y pas de morale, pas de héros, pas de jugement ni de happy end. La metteuse en scène, Josefina Murgui, et ses quatre comédiens nous présentent des personnages qui ne se comprennent pas, un aperçu d’une époque néo-coloniale où certains accordaient facilement plus d’importance à la vie d’un chien qu’à celle d’un « nègre ».
Du 15 au 25 octobre à 20h30, au Théâtre.danse à Mobilet, ch. du Chêne 18 à Renens.
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Cristina –
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